Par Marc Traverson - Coach et consultant - Troisième Voie
Sans titre
Le monde du travail est celui où nous passons le plus clair de nos journées,
donc le lieu où nous engageons de nombreuses relations liées à notre fonction
aussi bien qu’à nos affinités. Il est utile – mais aussi, me semble-t-il, naturel
- pour quiconque exerce une responsabilité collective, et assume une fonction
d’interface, de s’interroger sur ce qui se passe dans sa communication, sur
les messages qu’il transmet, sur les symboles qu’il manipule au quotidien, les
questions liées au pouvoir, à l’autorité (au sens de leadership), aux représentations
qui sont les siennes, et à celles qu’il suscite. Oh bien sûr, il est toujours
possible de s’en tenir au minimum ! Mais si l’on a une volonté d’élaborer son
expérience, de grandir dans le rôle qui nous est assigné – et dans notre dimension
humaine -, de gagner en aisance et en liberté dans le cadre de notre profession
et de notre organisation, alors cela passe par la case « réflexion ».
Réfléchir, oui. Prendre de temps du recul – c’est gagner du temps. Le coaching
analytique est, pour le manager ou le dirigeant, un moyen de répondre à l’injonction
socratique (« connais-toi toi-même ») dans le feu de l’action quotidienne. On
reviendra, dans un prochain article, sur les résultats opérationnels de cette
démarche (amélioration de la performance individuelle et collective, dynamisation
du système-organisation, clarification de la place de chacun, enrichissement
des mode de management, dénouement de tensions relationnelles diffuses ou aigues,
facilitation du changement, etc.).
La vocation du dispositif de coaching est d’offrir au coaché un cadre où
discuter les situations qu’il rencontre, déblayer certaines projections parasites,
se rassurer (ou se calmer !), exprimer certaines émotions, et surtout inventer
de nouvelles solutions, de nouveaux moyens d’interagir avec ses équipes, des
modalités de communication renouvellées avec son environnement. Il est passionnant
de voir que le fait de décrire une certaine configuration de travail, en face
d’un autre qui ne soit pas là pour juger, mais pour accompagner cette démarche
de réflexion et d’invention, débouche sur des « révélations » (insights), surgissements
d’évidence, nouvelles idées, qui sont les germes d’une démarche entrepreneuriale
réussie. Nous le savons tous, d’expérience : c’est de la discussion, de la rencontre,
de l’échange que naissent les fortes intuitions. Réfléchir, c’est toujours gagner
du temps. La vocation du coach est de stimuler et d’accompagner cette réflexion-là.
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