Par Marc Traverson - Coach et consultant - Troisième Voie
C’est la réponse que je fais le plus souvent pour expliquer à un entrepreneur ou à un consultant indépendant l’intérêt d’une démarche de coaching pour améliorer son efficacité et - aussi - l'intérêt de son activité.
On peut envisager un travail avec un coach de bien des manières : en fonction des objectifs que l’on se fixe, du contexte de l’entreprise, ou même par rapport aux outils que le coach utilise dans sa pratique (PNL, psychanalyse, analyse transactionnelle, ennéagramme, dialogue intérieur, process management, etc.). Si l’on n’y a jamais eu recours, on peut aussi se demander si le coaching n’est pas une mode passagère. Et les autres, mes collègues, mes collaborateurs, mes amis, que vont-ils en penser ? Tout cela est affaire de représentations.
Mais au fond, je crois que ce que l’on appelle aujourd’hui “coaching” répond à un besoin simple, et universel. Le besoin de réfléchir vraiment aux situations que nous rencontrons, aux difficultés qu’elles nous créent et aux solutions que nous pouvons inventer pour y faire face.
Je passe mon temps à réfléchir, me disait quelqu'un. Est-ce si sûr ? Le critère de productivité aujourd'hui central dans les organisations élimine les temps de décantation, les moments d'échange "gratuit" qui sont à la source de bien des idées. L'action cannibalise notre énergie - et peut obscurcir la vision. C'est le syndrome du "nez sur le pare-brise".
Toute réflexion véritable suppose un certain temps. Et l’utilisation d’un outil : par exemple une feuille de papier pour clarifier ses idées. Il n’empêche que l’on est généralement plus intelligent à deux que tout seul. Travailler en face-à-face avec un professionnel de ce travail de réflexion, c’est se donner une chance de voir les choses d’une manière différente de notre habitude. Dans le jargon du coaching on appelle cela “nettoyer ses lunettes”. C’est-à-dire en particulier se mettre au clair avec ses propres représentations pour s’engager utilement dans les situations relationnelles, transactionnelles, managériales, qui font la “vie professionnelle”.
S’il peut conduire à certaines remises en cause de soi-même qui peuvent être inconfortables, ce travail de réflexion ne saurait être négligé. Car il est une condition de l’efficacité de l’action.
Mais la réflexion n'est pas une punition. Il ne s'agit pas de prendre la pose du penseur de Rodin pour s'interroger sombrement : que faire pour remotiver mon équipe ? Comment gérer ce changement de marque ? Non, il s'agit d'échanger sur les sujets professionnels du jour avec une personne qui est là pour vous aider à préciser votre pensée, à cerner l'important et l'accessoire, à mesurer les enjeux sous-jacents de certaines situations. A laisser aller votre créativité pour imaginer des processus plus fluides dans la gestion du développement d'une entreprise ou d'un service, à identifier des idées qui étaient en lisière de votre pensée, mais sur lesquelles vous n'aviez pas encore mis de mots (ce sont les meilleures !), à comprendre comment tel ou tel comportement a pu brouiller votre communication avec votre équipe. Réfléchir, c'est gagner du temps et du confort.
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