Par Ludovic Milléquant - Entrepreneur
<p><p>Sans titre</p></p>
1. Optimisation fiscale rime forcément
avec international
La dernière fois que j’ai réfléchi à
créer une entreprise (après une entreprise qui avait bien fonctionné, et donc
bien vendue), la première chose à laquelle j’ai pensé, ce sont les impôts et
les charges. Quand l’entreprise va mal, pas d’impôts = pas de souci, mais
quand elle va bien … on finit par se demander pour qui on bosse : pour les
salariés, pour l’Etat, ou pour soi ?
[A vos petits sourires sans gaieté et
vos sourcils que se lèvent, je vois que je ne suis pas le seul à m’être posé la
question !]
Alors j’ai regardé ce qui se passait à
l’étranger. On n’arrêtait pas de me seriner que c’était LA solution, je me
posais quand même pas mal de questions : Quel régime fiscal ? Les
facilités d’accès au marché ? Est-ce que je travaille à l’étranger, ou
est-ce que je crée juste une structure juridique ? Et si j’y travaille,
qu’est-ce qui m’arrive en cas de pépin, surtout de santé ? Et le retour en
France ? Bref, beaucoup de questions !
Quand je demandais à un ami
franco-suisse – et banquier de surcroît – si tant de Français mettaient leurs
économies chez les helvètes, il m’a répondu que c’était de moins en moins vrai,
et que la plupart (des fortunés et, surtout, renseignés) créent une holding
dans un paradis fiscal. Or, depuis que la Suisse a voulu faire les yeux
doux à l’UE, elle ne fait plus partie des « vrais » paradis
fiscaux : accords bancaires trans-frontaliers, obligation légale de
remettre des rapports de gestion, et fiscalité de vos activités hors Suisse …
ont eu raison de l’attractivité fiscale de la Suisse.
« Créer une société dans un
paradis fiscal, ok, mais pourquoi est-ce intéressant à titre
perso ? » - « L’intérêt d’une telle manœuvre est que l’on peut
avoir au même endroit le siège de sa boîte, ses économies, et même son salaire »
… « Et pourquoi seuls les fortunés y vont ? » - « Parce
qu’il n’y a qu’eux qui y pensent et à qui on le dit ! » Là, ça paraît
presque trop beau et trop simple, mais voilà, fiscalement, il n’y a rien à redire.
C’est ça les amis, ils vous donnent des conseils vraiment profitables !
Une fois les renseignements pris, notamment sur la solvabilité et la crédibilité des quelques sociétés qui vous proposent – moyennant une « modeste » contribution – d’établir pour vous votre société dans un paradis fiscal, reste à savoir où ! On compte près d’une vingtaine de « vrais » paradis fiscaux dans le monde, souvent des îles d’ailleurs ! Il doit être pratique de pouvoir arriver de n’importe où pour repartir d’importe où … sûrement une tradition de pirates ! Le plus amusant, c’est que la plupart de ces îles sont anglaises (dont le Royaume-Uni « himself »), ou font – ou ont fait – partie du CommonWealth. Les anglais ont toujours été de grands marchands, et ils aiment l’argent. Rien d’étonnant, donc.
2. La question est : pourquoi tous les
entrepreneurs français ne partent-ils pas au Royaume-Uni ? Je
réponds : question de culture !
Oui, s’il y a un pays où on aime
gagner de l’argent, c’est bien le Royaume-Uni (RU pour la suite ; ne pas
confondre avec le Restaurant Universitaire, quoi que, au niveau qualité
gastronomique, ça se vaille ! mais ça s’améliore dans les 2 cas … il
paraît …). Question de culture, donc. D’abord, la religion prédominante
est l’anglicanisme (une variante insulaire du protestantisme) et l’état
d’esprit s’en ressent : « Tout ce que tu fais de bien sur Terre te
vaudra la reconnaissance du Très Haut ». C’est un peu différent de notre catholique :
« Les derniers seront les premiers », isn’t it ?
Bien entendu, il n’est pas question
ici de traiter des prédispositions entrepreneuriales que confère telle ou telle
religion, mais quand on parle de culture, c’est bien un élément déterminant.
Surtout, ça se retrouve partout : au RU, on paye facilement pour un peu
tout – et parfois, cher. On paye sa musique sur Internet, on fait appel à un
cabinet de recrutement sitôt que l’on doit recruter … Entre faire ou sous-traiter,
les anglais choisissent souvent la 2e solution. Pourquoi ? Parce
qu’ils partent de deux principes : 1) il vaut mieux faire appel à
quelqu’un de mieux qualifié, ce qui nous permettra de nous consacrer à notre
métier avec un résultat optimal ; et 2) en payant le service, je permets à
d’autres de gagner leur vie, tout en participant à l’amélioration du service
que j’achèterai demain.
Etat d’esprit différent du nôtre, en
effet, et qui me rappelle un proverbe (chinois, indien, africain … on le met à
toutes les sauces) : « Si un pauvre te demande du poisson, apprends
lui à pêcher ». [Ndlr : au RU, c’est surtout indien, la bonne
cuisine !] Ce qui m’amène à un autre point culturel important :
le travail. L’anglais travaille ! Oui, il aime ça, et ne se plaint
pas en permanence. Autant vous dire qu’en pleine « crise » du CPE en
France, les anglais se marrent – et les français patriotes comme moi, nous
avons bien du mal à contrer la pléiade d’arguments qui amène à la conclusion
suivante : le français est fainéant (je viens de perdre un paquet
d’amis potentiels, mais tant pis !). Que voit-on dans les manifs
anti-CPE : des étudiants de la fac, en général étudiants en littérature ou
en histoire de l’art (voir l’interview du président de l’Université de la
Sorbonne, Jean-Marie Pitte, dans le Point du 23 mars), des syndicats et des
fonctionnaires … qui ne sont pas concernés par le CPE ! Par contre, ils
sont tous très politisés. Les anglais à qui j’essayais de vanter les mérites du
régime social français (comme explication à la participation des syndicats –
mais je n’y croyais pas beaucoup moi-même) me disaient : « Pas de
souci, prenez votre système social, et les 10% de chômage qui vont avec (+ tous
ceux qui ne rentrent pas dans les calculs). Nous, on garde nos 4% de chômage
maximum [ndlr : 1% dans la ville où j’habite, et tout le monde est
compté], et les salaires qui vont avec, et on se payera notre
Sécu ! ».
Enfin, question politique, au
RU – comme aux Etats-Unis – le socialisme est très peu répandu. Faut dire que
ça colle mal avec tout ce qu’on vient de voir. Tony Blair, le leader du parti
travailliste (à gauche sur l’échiquier anglais), est considéré comme très à
gauche par les anglais, alors qu’il est considéré comme très libéral par les
français. Idem pour John Kerry ou Bill Clinton aux USA. Si on fait le lien avec
la religion : où le socialisme se répand-il ? Là où la religion
catholique est la plus répandue : France, Italie, Espagne, Portugal,
Amérique du Sud. Je ne parle pas du communisme, qui se répand là où on interdit
les religions : Chine, Cuba, et avant, l’URSS. Or, là où l’on trouve
surtout la religion protestante (et ses « variantes »), les partis de
gauche au sens où nous l’entendons sont absents ou extrêmement minoritaires.
Les plus « à gauche » font du libéral-socialisme : créer un
contexte qui permette à chacun de devenir riche. Là encore, c’est très
différent du système français qui permet au plus grand nombre de profiter des
richesses du pays – indépendamment de sa propre contribution.
Donc, on peut entreprendre au RU à condition d’avoir la même culture du travail et de l’argent. Au-delà du seul fait d’entreprendre, on peut également y faire fortune, car les anglais encouragent ceux qui réussissent – là encore, ça change de la France ! et je ne parle pas que du régime fiscal ! ;-). Mais il faut se sentir bien en phase avec tous les aspects que peut revêtir cette culture, parce que gagner sa vie, au RU, c’est d’abord Gagner !
Vos raisonnements sont tellement simplistes que l'on croirait qu'ils ont été écrits par Steevy Boulay. Entre l'arrogance de la gauche et les certitudes de la droite, il n'existe apparemment pas en France de juste milieu. On ne pense plus que par radicalisme, sans nuance, ni esprit d'analyse. C'est symptomatique de l'époque.
Rédigé par : Lionel | 09 avril 2006 à 23:19
Lionel, l'objectif est simplement de dresser un panorama, forcément résumé, des différences France / Royaume-Uni. Je ne pose pas en critique de la vie politique française.
Par contre, si vous souhaitez argumenter, je suis tout à fait ouvert !
Rédigé par : Ludovic Milléquant | 02 mai 2006 à 13:02
Je pense que votre analyse est très loin d'être pertinente et le manque terrible d'intérêt nous empêche presque à la réflexion sur le sujet. On l'a compris vous êtes "content" de vivre au RU mais il aurait été intéressant de savoir comment avez-vous fait pour entreprendre là-bas... D'ailleurs vous auriez pu parler de votre propre expérience... Qu'avez-vous entrepris là-bas ?
Rédigé par : Michel | 03 mai 2006 à 20:43
Bonjour,
La majorité des français sont concérnés par la crise du CPE, mais le raisonnement que vous avez véhiculé, enchaîné je peux vous dire nous nous pouvons pas faire de deux Etats une situation economique pareille. car la culture , la religion , le mode de vie en général sont tout à fait differents.
En effet la France n'est jamais attachée intimement avec les Etats Unis, de même le cas de la guerre du Golf il me paraît que c'est un bon exemple. un exemple qui justifie la divergence entre le Royaume uni , et la France .
Ce qui manque en France c'est la bonne foi dans le travail, ainsi l'objectivité à grande échelle.
C'est pour cela qu'elle creuse dans les dettes intérieures,où chaque français est endetté d'une moyenne de 15.000.00 euros? c'est ça le socialisme qui tue. Alors avant de juger les procédures il faut juger le terrain d'application .
Merci.
Rédigé par : kantidja | 18 mai 2006 à 18:58
Bonjour,
Vos commentaires me montrent à quel point ce sujet est pasionnant. Mon propos est avant tout de me faire le porte-parole de la vision anglaise. Effectivement, nos cultures sont très différentes, et je n'ai peut-être pas assez insisté sur un point : je souhaite expliquer de façon très synthétique aux candidats à l'entrepreneuriat au Royaume-Uni dans quel environnement culturel ils arriveront.
Je ne dis pas que le point de vue et la culture anglais sont meilleurs que les nôtres, je mets en évidence les différences. Je suis fier et heureux d'être français, et je me sens français chaque jour. Toutefois, il est certain que nombreux éléments culturels et économiques sont plus propices à l'entreprenuriat au R-U.
Si je ne dis pas ce que j'ai entrepris au R-U, c'est que la société est encore en cours de finalisation. Mais je peux vous dire que, dans les banques par exemple, on accueille bien plus volontiers un entrepreneur qu'en France !
Cordialement
Ludovic
Rédigé par : Ludovic | 24 mai 2006 à 11:43