Par Marc Traverson - Coach et consultant - Troisième Voie
On vit une époque formidable : jamais nous n'aurons eu tant de sources d'informations, de possibilités d'acquérir de nouvelles connaissances, de lire ou d'entendre des avis d'experts sur les sujets qui nous intéressent.
A l'origine de cette situation, il y a bien sûr la puissance de diffusion incommensurable des réseaux informatiques.
D'ailleurs, à cet instant, vous y êtes, non ?
On s'interroge à juste titre sur l'utilisation qu'une personne normalement constituée peut faire d'une telle profusion de données. Finalement l'accès à l'information tend à devenir un véritable bombardement. On peut être pris de vertige devant les possibilités qui sont offertes - et le fait que nous serons incapables de digérer et d'exploiter utilement ne serait-ce qu'une fraction infime des contenus disponibles.
Par ailleurs, chacun est invité, pour des raisons variées, à devenir lui-même émetteur d'informations (N'est-ce pas, Olivier?). Sans parler des nouveaux outils et gadgets logiciels qui sortent tous les jours, pour nous aider évidemment à organiser ces flux, et que l'on a bien sûr envie de tester... Dès lors, le problème n'est plus de parvenir à trouver l'information, mais bien d'aller à l'information utile - ou même de savoir se détacher du flot ininterrompu de mots et de pixels qui se déverse sur tous les écrans environnants, y compris au fond de nos poches.
Or nous ne sommes pas égaux devant l'information. Question de tempérament, de formation, de métier d'origine. L'efficacité de l'usage des sources de données est un véritable challenge pour le professionnel. C'est une compétence stratégique. Elle l'a toujours été? Exact, mais auparavant, il fallait gérer la pénurie, la rareté des sources. Aujourd'hui il faut savoir faire le tri dans la botte de foin. Et ne pas céder à la boulimie, ou à l'hypnose que produit ce flux tiède et ininterrompu.
Pour les professionnels, il s'agit d'une opportunité exceptionnelle de rester "en veille". D'autant que l'information est de plus en plus souvent gratuite (apparemment, en tout cas, le coût de l'équipement informatique et de la connection étant loin d'être négligeable). Elle permet aussi de trouver de nouvelles idées, de réutiliser ce qui se voit ailleurs. Pour un consultant, par exemple, les sites américains sont une mine d'idées de marketing (l'un des grands talents de nos amis d'Outre-Atlantique). Je jette fréquemment un coup d'oeil sur celui de Suzanne Falter Barnes à l'écoute des dernières tendances du marketing personnel.
N'empêche, on oublie parfois de le dire, une bonne gestion personnelle suppose aussi de savoir fermer le robinet à information. Remuer la pulpe, c’est bien, mais il faut savoir la laisser retomber. Et se faire une idée par soi-même. Trop de bruit (au sens électronique du terme) et l’on ne s’entend plus penser ! Or l’intuition reste la source des meilleures décisions individuelles.
J'en veux pour preuve ce sentiment répandu, propre à cette période de rentrée, d'avoir les idées claires, d'aller plus vite à l'essentiel, bref de voir ce que l'on ne voyait plus au mois de juin ou de juillet. Et cela simplement parce que notre cerveau a pu décanter pendant quelques semaines de répit estival. L’esprit a retrouvé sa clarté. Il faut savoir décrocher, laisser le silence s’installer, ou même approfondir un questionnement sur ses objectifs, ses priorités, les tactiques à mettre en oeuvre. Pour un entrepreneur ou un créateur, souvent tenu à une forte activité, et à prendre de multiples décisions, la nécessité est forte de retrouver cet état. C’est l’un des bénéfices du coaching, de préserver un temps donné à une réflexion vraiment personnelle, à l’écart du buzz ambiant, dans l’espace d’une relation structurante. La vérité, c'est que trop d'information tue l’information. Alors, pour retrouver l'usage de vos neurones, n'oubliez pas d'éteindre votre ordinateur !
juste un petit commentajre pour vous dire que j'apprécie l'espirt dont vous faites preive :)
Rédigé par : Rumeur | 04 janvier 2008 à 22:34