Par Guillaume Limare / Jérôme Calot – Fondateurs d’Inoveum.com
Bonjour à tous !
Oui, l’aventure commence.
Alors certes, elle avait déjà commencé il y a bien longtemps, sur la table d’un restaurant dont nous avions détruit la nappe en papier en traçant les esquisses de notre projet à la fourchette. Mais là c’est différent. En créant et en animant ce blog, nous sortons (enfin ?) de nos chambres d’étudiant de la banlieue parisienne pour vous faire partager notre projet et nos expériences de créateurs d’entreprise.
Mais vous vous demandez sûrement à quoi ce “nous” fait référence. C’est drôle, parce que c’est au moment d’écrire ces mots que l’on se rend compte que ce n’est pas facile de raconter sa vie sur un support comme un blog. Et qu’il est important d’éviter la déviance parfois rencontrée du blog comme vitrine personnelle autosatisfaisante. Enfin bref…
Qui sommes-nous donc ? Je m’appelle Guillaume Limare, j’ai 23 ans et je suis étudiant en fin de scolarité à l’ESSEC MBA à Cergy-Pontoise. Mon associé et ami, Jérôme Calot, a également 23 ans et est également en fin de scolarité à l’ESSEC MBA. Notre projet : tout simplement apporter une touche de fraicheur et d’efficacité sur le marché du travail en France Pour cela, nous sommes en train de développer un premier service : la mise à disposition, gratuitement, d’un outil optimal de création de CV. Ne vous en faites pas, nous en reparlerons…
La version BETA
Le phénomène existe depuis de nombreuses années, mais connaît une recrudescence assez impressionnante avec le début de l’ère web 2.0. Le principe ? Les acteurs de l’Internet savent que la meilleure façon de tester une plate-forme est de l’ouvrir massivement, et de profiter des retours utilisateurs pour en peaufiner les aspects techniques, fonctionnels ou économiques. On est donc passé d’une gestion de projet où l’ouverture du site était l’étape finale, à un système où la confrontation avec les utilisateurs est inscrite au coeur du projet.
Google a généralisé cette pratique ; chacune des inventions de la firme de Mountain View est marquée du sceau “BETA”. Mais après plusieurs mois, voire plusieures années de fonctionnement, ce positionnement est-il encore justifiable ? Ainsi le service Google Actualités a été lancé en juillet 2003 et est toujours en version BETA : faut-il en déduire que les tests ne sont pas concluants ? Que de nombreux détails restent à régler ? Sans doute est-il plus simple d’expliquer les bugs et autres problèmes de fonctionnement par ce petit mot apposé à côté du logo… Ce recours systématique n’est pas forcément la panacée : Google l’apprend à ses dépends avec le refus d’eBay de laisser ses utilisateurs se servir de Checkout. La raison invoquée ? “Le service n’a pas été suffisamment testé et n’a donc pas encore fait ses preuves.” Ce à quoi l’entreprise répond par “Google Checkout n’est pas un produit BETA”. On peut encore se poser la question.
Certains poussent même le concept encore plus loin en sortant des versions Gamma (lettre suivant Bêta dans l’alphabet grec) ! C’est le cas, par exemple, du site Flickr. D’après ce qui est expliqué dans leur blog (billet “Alpha… Bêta… Gamma!” en date du 16 mai 2006), la version Gamma serait donc une mise à jour de la version Bêta qui prendrait en compte les retours utilisateurs, qui intègrerait de nouvelles fonctionnalités, mais qui ne serait pas encore la version finale. On se demande alors où vont-ils s’arrêter…
Inoveum n’échappera donc pas à la règle : peut-être que la “Beta-release” est un terme marketing qui fait plus Web 2.0, mais nous voulons avant tout offrir aux utilisateurs des services qui leur correspondent réellement, qui répondent au mieux à leurs attentes, leurs besoins. La contribution des utilisateurs à la création de valeurs est bien au centre de la vision 2.0 de l’Internet !
Le délicat personnage du banquier
Le banquier : il peut susciter chez le créateur d’entreprise soit haine, soit adoration. Alors évidemment, nombreux sont ceux qui viendront vous raconter leurs déboires avec celui qui peut avoir jusqu’au droit de vie et de mort sur leur bébé. Pourtant, bien gérée, la relation avec son banquier peut être extrêmement profitable.
Commençons tout d’abord par les points négatifs, qui donneront raison aux détracteurs de ce « monstre froid ».
1. Le banquier ne prête qu’aux riches. Et c’est proprement scandaleux. Compréhensible, certes, mais scandaleux. Car cela n’encourage absolument pas la création d’entreprise en France. Ainsi, au moment de créer votre structure, vous aurez besoin de liquidités pour acheter les actions de votre entreprise. En général, les économies que vous vous êtes constituées ne suffisent pas, surtout quand vous avez moins de 25 ans (comme nous…). Donc vous allez voir votre ami le banquier pour obtenir votre salut. Problème : cette personne est averse au risque. Donc globalement, si vous n’êtes pas un entrepreneur riche, avec de l’expérience, du patrimoine et des recommandations, vous allez devoir faire des concessions. Que ce soit par une demande de caution, des taux plus élevés et autres. Je le répète, c’est compréhensible. Mais la décision devrait être prise sur la bonne analyse du projet et du porteur de projet. Pas seulement via un calcul hâtif résultant de critères rentrés dans un logiciel.
2. Le banquier prend son temps. Surtout quand la réponse est négative. Vous verrez, il est très prompt à répondre quand il s’agit d’ouverture de Codevi ou de SICAV. Quand il s‘agit d’un prêt, on a la désagréable impression qu’il retarde au maximum le moment où il devra vous dire « Désolé, mais vous ne correspondez pas aux critères d’attribution du XXXX ». Pourtant, ce que vous recherchez, et cela doit être votre leitmotiv dans la création d’entreprise, c’est l’efficacité. N’hésitez pas à fixer des deadlines.
Mais le banquier peut également se transformer en sauveur. N’oubliez jamais que cet homme ou cette femme dispose du pouvoir de vous rallonger une ligne de crédit, d’échelonner vos remboursements, de vous mettre en relation avec des potentiels clients et plus simplement de vous faire gagner de l’argent. Il est donc important de partir sur des bases saines. Si dès le départ, vous sentez qu’il ne s’intéresse pas suffisamment à votre projet, qu’il met du temps à répondre à vos mails ou ne vous rappellent pas, changez. Ce sera toujours plus dur après.
Et d’une manière générale, n’hésitez pas à avoir deux banquiers. On n’est jamais trop prudent…
Buble 2.0
et vous comptez gagner du fric avec çà ????
et easycv la fait 5 ans avant vous !!!!
Rédigé par : Hector | 05 septembre 2006 à 13:38
Je ne partage pas l'analyse d'Hector. Ce n'est pas parce que cela existe déjà que c'est mort né.
Il suffit que le service apporte une plus value par rapport aux services équivalents de la concurrence. Le site est superbe et laisse présager un service de qualité première classe.
Vu la formation des entrepreneurs je suppose qu'ils ont fait une étude de marché préalable. On peut faire quelque chose qui existe déjà, mais il faut alors apporter quelque chose qui fait que le client préfère venir chez vous plutôt qu'à la concurrence.
C'est l'étude de marché qui permet d'identifier ce qui peut faire la différence. Dans tous les cas, il faut impérativement saisir toutes les opportunités pour détecter ce qui pourra faire la différence avec les autres. Un site beta ne sert pas seulement à essuyer les plâtres. Il sert avant tout à susciter des réactions et collecter les idées d'améliorations, d'optimisation, etc. Bref ce qui pourra faire la différence avec la concurrence.
Il y a longtemps, Ford T dominait le marché automobile aux Etats Unis. On aurait pu considéré suicidaire de vouloir se lancer dans le business automobile. Et pourtant certains l'on fait et ont réussi a prendre le marché à Ford. Comment ? Ils ont apporté une plus value pour les utilisateurs. Ford vendait des voitures pas chère car elles étaient fabriqué en grande série. La concurrence a proposé des voitures avec des options. Ceci a suffit pour faire la différence. Cela apportait une plus value par rapport aux produits de Ford et pour beaucoup de clients l'équation de la valeur était favorable aux voitures avec options.
J'ose espérer que les entrepreneurs ayant fondé inoveum ont identifé, et exploiteront, ce qui fera que leur service aura plus de valeur que celui de leur concurrents.
Il n'est pas moins vrai qu'il y a beaucoup de concurrence sur ce business et que les revenus sont très faibles.
Ce qui pourrait faire la différence, c'est le conseil. Cela a énormément de valeur car beaucoup de personnes n'ont aucune idée sur la façon de se présenter. Là vous faites une différence radicale avec les sites qui n'offrent qu'un formulaire et une publication dans des moteurs de recherche d'offre d'emplois.
Souvent les personnes n'ont pas le moyen de payer la prestation. Offrez un service où vous partagez les risques. Proposez un payement en plusieurs fois avec possibilité de report tant qu'il n'a pas trouvé d'emploi. C'est l'esprit de satisfait ou remboursé. S'il a trouvé un emploi la somme due paraîtra dérisoire mais aussi méritée.
Voilà un exemple (à peine ébauché) de modèle économique qui peut faire la différence avec tout ce qui existe déjà sur Internet dans ce registre.
Bonne continuation.
Rédigé par : chmike | 06 septembre 2006 à 10:23
Pour répondre à Hector, non ce n'est pas bubble 2.0. Notre projet s'inscrit dans le long terme, avec un seul objectif : révolutionner l'emploi sur Internet. Pour y parvenir, nous devons nous adresser à la fois aux demandeurs de contrat de travail, et aux offreurs de contrat de travail.
Notre service gratuit de création de CV (qui, vous le verrez Hector, n'a pas grand chose à voir avec ce que fait easy-cv) est donc notre première pierre à un édifice qui se veut beaucoup plus grand.
Je vous rassure Hector, nous ne nous lançons pas dans une création d'entreprise à l'aveugle, en nous disant "Bah, avec un peu de chance, on sera racheté par Google dans 6 mois..." Nous avons un véritable business model, radicalement différent de ce qui se fait aujourd'hui, et qui porte sur différents services.
Et cette notion de partage des risques, évoquée par Christophe, est effectivement présente dans notre approche.
J'espère avoir répondu à vos incertitudes.
C'était très sympa en tout cas de vous soucier de notre future santé financière, même dans des termes assez approximatifs.
Rédigé par : Guillaume Limare | 06 septembre 2006 à 10:50
Pour répondre également à Hector, et pour compléter ce qu'a dit Chmike, les leaders d'un marché sont rarement les premiers à s'être lancé. Ce sont plutôt les suiveurs qui ont su tirer partie des erreurs et des faiblesses de ceux qui les avaient précédés. Google n'a pas été le premier moteur de recherche, Monster n'a pas été le premier site emploi, Toyota n'a pas été le premier constructeur d'automobiles et Procter le premier fabricant de shampooing...
Rédigé par : Jérôme | 06 septembre 2006 à 11:08
Je vois d'ici la tête des Monsters et compagnie qui sont presque tous côtés en bourse: ils seront morts de rire.
Rédigé par : Alain | 11 septembre 2006 à 16:47