Par Laurent Samuel (chroniqueur exclusif) - Consultant secteur associatif
L’ensemble du dossier devra être agréable à l’œil, synthétique et clair dans la forme, modeste et réaliste sur le fond.
Le critère du bon dossier est classique : le lecteur doit y trouver la réponse aux quelques questions simples qu’il se pose à propos du projet associatif. Les réponses à fournir concernent les aspects suivants : une nouvelle association, pour quoi faire ? Avec qui ? Au bout du compte, quel sera l’apport réel de votre structure, quelle utilité sociale allez-vous procurer à la collectivité ?
Votre lecteur cherche également à s’assurer que ce que vous décrivez dans votre dossier correspond bien à la réalité de votre projet ; il faut donc documenter autant que possible le dossier de présentation. Trop de présentation souffrent d’un ton excessivement théorique : les déclarations de principe se succèdent, sans qu’apparaisse le moindre élément concret permettant de situer l’action de l’association.
Passons en revue ces différentes exigences, en développant l’exemple d’un projet auquel je travaille dans le domaine du covoiturage. Les différents éléments proposés ici à titre d'exemple sont repris du blog Covoiturage 2.0.
Une association pour quoi faire ?
Ce mois-ci, je vous propose de nous intéresser à la question du « pour quoi faire » qui renvoie à l’objet associatif, aux moyens mis en œuvre, aux chantiers de l’association et, -finalement-, au modèle économique de la structure.
Pour présenter votre association et ses activités, il est utile de respecter une progression :
Objet et buts -> Moyens mis en oeuvre -> Chantiers
Cette distinction entre les buts, les moyens et les activités quotidiennes de la structure s’applique en principe à tous types d’activité. Elle permet d’afficher clairement le projet associatif, en distinguant ce qui relève des principes fondateurs et ce qui a trait au métier à proprement parler.
L’objet et les buts poursuivis
Dans les premiers articles des statuts, les fondateurs ont décrit l’objet associatif. Ils ont fixé en termes généraux les buts poursuivis par la structure, en définissant le domaine dans lequel l'association produit son utilité collective (par exemple, la protection de la petite enfance ou la réduction du fossé numérique). Cette identification doit être sans ambiguïté. Votre interlocuteur doit comprendre immédiatement quel est le « métier » que vous revendiquez.
La présentation de l’objet associatif doit être réalisée avec soin.
Trop général, l'objet paraîtra lointain, voire utopique. Laissé dans le flou, le véritable sens du projet ne transparaîtra pas aux yeux de votre interlocuteur et l’empêchera d’identifier clairement l’intérêt de votre projet.
A l’inverse, si elle est trop précise, la description de
l’objet associatif risque de donner l’impression que la dimension collective de
votre projet est finalement limitée, voir qu’il sert des intérêts particuliers.
Notre association
pilote souhaite s’engager au service du covoiturage, un système d’échange qui
permet à plusieurs personnes d’utiliser le véhicule d’une d’entre elles pour
faire un trajet commun. Bien qu’il présente de nombreux avantages, le
covoiturage est peu développé en France, en comparaison de l’Allemagne ou du
Canada.
L’association se
propose de valoriser les ressources matérielles des NTIC pour contribuer
au développement du covoiturage.
Pour situer clairement votre projet en termes sectoriels, utilisez une matrice d’activité (de préférence celle de l’Organisation Internationale des organismes à but non lucratif que nous donnons ici).
Quelques fois, les fondateurs souhaitent que l’association porte dans son action quotidienne certaines valeurs : citoyenneté, attention portée aux publics fragiles, préservation de la planète et des ressources naturelles, équité dans les relations économiques, accessibilité des services numériques…
Soyez attentif si vous vous trouvez dans ce cas. Il faut se souvenir que la convocation des valeurs particulières ne peut tenir lieu d’objet associatif. Par exemple, les concepts d’ « association de développement durable » ou d’ « association de commerce équitable » n’existent pas en tant que tels et susciteront immanquablement la défiance de vos interlocuteurs. En revanche, dans différents secteurs d’activité, de nombreuses associations cherchent à organiser leur fonctionnement quotidien en accordant une attention particulière au respect de la planète ou à l’équité des rapports économiques. Elles en tirent avantage car leur action gagne en légitimité.
Notre association test
situe son action dans la perspective d’un développement durable, la lutte contre la pollution et la
préservation des ressources naturelles. Elle porte également des valeurs
humanistes, dans le sens où le covoiturage est une forme concrète de solidarité
entre les personnes et qu’il favorise la rencontre et la création de lien social.
Les moyens mis en oeuvre
La question de l’objet renvoie nécessairement à celle des moyens mis en œuvre par votre structure. Les buts poursuivis et les valeurs défendues ne prennent de sens que s’ils sont servis par des moyens adaptés.
Les moyens de l'association, c’est la manière dont la structure contribue à l'intérêt général, en exercant son (ou ses) métier(s) : l'organisation de conférences auprès des enseignants, l'exploitation d'un centre d'accueil ou bien l'animation d'un forum de discussion à propos des NTIC, la mise à disposition d'une plateforme logicielle en open-source...
Au service d’une juste cause, la moindre des contributions peut être d’utilité sociale ou présenter un intérêt collectif, la question n’est donc pas sur la quantité des moyens déployés.
Votre interlocuteur cherchera plutôt à évaluer le bien-fondé de vos choix et la crédibilité de votre équipe.
Cette précaution consistant à distinguer ce que vise
l'association en terme d'intérêt général (l'objet) et la manière dont
elle conduit son projet sur le terrain (les moyens mis au service de la
cause) présente de nombreux avantages.
Pour les dirigeants, elle est sécurisante. En effet, les statuts
affichent clairement les domaines d'activité de l'association et procurent un
cadre précis et efficace pour l'action au quotidien. La référence au domaine
d'intérêt général (petite enfance, fossé numérique) permet de rester fidèle à
l'esprit des fondateurs et servira de pierre de touche lorsqu'il faudra
formuler le bilan des chantiers associatifs.
Pour la recherche et le dialogue avec les partenaires extérieurs, cette
distinction entre objet et moyens permet de tenir un langage clair. Pour ses
partenaires, l'association doit se situer dans une démarche d'intérêt général
bien identifiée mais elle n'en garde pas moins sa propre manière d'agir et
reste maître des conditions dans lesquelles elle produit son utilité sociale.
Dans notre cas pratique, l’association se
propose de valoriser les ressources matérielles des NTIC pour fournir aux
acteurs socioéconomiques (administrations, collectivités locales, entreprises
privées, syndicats, grands employeurs, particuliers) les outils technologiques
nécessaires à la pratique du covoiturage.
Les chantiers de l’association
Les chantiers de l’association sont les différents projets qu’elle conduit ou se propose de conduire. Les chantiers évoluent selon les opportunités rencontrées par l’association et les initiatives des personnes qui la composent. En général, il est préférable de ne pas faire figurer les chantiers dans les statuts, car ils ont vocation à se renouveler dans le temps.
Certaines associations ont un chantier unique et permanent, la gestion d’un équipement collectif par exemple ; d’autres conduisent plusieurs chantiers en même temps qu’elles doivent renouveler sans cesse, les associations organisant des spectacles par exemple.
Les premiers chantiers de notre association
consacrée au covoiturage concernent l’étude du marché et la constitution d’un
groupe de personnes motivées pour fonder la structure associative
Une première étude à propos des
ressources disponibles sur internet sera conduite pour identifier précisément
les freins qui pénalisent le développement du covoiturage en ligne. Cette étude
débouchera sur des préconisations pour les grandes lignes du projet associatif
(outil, approche technologique, lobbying
et communication, etc). Elle sera entérinée par les fondateurs de
l’association.
Le second chantier du projet
associatif concerne la réunion d’une communauté de personnes susceptibles de
porter la structure associative et ses différents chantiers. Il s’agira à
proprement parler des fondateurs de l’association.
Prochainement, nous examinerons la présentation du modèle économique de l’association, qui pose la question de ses ressources et de son équilibre économique et financier.
Bonjour Laurent!
j'ai avec un ami mis sur pieds une association de sport et dans notre demande de sponsoring on devrait la présentée.et on sais pas quoi faire pour une association de sport!
merci pour les conseils.
Rédigé par : stéphane | 18 novembre 2007 à 16:19
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Rédigé par : Daryl Perreira | 04 février 2013 à 01:43