Par Sophie Januel (chroniqueur exclusif) - Facilitateur en "Gestion et organisation Back-office PME" pour entreprises agiles !
Nombre de groupes de réflexions, d’acteurs économiques tentent de définir de nouvelles lignes directrices pour construire une vision, à défaut d’une stratégie dynamique pour les entreprises.
Des réformes apparaissent, certaines surprenantes dans leur vitesse de propagation, à l’instar de la petite révolution numérique de l’Administration pour la création et la gestion de l’Entreprise, peu saluée mais si réelle et efficace que cela tend à confirmer la tendance de fond de voir le verre à moitié vide. D’autres plus lentes (fiscales, droit du travail, représentation syndicale), plus fragiles.
Des modes expérimentaux sont relancés sur le mode éphémère mais ingénieux (barCamp, 24Hsessions), des modes de gestion redécouverts, l’engouement des coopératives pas seulement réservées au monde agricole est réel. La création d’entreprise est très soutenue notamment avec plus160 concours à la création d’entreprise coexistent et des réseaux relais associatifs ou non consolident les diverses mesures lancées depuis des années.
Et pourtant, il reste à faire en matière de pédagogie de l’Entreprise sur les valeurs fondamentales et humaines.
Les rituels internes institutionnalisés ne peuvent suffire, instruments trop ponctuels et connotés à maintenir le lien et soutenir une motivation de collaboration et de pro-action.
L’évolution possible est un facteur stimulant utilisé à bon escient. Favoriser voire susciter a mobilité : Les formations complémentaires ne sont pas encore assez utilisées et encore considérées comme un luxe. Du DIF à l’année de reconversion, il est pourtant plus intéressant sur le plan social et humain d’avoir au sein de l’entreprise des collaborateurs qualifiés et régulièrement formés.
A tout le moins pour favoriser la mobilité interne, les permutations, les ajustements des configurations Métiers ou d’organisation. Ou la mobilité externe.
Mais, de nombreuses réticences persistent quand à apprécier à sa juste valeur le parcours d’une personne. La formation initiale est encore trop perçue comme une loi d’airain.
Selon Thierry Viquerat, auteur d’un article sur la perception de l’entreprise par les Candidats à la Présidentielle, la France est fortement imprégnée du mode du salariat. Plus protecteur il vrai que celui d’entrepreneur. Plus confortable au quotidien pour réaliser les projets de vie (s’installer, acheter un bien immobilier, emprunter etc).
Pour faire évoluer les mentalités à l’égard de l’Entreprise (TPE/PME, artisans, profession libérales réglementées ou non), il est possible d’agir sur les formations initiales en ré-instaurant les programmes de découverte et formation à la gestion d’Entreprise devenues optionnelles depuis 1992, sinon absentes de programmes du Secondaire et du Supérieur.
Un autre voie : ouvrir les portes des Ecoles et des entreprises.
L’Entreprise peut agir sur un plan matériel de la dotation de matériel au financement de la Chaire Ce n’est pas là l’essentiel. Sur le long terme, le plus important demeure dans sa capacité à témoigner et montrer dans la transparence, la vie de l’Entreprise, les décisions prises, leurs conséquences, le sens de la responsabilité et la juste récompense.
Les profils des hommes et des femmes qui y travaillent, ceux et celles qui créent et endossent la responsabilité d’entrepreneur, qui réussissent après leur premier essai ou non.
Les écoles supérieures de Commerce et celles d’Ingénieurs, ont recours aux intervenants d’entreprise : pragmatisme, actions concrètes opérationnelles en mode de conférence ou de cours trimestriels.
Montrer des modèles ou des parcours réputés exemplaires. Des collectifs sont nés d’ici delà comme 100.000 entrepreneurs. Initiant la rencontre entre jeunes élèves et entrepreneurs, devenus patrons ; les jeunes entrepreneurs de France révèlent les jeunes talents, « wanabe » ou jeunes patrons . Leur objectif premier n’est pas de montrer des résultats financiers et commerciaux mirifiques, mais de s’arrêter sur des postures d’Entrepreneur « ordinaire ».
Ces actions ouvertes ne sont pas anodines car elles offrent une vision de la diversité et la richesses de modèles, de parcours d’entrepreneurs possibles. A une période économique réputée difficile il est nécessaire de soutenir, sous l’angle individuel, les choix qui représentent encore pour beaucoup le « fameux ascenseur social » et la possibilité de se créer un parcours libre sur un choix volontaire positif et assumé. Sous l’angle collectif, les initiatives qui créent le tissu économique de demain.
Comme aux Etats-Unis, en Espagne, il est temps que l’Entreprise soit sur la place publique, dans des médias dédiés en accès simple et efficace du savoir, des retours d’expériences et des analyses pertinentes et impertinentes. Entre un mode ‘star ‘Ac » et « demain.tv » il doit bien y avoir quelques places pour l’Entreprise sous toutes ses formes et des rendez-vous permanents. Vivement demain !
Bien sur Sophie, il faut et il suffit que l'entreprise soit sur la place publique; mais ceci, dès le plus jeune age: encourager les jeunes à monter des projets de A à Z et pas forcément dans un domaine économique. Exemples: un groupe de musique, une aide aux personnes agées.
Et que les jeunes apprennent à se débrouiller, en toute légalité, à trouver des financements et à aller jusqu'au bout de leurs idées. Ca pourrait commencer par une simple question, "Qu'est-ce que tu es prêt à faire pour un début de réalisation de ton idée?"
Rédigé par : AMie | 12 avril 2007 à 09:04