Par Henri Kaufman (chroniqueur exclusif) - Président de Communider - Agence de Marketing
Le bon entrepreneur ou marketer est celui qui a beaucoup d’idées, de temps en temps de bonnes idées, et une fois dans sa vie une idée géniale.
Les idées sont des êtres fragiles. Elles vont, elles viennent, elles disparaissent, elles reviennent souvent moins belles qu’auparavant. Pour en prendre possession, il faut les suivre et les attraper au vol avec un filet à papillon. Elles sont éphémères, et tout comme les rêves on les oublie aussi vite qu’elles arrivent ; mais heureusement elles se laissent aussi capturer, quand on ne dispose pas de filet à papillon, il suffit pour cela de disposer d’un simple carnet et d’un crayon, à condition que ces deux accessoires indispensables soient toujours disponibles, à portée de main.
La règle de base de la chasse aux idées, c’est que la chasse se pratique sans permis et qu’elle est ouverte toute l’année. Surtout, ne pas arrêter la chasse aux idées sous le prétexte fallacieux qu’on en a attrapé une bonne. On peut toujours en trouver une meilleure. Et pour en avoir beaucoup, il faut s’entraîner en permanence et considérer que son cerveau est un muscle qui doit travailler tous les jours, à l’instar du musicien qui répète ses gammes à longueur de journée et de semaine.
Une autre règle est qu’il faut être à l’écoute de son intuition, se laisser porter par son imagination, ne pas censurer les idées qui semblent « farfelues » a priori, et surtout ne pas se laisser perturber par les idées des autres. Une idée qui résulte d’un compromis est toujours plus faible qu’une idée « brut de fonderie ».
Et les clients qui seront les récepteurs de ces idées transformées en produits ou services, faut-il les interroger ? Personnellement, je suis peu enclin à les interroger systématiquement. C’est l’entrepreneur qui sait et qui prend son risque d’innovateur. Les clients, eux, ne réagissent que par rapport à ce qu’ils connaissent et plus le produit/service est innovateur et plus ils auront du mal à l’accepter. Sauf quand on met en place une « boîte à idées interactive » dans l’esprit du web2.0, analogue au système lancé il y a peu par la société Feedback2.0 (j’y reviendrai dans un autre article).
Enfin, pour rester dans la terminologie SNCF qu’on retrouve dans le titre de cette note, je me souviens qu’on trouvait naguère dans les trains une petite plaque en plusieurs langues : « e pericoloso sporgersi » (il est dangereux de se pencher). Eh bien, je dirais que les bonnes idées arrivent précisément quand on ose se pencher à la fenêtre, quand on sort la tête du cadre (out of the box disent les américains), quand on adopte un point de vue original.
En conclusion, on est sûr d’avoir capturé une bonne idée quand on s’aperçoit qu’on a vu quelque chose que les autres n’ont pas vu.
Bonne chasse !
Henri Kaufman
PS. Pour avoir une bonne idée, il suffit d’un crayon … et d’une bonne idée.
PS2 : photo utilisée pour la pub du magazine canadien L’Actualité
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