2010 n’existe pas !

Martingilles Par Gilles Martin (chroniqueur exclusif) – Président du cabinet de conseil en stratégie et management PMP

2010, alors, ça sera
comment ?

Encore la crise ? Ou
bien la reprise, le rebond ?

Les affaires, ça va repartir
comment ? C’est quoi les tendances ?

Etc.

Voilà bien une question
qu’on va poser aux consultants en janvier.

La principale illusion,
c’est  celle qui nous fait croire qu’il
existe quelque part un futur prêt à surgir, qu’il suffirait de deviner. 2010
est là, essayons de comprendre comment ça va se passer.

Pour ça, on va étudier les
tendances, les marchés, la compétition, etc.…Et surtout, tant qu’on n’y voit
pas assez clair, restons prudents, continuons nos analyses, appelons les
experts en consultations pour qu’ils nous racontent de belles histoires de
« best practices », les histoires de tout ce qui a bien marché en
2008 et 2009.

Dans cette approche, nous
sommes embarqués dans un courant qui décide, sans nous, du sens de l’histoire
et de l’économie ; et notre seule chance pour réussir à s’en tirer, c’est
de se mettre bien en ligne avec ce courant. Et on cherche bien sûr à identifier
au mieux ce courant.

Pour vendre de la mode, il
faut identifier le courant de la mode.

Pour vendre du conseil, il
faut identifier le courant du conseil.

Etc. On a compris.

En fait, c’est d’une toute
autre approche dont nous avons besoin pour survivre et réussir.

Cette approche, c’est celle
qui nous dit qu’il existe autant de futurs possibles que notre imagination nous
le permet. Autant de 2010 pour nous et nos entreprises que nous sommes capables
d’en imaginer.

Cette imagination, elle peut
partir dans plusieurs directions, et les exercices de brainstorming nous aident
à les multiplier.

Mais on en revient tout le
temps aux mêmes trois catégories. Essayez, vous verrez.

Première catégorie :
2010, ça sera comme 2009. Le même jeu, les mêmes règles du jeu qu’hier, les
mêmes compétiteurs, les mêmes clients à conquérir. C’est juste une nouvelle
partie à jouer, en espérant avoir plus de chances que l’année dernière ;
il suffira de se battre.

Les entreprises et
dirigeants de cette catégorie ont un nom facile à retenir : ce sont les
victimes. Victimes des mouvements des autres, victimes de leurs certitudes,
victimes de leur aveuglement. Il peut se passer n’importe quoi de nouveau,
elles ne voient rien venir. Elles sont toujours en train de rechercher le
benchmark, à copier les autres, à écouter les recettes que les consultants leur
garantissent car elles sont « éprouvées », c'est-à-dire souvent
usées.

Deuxième catégorie :
C’est l’entreprise qui se sent candidate et capable de changer les règles du
jeu, mais d’une façon particulière : en « s’adaptant ». C’est
l’entreprise qui se dit « flexible », « agile », qui sait
modifier ses processus, modifier son organisation, adapter ses décisions,
changer d’avis, en fonction de ce qui se passe. C’est l’entreprise où l’on est
fier de dire qu’on sait « réagir ». Pour ça, elles scrutent les
signaux faibles, elles observent les concurrents. Elles éliminent les
structures trop rigides. Elles aiment les « modes projet ».

Ces entreprises sont assez
sûres d’elles, jusqu’au jour où….leur temps d’adaptation est trop lent ;
les mouvements qui apparaissent sur les marchés, les nouveaux concurrents, les
nouvelles règles, sont tellement violents et brutaux que, le temps qu’elles
commencent à réagir, elles sont déjà presque mortes.

Dans ces entreprises, on ne
verra pas de leaders ; plutôt des « bons seconds ».

Alors, vous l’attendez, la
troisième catégorie, c’est l’élite, celle que je préfère ; c’est là où il
y a le moins de monde, mais les meilleurs. Ce sont les entreprises qui veulent
imaginer de nouvelles règles, de nouveaux modèles économiques, qui ont une
vision. Ce sont les entreprises qui se sentent investies d’une mission :
changer le monde, rendre plus heureux les humains, éliminer les maladies,
sauver la planète, offrir le luxe à tout le monde, etc..Elles vont créer 2010,
l’inventer, le transformer, le transfigurer. Elles se sentent uniques et
différentes.

Alors, ces entreprises et
ces managers qui veulent inventer un nouveau monde, où sont-elles ? Où
sont-ils ?

Ce n’est pas une question de
secteur d’activité, de produit, ou de processus. C’est d’abord une question
d’état d’esprit.

Au moment où commence la
première année d’une nouvelle décennie, espérons que cette troisième catégorie
aura encore beaucoup de prétendants, et que nous ne serons pas entourés que de
victimes et de celles qui « s’adaptent ».

La meilleure façon, c’est
peut-être déjà de s’occuper de nous-mêmes.

Pour ne pas être parmi ces
victimes et ces fanas de l’adaptation, il suffit de s’interroger
soi-même : qu’est-ce-qui me rendra unique en 2010 ?

Pour certains,
malheureusement toute l’année 2010 sera insuffisante pour trouver la réponse.

Pour d’autres, le temps de
poser la question, ils trouvent la réponse en quelques minutes.

D’autres auront besoin d’un
peu plus de temps, et d’un peu d’aide.

Un bon test à faire autour
de soi pour identifier les entreprises et dirigeants qui feront de 2010 une
grande année.

Bonne année à tous ;

Soyons tous uniques !

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