Par Karim Bouassem (contributeur exclusif) – Chef de Projet
Il est incontestable que, dans un contexte de mondialisation, la compétitivité économique repose de plus en plus sur la capacité de l’entreprise à innover. La croissance observée ces dernières décennies, notamment au Japon, a été le fruit d’innovations qui, appuyées par la forte demande intérieure, se sont transformées en succès mondiaux, dans des secteurs à forte valeur ajoutée.
Une analyse conduite par S. Harryson révèle six facteurs qui freinent l’innovation au sein des entreprises occidentales comparées aux japonaises :
1- La majorité des entreprises occidentales cherchent à partager leur savoir-faire au sein d’une unité donnée, mais sont très réticentes à un partage inter-unité, inter-branche, ou inter-fonction ; Le manager est en effet évalué sur la performance de son unité et non sur celle des autres entités de l’entreprise. Partager signifie pour lui une perte de temps et d’efforts, et peu même contribuer à accroître la performance de l’unité bénéficiaire du transfert, donc donner à l’autre manager « rival » de meilleures opportunités de promotions.
2- Les entreprises occidentales se focalisent sur la performance individuelle d’une unité, d’un projet ou d’une personne, faisant l’hypothèse qu’elle contribue ainsi à la performance globale.
3- La plus part des entreprises occidentales prennent soin de ne pas poursuivre des programmes de développement de produits nouveaux qui pourraient concurrencer leurs propres produits, voir les rendre obsolètes. Au contraire Sony n’a pas hésité à lancer le MD (Mini Disc) alors que ce produit pouvait rendre obsolètes à la fois le CD et les cassettes audio.
4- Les entreprises occidentales se focalisent trop souvent sur une compétence très pointue, hyper spécialisée ; ajoutée à cela la fragmentation en business units, il en résulte une diminution de transfères technologiques et d’apprentissage inter fonction. Les qualités de multicompétences et de métaconnaissances (connaissance de la connaissance) chez une personne sont de puissants accélérateurs de l’innovation. Certaines entreprises font « tourner » leurs collaborateurs dans plusieurs positions, n’hésitant pas à mettre un scientifique de haut niveau pendant plusieurs années dans des unités de productions ou de marketing, plutôt que de l’enfermer toute sa carrière dans un laboratoire de R&D
5- Les entreprises occidentales sont réticentes à recourir à des sources externes de développement technologique. Non seulement elles gagneraient en innovation, par une plus grande ouverture via des alliances externes, mais elles devraient même aller jusqu’à organiser des programmes d’échange de collaborateurs pour accélérer les transferts de savoir-faire. Pour le Dr. Kikuchi, de Sony, « le transfert de chercheurs est comme la respiration, naturelle et vitale, et ceux qui n’ont pas la souplesse d’aller à l’étage de la production devraient rester à l’université ».
6- La logique occidentale donne trop souvent priorité à la recherche technologique. Les besoins du client et les contraintes de la production devraient être des critères prioritaires dans la conduite d’un programme de recherche. L’objectif du chercheur est de créer de la valeur pour son entreprise et non de faire la recherche pour la recherche. (Source : Jean-Yves Prax, Objectif Innovation, Ed DUNOD)
Il est ainsi clair que l’innovation constitue un enjeu réel et devient, par la force des choses, une activité stratégique voir même déterminante pour la survie des entreprises. A cet effet, il est nécessaire de fédérer tous les efforts afin de développer une méthodologie d’accompagnement adaptée aux besoins spécifiques de l’entreprise.
Moralité : « L’amélioration de l’efficacité opérationnelle est une condition nécessaire non suffisante pour assurer la survie de l’entreprise ».
A votre avis, quelles nouvelles méthodes ou solutions permettraient à votre Entreprise de devenir plus créatives et d’exploiter au mieux la créativité de ses employés.
N’hésitez surtout pas à me faire part de vos commentaires, je serai content d’échanger.