Apprendre de ses échecs ou foncer en se basant sur ses réussites ?

Vincent Rivalle Par Vincent Rivalle (chroniqueur exclusif) – KDZ’ID (Accompagnement au développement de TPE et PME) – TRAD ONLINE (Associé – Société de traduction)

Apprenez-vous de vos échecs…ou tentez-vous de vous renforcer et de persévérer dans vos réussites ? Ou les deux…ou ni l'un ni l'autre…

Au secours, je n'arrive pas à me sortir de ce dilemme… A intervalle régulier ou à la fin d'un projet bien précis, il est bon de faire une pause, collective ou non, pour réfléchir… Oui, oui, vous avez bien lu,  1 – il faut s'arrêter pour réfléchir,  2 – on peut parfois réfléchir, sans obligatoirement décider, prendre le temps, – simplement – d’analyser.

Apprendre de ses échecs… pour…

Que ce soit en conférence, en formation, entre pairs, en lisant un ouvrage spécialisé, j'ai toujours entendu « il faut apprendre de ses échecs »…

Pour tout vous dire, je n'avais jamais fait réellement attention à cette assertion. Effectivement, se retourner, bien analyser "ce qui s'est passé, comment cela s'est passé, avec qui, etc." et tenter de voir "ce qui n'a pas fonctionné et pourquoi" est un exercice intéressant, que l'on soit en équipe projet, équipe de direction ou seul.

Mais pour quelle conclusion en final ? Je tente de la résumer "Ok, il ne faudra pas refaire ça, comme ça".

Mais à la question "comment faire pour que cela fonctionne la fois prochaine ?"…on ne sait toujours pas. Une hypothèse peut émerger à l'issu de ce processus…mais ce n'est qu'une hypothèse…qui n’apporte pas vraiment le degré de confiance minimum que l'on recherche quand on prend une décision structurante.

En quoi apprendre de ses échecs permet de réussir demain avec une probabilité élevée ? C’est une première question.

Apprendre de ses réussites,

Même exercice que précédemment décrit…mais cette fois, pour savoir ce qui a été réussi et pourquoi. Attention, l'exercice n'est pas aussi aisé qu'il en a l'air, surtout si l'on souhaite aller au-delà des premières évidences.

Et cette fois, pour quelle conclusion en final ? "Cool, on a bien déterminé ce que l'on sait parfaitement bien faire. On va s'appuyer dessus, creuser ce sillon et ça va déchirer !"

Alors ?

J'ose un parallèle…Tout comme dans la littérature, le cinéma, l'art en général et la culture dans son ensemble, le bonheur, la joie, etc. sont largement moins présents que la douleur, le malheur et la tristesse. Je me demande si cela n'a pas influencé ce déséquilibre entre "apprends de tes échecs (mon fils)" et "apprends de tes succès".

Et pourtant, rien que sur le simple plan de la prise de confiance, ces deux approches sont à l'opposé, non ?

Help…que penser ?

Je pense à la technique de prospective régressive : avant de débuter un projet complexe, scindez en deux l'équipe projet, installez séparément les deux groupes dans deux salles, projetez chaque groupe dans le futur, juste après la fin du projet. Et demandez au premier groupe "qu'est-ce qui a fait que nous avons réussi" et au deuxième groupe "qu'est-ce qui a fait que nous avons échoué". Puis organisez un débrief commun, en rassemblant tout le monde. Le tableau des risques, des points d’alerte et des passages obligés résultant sera très complet.

Doit-on suivre cette pratique et donc faire obligatoirement une double analyse ? Nos réussites & nos échecs ?

Mais ce qui m'intéresse aujourd'hui : si vous deviez ne retenir qu'un axe, lequel serait-il ? Apprendre de vos échecs ou apprendre de vos réussites ?