Avoir une bonne idée ne suffit pas…

Weill_valrie Par Valérie Weill – Consultante et accompagnatrice en création/développement d’entreprise

Trouver une bonne idée pour créer est la première étape du parcours du créateur d’entreprise. En effet, il est important que l’idée de l’entrepreneur puisse « marcher », c’est-à-dire répondre à un besoin, rencontrer ses cibles et son marché, être faisable, viable, rentable… Encore faut-il que l’entrepreneur la transforme en un véritable projet d’entreprise, c’est ce que l’on appelle dans le jargon des spécialistes de l’accompagnement à la création d’entreprise : passer de l’idée au projet. Personnellement, je rajouterais bien volontiers une troisième dimension pour arriver au parcours suivant : passer de l’idée au projet et passer du projet à la vision stratégique.

En effet, avoir une bonne idée de produits ou de services et des clients séduits semble être la base pour permettre le développement futur de l‘entreprise. Mais ce que l’on constate ces dix dernières années, c’est que le tout doit de plus en plus faire sens. C’est-à-dire :

-  sur le plan commercial,

Les produits ou services doivent faire sens en ayant une origine, une âme, une histoire et en s’inscrivant dans les préoccupations sociétales. Le produit/service basique ne suffit plus. C’est pourquoi d’ailleurs les entreprises développent de plus en plus un discours et une communication corporate en lien avec les principales préoccupations majeures actuelles : développement durable, commerce équitable, développement de la citoyenneté, protection de l’environnement, réduction des inégalités,…, la liste n’est pas exhaustive bien sûr. L’image institutionnelle de l’entreprise est devenue tout aussi importante que son image commerciale.

Cette nouvelle dimension permet alors à l’entreprise de nouer une relation durable avec ses cibles, en partageant avec elles un objectif commun à long terme, qui offre un engagement réciproque fort. Cet engagement me fait d’ailleurs penser à celui d’un couple, qui au delà de l’effervescence des premières années, définit un projet et le fait évoluer, grandir au fur et à mesure du temps. Là encore, comme dans le couple, l’engagement ne peut tenir dans la durée que parce qu’il y a une communauté d’intérêt, une vision partagée, un but à atteindre, un sens à l’union.  Il est donc souhaitable d’imaginer dès la génèse du projet, comment fonder des échanges durables avec les différents publics de l’entreprise (salariés, clients, fournisseurs, prescripteurs, institutions, …) pour tisser et nourrir le lien.

– sur le plan managérial,

Le dirigeant de l’entreprise nouvellement créée devrait avoir une vision stratégique de là où il veut aller à n+1, n+2 au moins, en sachant répondre aux questions suivantes : quelle est sa vision de l’entreprise et de ses objectifs, pourquoi, pour quoi ou pour obtenir quels résultats, comment, avec quels moyens matériels et technologiques, quels financements, et surtout avec qui… C’est en se posant ces questions – ô combien difficiles, j’en conviens ! – qu’un entrepreneur pourra aussi mettre de son côté davantage de chances de pérenniser son entreprise, car il sera porteur, en quelque sorte, d’un message. Et si je devais faire le comparatif avec la pyramide de Maslow, il me semble bien que créer son entreprise, c’est s’accomplir et donner du sens.