Par Tannguy Le Dantec (contributeur exclusif) – Créateur, auteur, éditeur
Ou comment l’appui de son comptable est vital pour tenter de faire face à l’administration fiscale !
Je suis un nain ! Tout au moins, Coopil est une société naine dont je suis le dirigeant, l’employé, la femme de ménage ; tout à la fois. Autant vous dire que je ne brasse pas des millions, même si j’en vis confortablement. En outre, je travaille pour des grands comptes dont la rigueur financière est forte, en particulier ceux soumis à Sarbanes- Oxley (loi de conformité financière US). Mes marges de dissimulation sont pour ainsi dire nulles.
Enfin, j’ai tout fait comme à la parade. Formation à la CCI de Lyon sur les bases comptables, bonnes pratiques à mettre en œuvre etc..Je suis en SARL, j’ai un comptable en charge de mon bilan et des paperasses juridiques. Je me contente juste de saisir mes factures sur un logiciel de comptabilité.
Bref, je dors sur mes deux oreilles de ce coté là.
Or je reçois un recommandé du service des impôts. 5 pages écrites menues intitulées « Proposition de rectification » Papier à en tête et tout le cérémonial. J’y découvre que je dois 5000 euros sur les 3 dernières années, pour une sombre histoire de TVA sur les débits ou les encaissements. Pour être franc, je n’y comprends goutte.
Par contre, je l’ai un peu mauvaise. Surtout que cela ne vient pas directement de mon centre des impôts (ne me demandez pas pourquoi ?), que je ne pense pas mériter ça après 3 ans de création, que c’est facile de faire les gros bras en face de gens dont le passe-temps premier n’est pas la comptabilité.
Pendant une seconde, je me demande si mon comptable n’a pas M… sur les bords. Je l’appelle. Il peine à comprendre au téléphone. On prend rendez-vous, je lui soumets le document. Il est scotché, 20 ans de cabinet comptable et je lui amène un cas nouveau. Pas bien solide, une sombre histoire sur mes factures devant mieux préciser « TVA sur les encaissements », même s’il n’est écrit nulle part « TVA sur les débits », cause technique du litige.
Bref, on prépare la riposte. Il construit un courrier, je m’épluche les facture des 3 dernières années pour montrer la nullité du problème et la fausseté du calcul de rectification, pour le moins « à la grosse ». 4 belles pages, un beau tableau Excel en annexe, que nous envoyons en recommandé avec toutes les formes adéquates.
Une semaine après, nouveau recommandé « Les rectifications qui vous ont été proposés sont abandonnées en totalité ». Bonne nouvelle.
Morale de l’histoire : Un sacré coup de canif à l’image que je me faisais du service des impôts ; que j’avais trouvé très pro lors de la création et ensuite lors de la perte d’un courrier. Et tout à coup, la résurgence de la bonne vieille machine administrative, aussi aguichante et professionnelle qu’une guillotine. Vous connaissez l’histoire du scorpion et du lapin qui veulent traverser la rivière…
Morale de la morale : Un bon comptable est incontournable. Ma seule option sans cela était de payer sans rien y comprendre. J’ai amorti ses honoraires largement cette année là !