Par Didier Thebaut (chroniqueur exclusif) – Consultant formateur chez tbco.fr
Cette rubrique n’est pas en hommage au général De Gaulle mais à sa femme, Madame Yvonne, qui aurait certainement et, avec raison, qualifié ce qui suit de travail de jean-foutre…
Plus vient le temps du sapin, et plus les fantômes réapparaissent. Bref, c’est Halloween en décembre. Quel rapport avec l’entreprise et l’envie d’entreprendre ? Mais tout. D’abord parce qu’il est difficile d’entreprendre avec des morts et ensuite le culte du « c’était bien mieux avant » abouti au mieux à une impasse au pire à des drames. Entendons nous bien, je ne veux bien entendu pas tuer les morts une nouvelle fois, et ce même par amour du travail bien fait ou perfectionnisme, je souhaite simplement insister sur le fait qu’il y a plus d’intérêt dans le vivant et le futur que dans le passé et les cendres. Pourquoi ne pas en finir une fois pour toutes avec les rengaines sur les 35 heures, le général de Gaulle, le poids des charges, et avancer à son rythme et à ses envies ? Croyez-vous sincèrement que le général de Gaulle se reconnaitrait dans tout ce qu’on lui attribue. Et si combien même, le Gaullisme est-il soluble dans le 93 ? Dans le même ordre d ‘idée, que représente cette notion de 35 heures pour un Parisien de 50 ans rentier en immobilier ? Ou encore l’école de Jules Ferry pour les étudiants en sport-étude ? Vivre dans le passé vous rapproche de la mort, voilà pourquoi je suis un fervent partisan de l’action et du mouvement. Et pour nous entrepreneurs, ce sont ces valeurs que nous devons transmettre.
Selon nos ambitions, pourquoi ne pas oser les 3 jours de congés par an ou par mois ou même par semaine, le travail de nuit, la baisse du niveau des pensions. Assumons nos valeurs et nos contradictions : le foie à droite et le cœur à gauche. Les personnes de petite taille comme Mimi Mathy font de bonnes audiences sur le prime de TF1 idem pour Harry Roselmack au JT du soir. Qui aurait pariez-dessus il y a encore dix ans ? Et en plus je suis sérieux, la différence ça paye. Finissons-en avec la France des maréchaux et les certitudes sur l’avenir. Donc pourquoi sans arrêt se référer au passé. Par peur de ne plus avoir sa place dans le présent, et encore moins dans le futur ? Qu’on le veuille ou non, il faudra compter avec la Chine donc pourquoi ne pas faire plus de Chinois à l’école ? On pourrait en guise de test commencer par intégrer un menu vapeur à la cantine ? Même si je préfère de loin cette option à la réintégration des rutabagas, quelles certitudes que la Chine ne se transformera pas en plusieurs pays dans moins de dix ans ? Acceptons l’incertitude.
Ne nous laissons pas dicter nos pensées par uniquement des notions de tradition et de certitude. Interrogeons-nous sur le pourquoi ça ne se fait pas. Pourquoi la terre serait plate ? Pourquoi la terre tournerait autour du soleil. Refusons d’accepter d’assumer les décisions de nos ainés qui nous condamnent à payer pour eux à vie. Oui, pour la solidarité intergénérationnelle. Mais bien pour la solidarité et non l’exploitation.
En entreprise, c’est pareil…innovons, créons et enchantons-nous. Payons les salariés en début de mois, faîtes vos présentations en commençons par la fin, donnez un cours à l’envers, en inventant la notion de rétro-cours, envoyez-vos salariés négociez vos taux d’intérêt avec votre banquier, utilisez vos salariés pour faire du buzz. N’ayons plus peur d’élire comme président une femme, un homme de petite taille ou même un homme avec des oreilles décollées.
Certains osent d’autres pas. Une certitude, pour ceux qui n’osent pas l’ennui.
Arrêtons de resservir du Champs-Elysées, de l’école des fans…sinon la délinquance et la drogue continueront d’augmenter. Faîtes comme Olivier Marone, le responsable de ce site, osez ne pas censurez ceux qui écrivent pour vous.
Même si moi aussi je me réfugie dans mon passé, qui forcément n’est pas le même suivant les générations. Par exemple, je me réclame du coté des Dreyfusards, du Saint-Etienne de Dominique Rocheteau, de l’équipe de France de rugby de Jérôme Gallion, du rock des Ramones, des années 80 de Yanna Katsoulos. Et donc, il m’arrive comme tout un chacun d’être réac, mais je fais attention car je ne prône pas l’éradication de l’histoire et n’oublie pas Pol Phot et ses khmers rouge. Dans le même ordre d’idée, je ne pense pas que les sectaires soient plus nombreux à droite qu’à gauche.
Voilà pourquoi, sans oublier ce qui fait nos racines, innovons pour tourner nos entreprises vers l’avenir.
De l’incertitude nait des grandes choses. Et comme ce qui n’est pas certain est certain, la seule certitude que nous pouvons avoir est l’incertitude. Alors faisons-nous une raison et vivons heureux.