Par Didier Thebaut (chroniqueur exclusif) – Fondateur de joujou de Paris
Comment faire de la commédiologie votre laissez-passer à
l’international ?
Encore une fois, il est utile de
rappeler que la commédiologie est avant tout un outil qui se base sur la
représentation.
Pour la commédiologie, l’important est dans la forme autant que
dans le contenu, si ce n’est plus. Gardons en mémoire que la forme n’est autre
que la forme qui remonte à la surface.
En quoi, la commédiologie est-elle une arme redoutable à
l’export ? Pour répondre à cette question, il suffit de se demander ce qui
fait le succès de telle ou telle entreprise à l’export. La réponse est
simple : l’image.
Par exemple pour un produit made in
France, il suffit que les matériaux composants le produit soient assemblés en
France et le tour est joué. Et, si un jour la législation change et
oblige que 50% des matériaux soient français…à vous de vous adapter en
choisissant 50% des matériaux qui vont bien. Et donc, si tout le monde fait de
même. Les 50% des 50% des 50% des 50% feront quand même un pur produit
français. C’est d’ailleurs déjà le cas. La preuve,
Tony Parker.
Ce qui me fait penser à cette histoire : cinq pays européens
se réunissent pour construire la voiture du millénaire. L’Allemagne s’occupe de
la carrosserie, le design est confié à l’Italie, l’Angleterre fournit le moteur, la Pologne est chargée de
l’assemblage, la Suisse de l’électronique et…quand la voiture arrive en France,
elle est terminée. Pour faire face à ce problème, le gouvernement français
responsable du projet donne un grand coup de tampon sur la voiture sur laquelle
on peut désormais lire : « made in France ».
Souvent en matière d’export, l’apparence est essentielle. Ce qui
développe d’ailleurs beaucoup de business parallèles comme la domiciliation
d’entreprises sur les Champs-Elysées ou encore la location de showrooms rue du
Faubourg Saint-Honoré lors des défilés de mode.
Fort de ce constat de prépondérance de la forme, il vous suffit
de benchmarker afin d’étudier les facteurs clefs de succès à l’export et de les
adapter à votre secteur d’activité.
Voici sous forme pratique, dix
éléments incontournables pour réussir sa stratégie à l’export et comment ils
peuvent être optimisés par la commédiologie.
1) adapter sa capacité de production
2) développer l’image de marque de l’entreprise
3) sélectionner les produits porteurs
4) disposer d’une capacité financière suffisante
5) avoir un réseau de vente international
6) définir sa stratégie de communication internationale
7) choisir les bons interlocuteurs
8) se protéger contre les risques d’insolvabilité
9) adapter ses conditions générales de vente
10) affirmer sa volonté d’exporter
Et maintenant, ces mêmes éléments,
retraités par la commédiologie
1) Sélectionner vos nouveaux fournisseurs en fonction de leur
expérience sur vos marchés cibles.
2) Se servir de la notoriété des normes comme ISO pour se situer
comme un acteur international.
3) Lancer une étude de marché auprès de vos prospects pour les
impliquer dans le choix des produits.
4) Prendre rendez-vous avec votre banque pour les interroger sur
la gestion des crédits documentaires et en profiter pour renégocier vos frais.
5) Utiliser en interne l’opportunité d’une mutation à
l’international pour stimuler votre force de vente.
6) C’est le moment de demander les aides de la COFACE pour les
salons.
7) Impliquer les Postes d’Expansion Economique dans vos
démarches.
8) C’est l’occasion de rappeler la COFACE et d’essayer de
bénéficier de leurs contacts et de leurs clients.
9) Demandez à vos vendeurs de fixer les variables avec vos
prospects de manière à obliger votre force de vente à mieux cerner sa
clientèle.
10) Consacrer votre budget formation aux formations
internationales pour envoyer un message fort à vos équipes
En somme, avant de penser
« export », faîtes en sorte que vos produits soient exportables. Ce
qui veut dire privilégier le bon sens et donc, oublier cet ambitieux projet
d’exportations d’andouilles de Guéméné à Oman.