Par Alain Fernandez (contributeur exclusif) – Consultant indépendant
La meilleure manière de gérer les risques, c’est encore d’éviter d’aller à leur rencontre, toutes voiles dehors. Nous ne sommes pas les héros d’un film d’action dont le scénario est soigneusement écrit dans ses moindres détails. La prise de risques n’est en rien stimulante. C’est au contraire un facteur de déstabilisation. L’humain, comme vraisemblablement la totalité des êtres vivants, ne se sent bien que dans un monde relativement stable. Il est donc préférable d’éviter de prendre des risques lorsque l’on n’y est pas réellement contraint. Et même dans ce cas, on y regarde à deux fois !
Plus concrètement, on ne peut gérer que des risques précis, bien identifiés et limités dans le temps. L’incertitude est la pire ennemie de l’entrepreneur individuel, et la prudence est sa règle de survie. Le bon entrepreneur est un adepte de la loi de Murphy. Il sait que la tartine de confiture tombe systématiquement du mauvais côté. Il ne compte jamais sur la chance, et prévoit toujours une solution de repli en cas d’échec. Dans tous les cas, entre deux alternatives, il choisira toujours celle qui ne présente que des risques mesurés. On laissera aux aventuriers en mal d’émotions fortes les parcours incertains et mal balisés. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer de nouvelles pistes, innover en quelque sorte. C’est simplement une recommandation qui permet de ne pas s’embarquer dans n’importe quelle aventure sans garanties. C’est bien différent.
Ainsi avant de se lancer, il est toujours prudent de s’attarder le temps qu’il faut
pour identifier les facteurs de risques et autres impondérables qui pourraient perturber le déroulement de notre projet, voire le mettre en échec dans le pire des cas.
Il est évident que l’on ne peut pas compter sur sa bonne étoile pour balayer les problèmes tout au long du parcours. Parfois ça marche, c’est vrai. On appelle aussi cela la chance. Parfois ça ne marche pas, et l’on appelle cela le manque de bol, ou la poisse si l’on se trouve pris au piège d’une spirale où tout foire systématiquement. Personnellement, je n’aime pas trop m’en remettre pieds et poings liés aux lois du hasard. Donc, dans la mesure du possible, j’essaie d’anticiper autant que faire se peut. C’est une règle de survie qui m’a plutôt bien servi. Nous vivons déjà dans un monde d’incertitude qui nous réserve suffisamment de surprises, pour que l’on prenne le temps de se préparer à affronter les cas de figures prévisibles.
Un exemple pour illustrer le propos. Dernièrement, on m’a proposé l’accompagnement d’une reprise d’une petite entreprise abandonnée par ses précédents propriétaires suite à la désertion des clients. Un marché qui semble en fin de vie, des équipements obsolètes, des méthodes archaïques, bref impossible de revenir ainsi dans la course. Quels sont les atouts des repreneurs ? Pour le moment rien de concret si ce n’est le projet de monter une coopérative de type SCOP. Ah si ! Ils ont aussi un premier client qui semble intéressé mais ne s’est pas encore engagé. « Ce n’est qu’une question de temps. » me disent-ils. « Ensuite on verra bien ! » ajoutent-ils confiants dans l’avenir. C’est cela que j’aime avec les coopératives. Un enthousiasme collé au corps, une envie de s’engager et de se mettre à l’ouvrage. C’est un véritable avantage. « On va reprendre tout cela, moderniser les équipements et les méthodes de travail et puis il n’y a pas de doute ça va marcher ! » C’est bien d’y croire. C’est mieux encore d’étayer sa certitude avec de plus solides éléments. Une étude de risques s’impose.
Pour aller plus avant, j’ai préparé un petit pdf pour les créateurs : http://www.asoncompte.com/ebook-pdf/analyse-de-risques-business-plan.pdf