Comment gérer votre réputation en tant que professionnel ?

Zara_olivier
Par Olivier Zara (contributeur) – Fondateur d’Axiopole

Les systèmes de gestion de la réputation propres à chaque site de e-commerce (eBay, PriceMinister,…) aident les vendeurs et les acheteurs à mieux se faire reconnaître en tant que « bon vendeur » (qui livre dans les délais le produit commandé) ou « bon acheteur » (qui paye ce qu’il a commandé).

Les freelances disposent de nombreux sites spécialisés pour les mettre en relation avec des clients. Par exemple, sur Odesk, espace dédié aux informaticiens, chaque mission est évaluée sur plusieurs dimensions avec un système d’étoiles (1 à 5). Cela permet une évaluation de la réputation des freelances.

Mais, en dehors de ces cas particuliers, comment évaluer la réputation d’un professionnel ?

Depuis bien longtemps, les recruteurs et employeurs évaluent la réputation d’un professionnel à partir de ses références et de leurs recommandations (orales ou écrites du type lettre de recommandation)

Après un entretien, ces 2 éléments permettent à un recruteur de
valider son ressenti vis-à-vis d’un candidat et d’approfondir des
aspects du parcours ou de la personnalité du candidat. Ils donnent des
indications précieuses sur sa réputation.

En tant que professionnel, il est donc très important de gérer
efficacement et activement vos références tout au long de votre
carrière, et pas uniquement quand vous cherchez un emploi. L’enjeu est
de vous construire une réputation professionnelle durable.

I. Qui sont vos références ?

La plupart des pays privilégient les références professionnelles,
mais dans les pays anglo-saxons, on s’intéressera également à vos
références sociales.

Vous pouvez choisir vos références professionnelles en fonction du
poste à pourvoir parmi vos anciens managers, collègues, collaborateurs,
clients, fournisseurs ou partenaires. Si vous débutez votre vie
professionnelle, ou si vous êtes étudiant, vous pouvez solliciter vos
anciens professeurs.

Si vous proposez des références sociales, vous pouvez choisir des
amis ou des personnes de votre réseau social ou associatif mais surtout
pas de votre famille (aucune crédibilité !). Il faut cependant savoir
que certains recruteurs n’accordent aucune importance aux amis, voisins
ou parents, quel que soit le pays.

Un réseau se crée quand tout va bien. Quand tout va mal, c’est un
peu tard. Si vous restez dans votre coin, le jour où vous aurez un
problème, il sera trop tard pour chercher de l’aide. Pour vos
références, c’est la même chose, il vaut mieux penser à capitaliser sur
vos références quand tout va bien plutôt que lorsque vous vous
retrouvez au chômage. Connaissez-vous la différence entre un perdant et
un gagnant ? Un perdant a un plan pour le cas où ça irait bien. Un gagnant a
un plan pour le cas où ça irait mal. Une fois au chômage, en quelques
mois, vous pourriez perdre la trace des personnes avec qui vous avez
travaillé.

Outre le licenciement, les bruits de couloir peuvent aussi détruire
votre carrière. Il est donc important de solliciter à chaque fois que
c’est possible les références, qui mettront en valeur vos qualités et
compétences professionnelles pour défendre votre réputation si
nécessaire.

En résumé, vos références sont toutes les personnes de votre
entourage professionnel et social, qui sont susceptibles de faire
partie de votre réseau de références. Ce réseau vous aidera à montrer
que vous êtes digne de confiance ou à défendre votre réputation. Dans
le prochain billet, nous verrons comment construire et gérer votre
réseau de références (ou réseau de confiance).

II. Comment travaillent les recruteurs ?

Pour un recruteur, appeler des références, c’est essayer de
percevoir le candidat en action vu par d’autres (principe du 360°
feed-back).

A. Comment le recruteur sélectionne vos références ?

En général, un recruteur demandera au candidat de lui fournir trois
références, par exemple deux anciens managers et une personne au choix
du candidat (le candidat devra justifier son choix).

En fonction des profils et du poste à pourvoir, le recruteur essaye
d’obtenir des renseignements de différentes personnes, qui ont connu le
candidat à différentes étapes de sa carrière et dans des postes et des
rôles différents. L’objectif est d’obtenir des informations venant des
hiérarchiques (n+1), des collègues (n), des collaborateurs (n-1), de
fournisseurs et de clients.

Les recruteurs considèrent souvent les anciens managers comme
prioritaires car ils sont a priori les plus aptes à apprécier les
niveaux n-1 et à repérer des potentiels. C’est moins pertinent venant
des collègues ou des clients qui n’ont pas une vue globale.

D’une manière générale, le recruteur va chercher à :

1 – Valider l’ancienne performance du candidat :
résultats obtenus, optimisation des ressources disponibles, vision
stratégique, compétences, expertise, etc… Il veut vérifier si le poste
est adéquat ou si l’évolution envisagée pourra être assumée par le
candidat.

2 – Evaluer la personnalité du candidat :
fiabilité, rapidité, efficacité, relationnel, éthique, ambition,
potentiel, autonomie, créativité, rigueur, capacité d’adaptation,
capacité à travailler en équipe, fibre commerciale, etc…

B. Comment se déroule l’entretien entre le recruteur et la référence ?

Le recruteur va contacter vos références le plus souvent par téléphone.

1. Le recruteur veut s’assurer que votre référence
(son interlocuteur) est fiable. Il analyse donc la façon dont il répond
aux questions, sa compréhension du sujet, sa spontanéité, ses silences
et, surtout, la qualité de l’information qu’il donne. L’objectif est de
pouvoir dire si votre référence est sincère ou si elle cache quelque
chose. Le recruteur contrôle donc la sincérité des propos.

En cas de non concordance entre les informations fournies par les
différentes personnes interrogées, le recruteur approfondira sa
recherche.

2. L’entretien commence souvent par l’évocation de
la situation de collaboration entre la référence et le candidat : les
circonstances, les fonctions occupées, les types de projets, la durée
de la collaboration et sa régularité.

Les questions classiques concernent :

– Forces – Faiblesses ou Qualités – Défauts

– Réalisations – Echecs

– Comportement en équipe, comportement face au client

– Mode de management

– Réaction en cas de stress
Mais aussi des questions du type :

– Si vous deviez donner un conseil à X pour développer ses compétences ou se perfectionner, quel serait-il ?

– Quel conseil donneriez-vous à son futur patron pour qu’il puisse valoriser pleinement les talents et le potentiel de X ?

– Avez-vous le sentiment que X a le potentiel pour évoluer plus avant dans sa carrière ?

– Si je parlais à vos collègues concernant X, est-ce qu’ils me diraient
la même chose que vous à son sujet ? Qui me donnerait des informations
différentes et pourquoi ?

– (Après une description du poste pour lequel X postule) A votre avis,
X serait-il un bon candidat ? Y aurait-il des points à surveiller, à
améliorer ?

Et enfin une question typique : Seriez-vous disposer à le réembaucher ?
Les bémols, le ton, les hésitations sont prises en compte !

3. Certains recruteurs font vérifier les
antécédents du candidat par des firmes spécialisées : diplômes
universitaires, dettes ou dossiers judiciaires. Voir par exemple : http://www.verifdiploma.com/

En résumé, voici les points clés :

– Le candidat a-t-il dit la vérité ?

– Les informations obtenues des différentes références sont-elles concordantes ?

– Les informations obtenues des références confirment-t-elles les impressions des entrevues ?

Les recruteurs valident ainsi que ce qu’ils ont perçu du candidat en
entretien n’est pas un leurre. Il y a des manipulateurs ! Ils engagent
leur crédibilité et leur réputation vis-à-vis des futurs employeurs.

III. Comment vous préparer ?

Il est important d’anticiper la demande des recruteurs concernant
vos références même si vous ne cherchez pas de travail (cf. différence
entre un perdant et un gagnant !). Il est donc utile de lister dès
maintenant l’ensemble des personnes susceptibles d’apporter un
éclairage pertinent sur votre profil (plus de détails pratiques dans le
prochain billet).

Si vous cherchez du travail actuellement, vous pouvez faire lire ce
billet à votre référence pour la préparer à l’entretien ! L’objectif
est de lui permettre d’être précis et authentique dans ses réponses.

Si vous savez qu’une de vos références donnera un feed-back négatif
sur certains aspects de votre collaboration, il vaut mieux anticiper et
donner votre version des faits. D’une manière générale, plus vous êtes
transparent vis-à-vis du recruteur, plus vous le mettez en confiance.

Il se peut aussi que votre référence ne soit pas très positive sur
vous parce qu’elle n’a pas du tout apprécié que vous quittiez
l’organisation. Elle peut indirectement se venger ! Il est donc utile
de donner le contexte de votre départ au recruteur.

Si vous mentez sur un aspect de votre CV, c’est la crédibilité de
tout votre CV qui s’effondrera. De nombreux CV sont truqués, des
candidats mentent, leurs références aussi, c’est terriblement humain…
mais ce n’est pas une manière efficace de se construire une bonne
réputation dans la durée ! Grâce aux moteurs de recherche de personnes,
à Google, aux réseaux sociaux, aux outils dédiés à la gestion de la
réputation numérique, Internet va très bientôt rendre beaucoup plus
facile la traque des fraudeurs. Si vous en faites partie, il est urgent
d’agir …

IV. Vos références : un atout pour demain, pour aujourd’hui et pour toujours !

Beaucoup de professionnels sont confrontés à 2 problèmes majeurs :
la perte de leurs références et l’utilisation des références en mode
pompier (quand tout va mal).

Comment perdre vos références ?

Les références sont au cœur de votre réputation professionnelle.
Plus vous en avez, mieux c’est. Cependant, vous perdez régulièrement
vos références : perte des coordonnées, départ à la retraite,…

Vous perdez vos références d’autant plus vite :

– au fur et à mesure de votre mobilité professionnelle (changement d’entité, de fonction,…)

– au fur et à mesure de votre mobilité géographique (pays, région,…)

Comment valoriser vos références dès maintenant ?

Pourquoi faire appel à vos références uniquement pour une recherche
d’emploi ? Vos références pourraient vous aider à obtenir une
promotion, une augmentation de salaire ou un nouveau poste !

Vos références sont au cœur de ce qu’on pourrait appeler votre
réseau de confiance. Que faites-vous pour gérer votre réseau de
confiance ? Pas grand chose ? Alors lisez le prochain billet ;-)

Ce billet a été écrit grâce aux contributions de : Guy Djandji –
Béatrice Sevat (CRM Web Manager, groupe DANONE) – Alexandra Thusy – Jean-Michel Putto (président de GN conseil en développement stratégique) – Valentine Baud & Florent Lafarge

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