Par Marc Traverson (chroniqueur exclusif) – Coach et consultant – Troisième Voie
Les conflits font évidemment partie de la vie. Quelle que soit notre propension à favoriser la fluidité des choses, et la qualité de nos relations, il arrive qu’il faille se montrer ferme, voire plus, pour défendre ses intérêts. Cependant, avant d’en arriver au point de non-retour, quand aux termes d’une escalade verbale l’animosité réciproque a pris le pas sur une analyse rationnelle et sereine de la situation, il est bon de ne pas oublier de « confronter ». De quoi s’agit-il en deux mots ?
La « confrontation » suppose que l’on s’autorise à affirmer tranquillement et fermement notre opposition à (cocher la case correspondante) :
- un comportement
- un propos
- une vision de la situation
- une idée
- etc.
Vous l’avez certainement remarqué, il arrive que nous "laissions passer" certaines choses, sans marquer notre désapprobation ou notre opposition avec suffisamment de clarté. En général, cela a pour conséquence d'envenimer la situation. Le non-dit est ici néfaste.
La confrontation présente les caractéristiques suivantes : elle est contractuelle, basée sur la responsabilisation. Il s’agit d’une expression critique centrée sur les faits. Elle s’accompagne d’une demande, exprimée clairement (« Je suis en désaccord avec ce que vous dites », « votre mode de fonctionnement ne me convient pas, je préférerai que nous avancions de la manière suivante, etc. »). On évite les attaques de la personne et on s’autorise à exprimer notre émotion. On est ferme, voire dur, sur le fond, mais la forme reste policée, non aggressive. En somme, celui qui confronte marque sa position, indique ce qui pour lui est non négociable, mais s’efforce d’éviter l’escalade qui mène au conflit.
La confrontation est différente de l’affrontement, qui signe la perte de contrôle de la situation par les protagonistes. Dans ce cas, on observe des mécanismes de culpabilisation (« c’est votre faute »), une critique générale, et on ne se prive pas d’attaquer les personnes, sur un mode dévalorisant. Ce type de conflit est très « enfermant ». Dans une relation profesionnelle, il se traduit toujours par une importante déperdition d’énergie et nécessitera un traitement particulier, médiation ou autre.
Alors, avant de vous laisser entraîner « du côté obscur de la force », n’oubliez pas de confronter fermement. Bien souvent, cette attitude assertive a de puissants effets de clarification et permet de réengager la relation sur une meilleure voie.