De l’entreprenariat social au féminin

Miss andree fraiderik-vertino Par Andree Fraiderik-Vertino (chroniqueur exclusif)Business Madame


Entreprendre au féminin, est ce uniquement prendre la voie de la création d'entreprise en tant que femme ?

Entreprendre au féminin n'est ce pas tout simplement s'exprimer en tant qu'actrice de la scène économique et sociale en tant que femme, avec un regard féminin et une sensibilité féminine. Existe t il d'ailleurs un entrepreneuriat social féminin, genre ? Beaucoup d'organisations à but non lucratif mais jouant un rôle stratégique en matière de lobbying et militantisme pour le droit des femmes dans la société civile, la sphère familliale ou la vie en entreprise sont des initiatives féminines. Si toutes ne sont pas des entreprises au sens juridique du terme pour autant toutes relèvent de l'aventure, de l'esprit et de l'envie d'entreprendre.

Ainsi une femme d'affaires française mondialement connue me parlait t'elle récemment d'un groupe de femmes américaines ayant fondé un club de présidentes de fondations et trust familiaux avec une carte d'entrée de 1 milliard de dollars US ! Ces femmes ont décidé de consacrer une partie de leur fortune au soutient de porteur de projets dans lesquels la parité sera effective. L'édition internationale de Vanity Fair de septembre 2009 consacrait trois pages à un portrait de la styliste et femmes d'affaires britannique Anya Hyndmarch. Plus connue du grand public pour être la première à vendre un sac en cotton (de luxe) biologique scandant le slogan 'I'm not a plastic bag', elle est surtout à la tête d'un véritable petit empire d'accessoires de luxe, de maroquinerie haute couture. Elle est aussi la 'Dame Porte – Money' du parti Conservateur, capable de générer du cash flow via l'organisation de 'social events' huppés et contribuer au renouvellement des 'militants' et sympathisants, son approche favorisant le recrutement de jeunes gens fortunés et autres bobos bien instruits. Le maire de Londres, Boris Johnson, l'a lui mandaté pour superviser le 'look' de la ville en vue des futurs Jeux Olympiques.

De ce côté-ci de la Manche citons, Frédérique Clavel ou Margareth Milan. Toutes deux ex-cadres dirigeantes, elles ont à un moment choisi d'entreprendre différemment et surtout de créer de la valeur sous forme d'investissement dans le plus beau des capitaux, l'homme et la femme modernes. Frédérique Clavel a créé Paris Pionnières, l'incubateur qui accompagne en priorité et après une sélection drastique, des femmes porteuses de projets. L'incubateur qui a déménagé pour une plus grande surface d'accueil vu son succès et qui a fait des émules en province (d'anciens incubés ayant proposé de créer des antennes associatives locales) est aussi à l'origine de la création d'une Fédération visant à défendre les unités existantes mais surtout à poursuivre le développement des incubateurs Paris Pionnières à l'échelle nationale et européenne.

Margareth Milan, également fondatrice de Fnac Eveil & Jeux, a co créé le réseau féminin le plus influent d'Europe dans sa catégorie, EPWN (European Professional Women Network).

Une femme jouant de la guitare et fredonnant avec un entrain forcé (oxymore de la souffrance, et d'une volonté farouche, défiant la détresse), assise à même le sol, pauvrement vêtue … cela vous dit il quelque chose ? Votre ligne de métro, votre trottoir, le quotidien tout au moins. Cette femme, à terre, est la chanteuse Lara Fabian se prêtant telle une actrice à créer une illusion révélant nos regards accoutumés, habitués, lassés sur les personnes sans abris (entre autres). Cette action, filmée par la réalisatrice Yasmina Benguigui, et qui a fait un buzz important sur la toile et dans les médias est révélatrice du travail de la journaliste et fondatrice présidente de l'association Parole de Femmes, Olivia Cattan.

Et pour confirmer, si le doute persistait, que l'entreprenariat social, que l'action associative sont aussi l'affaire des femmes, la nouvelle directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova s'exprimait récemment sur sa 'volonté de favoriser avant toute chose l'accès à l'éducation pour les plus démunis sur le plan matériel mais aussi en terme d'accès à la connaissance' et 'avec un effort particulier pour les femmes'. La formation par le gouvernement américain du White House Council on Women and Girls, dirigé par la Senior Advisor Valerie Jarrett, traduit une prise de conscience forte (à quand une position ferme ?) sur ces sujets, au plus haut niveau du pouvoir.

L'image du 'social entrepreneur' a changé, évoluant de docteur perdu dans un camp de survivants de génocide à ex-dirigeant cherchant à soulager sa conscience. Utopiste, honnête, désinterressé, … pensée locale vs action globale … il n'y a pas un type parfait d'entrepreneur social, ni un genre unique, et celà les femmes l'ont bien compris. Elles sont nombreuses à l'instar de Maria Novak, ou la fondatrice du Body Shop, Anita Roddick, à proposer leur vision de ce type de stratégie sous forme associative ou dans le cadre de société commerciale ! A suivre …

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