Par Michael Damiati (chroniqueur exclusif) – Spratley-Conseil Sud Parisien
Les plus grands libéraux seraient contre l’idée d’octroyer des subventions pour employer des salariés.
Ils auraient raisons pour ceux qui ne sont pas touchés de plein fouet à cause de leur âge ou autres particularités discriminantes (nous aurions aussi pu parler des travailleurs handicapés)
En France nous constatons deux catégories encore plus touchées que les autres par le chômage (même si malheureusement d’autre le sont de plus en plus).
Ce sont les jeunes et les seniors.
L’institut Montaigne a proposé 15 mesures opérationnelles pour améliorer ce triste ratio. http://www.institutmontaigne.org/medias/documents/marque_page_jeunes_seniors.pdf.
Dans ces propositions est mis en valeurs l’esprit d’entreprise (pour les lecteurs de ce blog qui en savent quelque chose) mais aussi plusieurs mesures en faveur de l’alternance pour les jeunes.
Dans les faits, les aides lancées mi-2009, en pleine crise, pour soutenir les contrats en alternance s'achèvent avec la fin de l'année 2010, alors que le gouvernement souligne que de futures mesures en faveur de l'alternance seront annoncées début 2011. Nous sommes toujours en attente…
Face à la flambée du chômage des jeunes et au recul de l'alternance dû à la crise, Nicolas Sarkozy avait annoncé au printemps 2009 un plan d'urgence de 1,3 milliard d'euros, notamment pour des aides aux recrutements en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation.
Le gouvernement avait porté l'aide à l'embauche d'un apprenti à 1.800 euros dans les PME de moins de 50 salariés, octroyé une prime de 1.000 euros, voire de 2.000 euros, pour l'embauche de jeunes en contrat de professionnalisation.
Il avait aussi étendu l'exonération totale des cotisations sociales pour l'embauche d'apprentis, jusqu'alors réservée aux entreprises de 10 salariés ou moins, à toutes les entreprises.
Initialement prévues jusqu'au 30 juin 2010, ces mesures avaient été prolongées jusqu'au 31 décembre 2010.
L'arrêt de ces aides fin 2010 est un mauvais signal, notamment pour les contrats de professionnalisation, et les petites entreprises qui face a une certaine croissance, veulent s’entourer de jeunes, pour répondre a cette évolution tout en ayant une action « citoyenne » en mettant le pied a l’étrier a un jeune collaborateur.
"Si la relance de l'alternance est un sujet politique important, j'espère que les futures mesures seront lisibles et faciles à appliquer. Il ne faut pas laisser le terrain vide trop longtemps", a insisté un responsable de la CGPME…Force de constater qu’a ce jour on attend encore !
En parallèle, en France, l'emploi des seniors est dramatiquement bas. Entre 55 et 64 ans, ils ne sont que 38,9% à occuper un emploi contre 46% dans l'Union européenne. Or, leur expérience serait bien utile aux entreprises hexagonales. Sur ce dossier aussi, les choses pourraient bouger en 2011.
Les employeurs recrutant des demandeurs d'emploi d'au moins 55 ans bénéficieront d'une aide correspondant à 14% du salaire brut. Pour que ce dispositif fonctionne, le salarié doit être embauché en CDI ou en CDD de 6 mois et il doit rester dans l'entreprise au moins un an de plus que l'aide, qui elle-même dure un an maximum. Ce dispositif semble donc assez avantageux.
Reste à savoir si les employeurs vont, en 2011, changer leurs habitudes et embaucher des seniors, car malheureusement, les idées reçus ont la vie dure.
De plus comme à l'accoutumée, d’une part les dispositifs resteront assez confidentiels, ou tout du moins peu accessibles à des TPE, PME, et leur mise en action n’est pas toujours aisée
Certains experts déplorent "une politique incohérente en matière d'aides à l'emploi notamment à l'alternance, alors que le gouvernement claironne que l'alternance va être une priorité en 2011".
Il est vrai que pour s’y retrouver, ça commence à être une partie d’expert !
J’ai déjà constaté que des mesures de prime abord intéressantes aux regards des difficultés engendrées pour les mener à bien, étaient rapidement abandonnées et véhiculaient une très mauvaise image, qui bloquait d’office beaucoup d’entreprises.
« L'enfer est pavé de bonnes intentions »
Les meilleures dispositions d'esprit, les bonnes intentions peuvent conduire aux pires résultats. Espérons que ces demandeurs d’emploi trouvent rapidement le paradis !