Par Françoise Keller (chroniqueur exclusif) – Coach de Managers, de Projets et d’Equipes et Formatrice en management et en communication NonViolente®
Pas si simple d’entreprendre ! Pas si simple d’être entrepreneur ! Le foisonnement d’expériences, de témoignages, de paroles de ce site en témoignent tellement…
J’avais envie, après quelques mois de vie de ma modeste société « Concertience » et en tenant compte des échanges que j’ai pu avoir avec d’autres entrepreneurs, de déceler nos 10 principaux paradoxes :
1. Avoir
de l’argent avant même d’avoir son premier client
Ca nous fait toujours bizarre d’être connu de
l’URSSAF avant
de recevoir nos premières commandes, surtout quand nos clients paient à
60
jours ou 90 jours….
2.
Croire
à son business plan à 3 ans et avoir une visibilité à 6 mois
Tout un art ! Construire son business plan est une
manière de valider son projet, de se donner une vision, de projeter un
avenir.
Et en même temps, nous avons à naviguer au quotidien avec nos clients,
l’environnement
et toute l’incertitude qui va avec…
3. Choisir
l’autonomie, la liberté et dépendre en permanence de nos clients et de
l’environnement
Faire cohabiter ce goût de liberté, notamment pour
ceux qui
expérimentent comme moi l’entrepreneuriat après le salariat. Sentir ce
vent de
liberté et d’autonomie et ne pas dépendre d’un N+1, d’un actionnaire
éloigné, d’un
Codir opaque…. Et en même temps expérimenter jour après jour notre
interdépendance,
voire notre dépendance, aux clients, au marché, à l’évolution des
technologies
et des législations…
4. Aimer
la relation avec les autres et savoir décider seul
C’est quelque chose qui me frappe en ce moment…
Cette
énergie que mettent les entrepreneurs à rencontrer d’autres, à
entretenir des
réseaux, à ne pas être seul, à demander des conseils…. Et le silence de
nos
bureaux au moment où nous sommes seuls face à la décision.
5. Savoir
décider avec fermeté et connaitre le doute
Lorsque j’ai pris une décision, si je veux avoir
de la
puissance, il me semble nécessaire que je m’engage à fond dans ma
décision :
la décider vraiment, y croire, et la mettre en œuvre complètement. Et
dans le
même temps, connaître le doute, savoir qu’on peut se tromper et garder
l’esprit
vigilant…
6. Donner
son temps sans compter et savoir s’arrêter
Ca c’est une question courante entre nous :
comment
prendre le temps de s’arrêter ? Quand on donne son temps sans compter ;
quand on s’engage à fond dans notre projet ; quand on n’a pas de freins
à
notre engagement, comment savoir s’arrêter néanmoins. L’entrepreneur
qui ne s’arrête
pas, ne prend pas des vacances est en danger. Celui qui s’arrête à un
moment
qui n’est pas le bon est en danger aussi… Pas facile donc !
7. Chercher
la rentabilité et savoir donner du temps
Ca aussi, çà me frappe beaucoup. Nous le savons
bien, si
nous voulons développer notre entreprise et dépasser le cap des 3 ans,
nous
avons en permanence à veiller à la rentabilité de nos entreprises, à
chasser
les temps perdus, à recentrer notre activité. Et en même temps,
j’observe que
ceux qui réussissent savent donner de leur temps, savoir partager leur
expérience, donner un conseil, prendre du temps gratuitement…
8. Donner
de notre personne dans notre entreprise et savoir que l’entreprise
n’est pas
notre personne
Ca c’est une chose qui me plaît vraiment depuis
que j’ai mis
un nom sur mon projet : l’entreprise « Concertience ». En
construisant le projet de mon entreprise, j’ai mis évidemment beaucoup
de ma
personne : mes compétences, mon expérience, ma vision, mon projet
personnel.
Et dans le même temps, le fait d’avoir donné un nom qui n’est pas le
mien m’aide
à développer une attitude qui me semble sage : je ne suis pas
l’entreprise
que j’ai crée et l’entreprise n’est pas moi.
La confusion des deux me semble une source potentielle d’erreurs
stratégiques ou de souffrances…
9. Etre
leader et être humble
Créer son entreprise, la vendre, la promouvoir
demande de
nous affirmer, de savoir nous présenter avec assurance… L’art d’être
entrepreneur demande de rester humble dans le même temps. Ne nous
prenons pas
trop la tête et ne laissons pas tout pouvoir à notre égo !!!
10. Réussir
et savoir quoi faire si l’on perd
L’Analyse Transactionnelle m’a enseigné une règle
qui m’est
très utile et qui m’évite d’être trop stressée : le gagnant est celui
qui
sait ce qu’il fait quand il perd. Ce qu’un autre entrepreneur
partageait
récemment en nous posant la question « qu’est-ce que vous risquez ? ».