Par Patrick Rey (chroniqueur exclusif) - Consultant-Délégué ITG, premier groupe de conseil en portage salarial.
A l'issue d'un week-end terrible pour la France, suite à la série d'attentats la plus meurtrière jamais perpétrée en France depuis la Seconde Guerre Mondiale, il est difficile d'écrire un article comme si rien ne s'était passé. L'entreprise multinationale de terreur a montré toute son horreur : une façon d'entreprendre pour le pire qui ne doit pas nous empêcher d'entreprendre pour le meilleur.
L'organisation militaire, politique et terroriste qui se fait appeler “Etat Islamiste” n'est ni l'un ni l'autre mais bien une multinationale de la terreur. Cette entreprise du pire a bien une vision (construire un état à la place de l'Irak) et une stratégie, celle du chaos consistant à “s'imposer territorialement face aux régimes arabes et musulmans, d'une part, face aux Américains et aux Occidentaux, d'autre part”*. Elle a surtout des ressources colossales : avant tout le pétrole et le gaz naturel qui lui rapporterait 2 millions de dollars par jour, soit 800 millions par an, mais aussi les réquisitions, pillages et impôts, ainsi que des dons et soutiens non officiels.
Groupe terroriste le plus riche de l'histoire, la multinationale a les moyens de payer les dizaines de milliers de terroristes qui l'ont rejointe. Elle utilise toutes les technologies modernes de communication pour collecter des fonds, recruter et séduire. Le documentaire diffusé sur Arte en février dernier (Daech, naissance d'un état terroriste) parlait même de “marketing djihadiste”, avec les outils et les codes modernes propres à attirer des recrues. L'auteur du documentaire indique qu’à ses débuts, Daech était une “start-up du terrorisme”, devenue ensuite multinationale.
Au delà des ressources financières et humaines, cette multinationale a ses cadres qui mettent en place la stratégie et fixent des objectifs à leurs troupes militarisées. A moins qu'il faille parler de membres d'une secte prêts à se faire sauter, comme on l'a vu ce week-end. Même si ces derniers sont très peu nombreux, il suffit de quelques-uns pour pour provoquer un tsunami économique dans des pays tels que la Tunisie ou l'Egypte, très dépendants du tourisme. La France n'en est pas là heureusement.
Il faut donc continuer à vivre, à entreprendre, à créer, à chercher à vivre en harmonie avec nos semblables et avec la nature, en prenant soin de l'humanité qui est en nous et de l'environnement autour de nous. Il y a eu beaucoup d'entrepreneurs avec une vision, par exemple l'informatique pour tous voulue par les rivaux Bill Gates et Steve Jobs. Il y a des entreprises avec l'envie de changer le monde, comme la pieuvre Google. Il y a aussi plein de jeunes avec des idées innovantes et une envie d'entreprendre ici même en France. Entreprendre pour le meilleur, pour éviter que d'autres ne continuent de laver les cerveaux de quelques jeunes pour leur entreprise du pire.
(*) extrait de l'article Wikipedia