Entrepreneur individuel : choix ou nécessité ?

 Photo Patrick Rey by JLChaumet 600pixPar Patrick Rey (chroniqueur exclusif) - Consultant-Délégué ITG, premier groupe de conseil en portage salarial.

Entre l'auto-emploi (statut salarié ou non salarié) et la création véritable d'une entreprise, il y a tout un océan ! Entre le freelance vraiment autonome et le sous-traitant d'entreprises ou de plateformes web, il y a un gouffre !

On nous parle beaucoup des start-ups et notamment de celles qui se créent dans le domaine numérique, plus particulièrement médiatisées. La Halle Freyssinet, “plus grand incubateur du monde”, accueillera à Paris 1000 start-ups à compter de son ouverture en janvier 2017. Ce sont bien les cerveaux de demainqui ont vocation à[créer] des boîtes mondiales, comme le dit Xavier Niel, son promoteur, qui ajoute : “il n’y a pas de raisons qu’Uber, Snapchat ou Google n’aient pas été créés à Paris”.

Ce qui caractérise ces “boites” c'est qu'elles sont des collectifs dès le départ : deux ou plusieurs associés, des salariés, des investisseurs. Même petites entreprises, elle ont vocation à devenir plus grandes, avant de se revendre à des grosses ou de se faire avaler par elles. Les “cerveaux” qui les dirigent sont tout sauf des enfants de cœur et n'hésitent pas à faire appel à des sous-traitants, devenus freelances par choix ou par nécessité.

Au delà de la génération Y, la génération Z, ou cyber-génération née avec le numérique il y a environ 20 ans, repousse les limites de la désillusion de l'entreprise classique à la papa que j'ai connue jadis. Comme le disait Emmanuelle Duez, fondatrice du Boson Project, lors du Forum de l'économie positive au Havre, initiée par Jacques Attali : “50 % veulent être entrepreneurs, mais ces prétendants à l’entrepreneuriat ne feront pas tous le grand pas. […] Pour plus de 50%, il s’agit en réalité d’être son propre patron”. En clair, de l'auto-emploi.

Et d'ajouter que “ce seront eux qui, demain, feront l’honneur à une ou plusieurs entreprises de mettre à disposition leurs talents et leurs compétences”. Sauf que tous ne sont pas des “cerveaux” aussi bien faits que ceux des entreprises du numérique qui font appel à leurs services. Et que ces services peuvent être de faible niveau, des tâches pompeusement rebaptisées “missions” par les plateformes éponymes, parfois carrément des micro-jobs.

Ce sont justement quelques-uns des profils qui me contactent, attirés par la mode du portage salarial, le buzz autour d'un statut que beaucoup ne connaissent pas ou ne comprennent pas du tout. Ils posent souvent des questions aussi nombreuses que redondantes,  toutes abondamment traitées sur le site web et la documentation fournie. Au bout du compte soit ils tombent de haut car la protection sociale qui va avec le statut de salarié est trop chère pour les “missions” à réaliser, soit ils déclarent qu'ils ne comptent pas avoir une retraite et n'en ont pas besoin.

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