Par Nicolas Thébault (chroniqueur exclusif) – Expert des réseaux professionnels
Il est étonnant que constater que 15% seulement des créateurs sont accompagnés. C’est pourtant la clé du succès car les 2/3 des sociétés ainsi conseillées perdurent au delà de 3 ans. Depuis 30 ans les initiatives locales et aides financières de l’état s’empilent comme un mille feuille pour encourager la création et le développement des entreprises en France, mais qui en profite vraiment et quelles sont les pistes d’amélioration ?
Progrès certains
L’accompagnement technique à la création a été facilité par la simplification des procédures administratives et la création du statut d’auto entrepreneur. www.lautoentrepreneur.fr. Le portail unique www.apce.com oriente 8 millions de visiteurs. Les pôles de compétitivités http://competitivite.gouv.fr crées il y a 4 ans sont censés regrouper et fédérer les compétences sectorielles des entreprises par zones géographiques. www.oseo.fr est un acteur majeur pour le soutien financier au développement et à l’innovation avec le label ANVAR. www.adie.org est là pour aider les personnes les plus modestes à entreprendre grâce notamment au micro crédit. Plus récemment l’appui aux couveuses et pépinières d’entreprises montre des résultats, notamment lorsqu’il y a à la clé une véritable politique régionale de développement, comme c’est le cas dans le Nord-Pas de calais où le nombre de créateurs a été multiplié par 4,5 entre 03 et 09.
Anomalies flagrantes
Pourquoi si peu de créateurs et d’entreprises sont ils « clients » de nos nombreuses institutions publiques, qui sont normalement là pour les aider ? C’est la question que devraient se poser j’imagine les collectivités, conseil généraux ou régionaux, Chambres de commerces ou des métiers, fédérations professionnelles et j’en passe. Trop de structures administratives non coordonnées, au sein desquelles la politique prend le pas sur l’efficacité, avec comme résultat des « agents » peu convaincants ni motivés. Ils n’ont d’expérience pour la plupart ni du monde de l’entreprise privée ni de la création d’entreprise. Ils sont rémunérés modestement comme des «fonctionnaires », sans que leur résultats soient pris en ligne de compte. Ils ne tirent bien souvent leur pouvoir que de la l’argent public qu’ils distillent et dont certaines sociétés judicieusement organisées pour cela bénéficient, au détriment des autres.
Axes de progrès
Au-delà de l’aspect financier nécessaire, dans certains cas, au progrès des entreprises, je crois pour ma part aux possibilités de développement par les réseaux. Cela peut commencer très modestement par des rencontres organisées et animées au sein des couveuses et pépinières. Le simple partage d’expérience et feed-back entre créateurs, même et surtout dans des domaines différents les uns des autres, est source d’une grande productivité. C’est bien par la fertilisation croisée des intelligences réunies dans les universités que Microsoft ou Facebook sont nées. Sortir le nez du guidon et faire appel au questionnement et à la vision d’une personne extérieure à l’entreprise est un signe de bonne santé pour durer.
Je crois donc que la priorité reste de concentrer les informations utiles en un même point. Que ce soit via Internet ou localement, comme c’est l’objectif des s « maisons des entreprises et de l’emploi ». Encore faut-il que cette information soit complète, avec des acteurs coordonnés et des accompagnements professionnels aux entrepreneurs sur la durée.