Par Christelle Levasseur (chroniqueur exclusif) – super-grandparents.com
Bien que non militante (ce n'est pas dans ma nature) je suis néanmoins féministe. Je m'intéresse effectivement à tout ce qui peut faire progresser la Femme dans le contexte économique, social et politique mais surtout dans la perception qu'elle a d'elle même. Et cette étude, récemment publiée par le sociologue Michel Ferrary, Professeur au CERAM (Ecole Supérieure de Commerce à Nice Sophia-Antipolis), a retenu toute mon attention.
Et oui, ainsi, plus il y a de femmes dans une entreprise, plus celle-ci serait performante. C'est en tout cas la conclusion de l'étude, menée auprès de 42 des plus grandes entreprises françaises sur la période 2002-2006 et publiée dans le Monde daté du 25 septembre dernier.
Comment expliquer cette tendance ? Tout simplement par le fait que "les femmes et les hommes se comportent différemment notamment face aux risques, ces dernières mettant en oeuvre des stratégies moins audacieuses que les hommes ; les femmes ont par ailleurs tendance à prendre des décisions moins risquées et elles sont fortement attirées par la compétition". Il ressort ainsi de l'enquête que les sociétés qui emploient plus de 35% de femmes ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 28,5% de plus par rapport aux autres. Par ailleurs la productivité de ces sociétés à forte concentration féminine est supérieure de 48,6% à celles qui emploient moins de 35% de femmes. Une étude américaine, publiée en 2008, s'était déjà intéressé au phénomène en démontrant que la présence de femmes dans la direction d'une entreprise améliorait ses résultats financiers.
A méditer sérieusement afin de mettre un terme, je l'espère "un de ces jours", à cette discrimination homme/femme au sein de l'entreprise et d'imposer un équilibre en terme de mixité ainsi qu'une égalité de salaire. Cela risque toutefois de prendre un temps certain car la réalité aujourd'hui c'est que grand nombre de sociétés ont mis en place, par le biais de préjugés bien installés et selon lesquels notamment la femme ne pourrait faire carrière et parallèlement revêtir le statut de maman, un plafond de verre qui empêche les femmes d'accéder au sommet. Et oui, les vieux stéréotypes sont bien ancrés dans notre société et la pression sociale n'arrange rien : la place d'une mère de famille c'est à la maison, la femme a beaucoup moins d'ambition que l'homme et de ce fait n'est pas capable de gérer une entreprise, une mère de famille sera par nature souvent absente et donc beaucoup moins productive, les femmes qui rentrent de leur congé maternité ne retrouvent pas toujours leur poste mais un « placard »,… Et la liste est loin d'être exhaustive. Malheureusement, on risque d'attendre longtemps pour assister à une évolution en la matière. A moins de changer les mentalités. Car il ne faut pas s'attendre, en France, à une loi imposant des quotas : la majorité des entreprises ont effectivement fait connaître leur réticence en la matière. Pourtant, la Norvège a adopté une loi allant dans ce sens en 2003… On peut toujours rêver non ?