Par Didier Delmer (chroniqueur exclusif) – Business Booster
Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, son nom officiel, est composé de l'Irlande du Nord et de la Grande-Bretagne, elle-même découpée entre l'Angleterre, le Pays de Galles et l'Écosse.
Les Anglais constituent environ 84 % des 61 millions de Britanniques, suivis des Écossais (8 %), des Gallois (5 %) et des Irlandais du Nord (3 %)1. Les régions ont une large autonomie au sein du royaume et disposent chacune de leur Parlement, mis à part l'Angleterre.
La majorité de la population vit dans le sud-est, en particulier à Londres, capitale très étendue qui compte 7,5 millions d'habitants. Outre Londres, les plus grandes villes sont Birmingham dans le centre de l'Angleterre (1 million d'habitants), Glasgow en Écosse (700 000), Liverpool dans le nord-ouest de l'Angleterre (500 000) et Leeds dans le nord-est (450 000). Le pays est une monarchie constitutionnelle et une des plus anciennes démocraties au monde : son Parlement, situé à Westminster dans le cœur de Londres, est considéré comme la « mère des Parlements » tant son modèle a été copié dans le monde. Le souverain, actuellement la reine Elizabeth II, ne gouverne pas, laissant ce soin à « son » Premier ministre, comme la tradition veut qu'on l'appelle.
Une économie réputée parmi les plus « libres »
Loin des taux de croissance des USA, la Grande Bretagne se débrouille mieux que la France et les autres pays de la zone Euro. L’arrivée des JO en 2012 va donner un boost supplémentaire.
Patrie de l'Écossais Adam Smith (1723-1790), un des fondateurs du libéralisme économique, le Royaume-Uni se targue d'être un des fers de lance de la liberté d'entreprise. C'est également Londres qui a été à la pointe du néo-libéralisme, avec Margaret Thatcher (Premier ministre de 1979 à 1990).
La « Dame de fer » a déréglementé et privatisé à tous crins, une politique que n'a pas totalement reniée son successeur, le travailliste Tony Blair (1997-2007).
Le Royaume-Uni est un des rares pays européens à se classer parmi les dix premiers en 2009 dans le palmarès mondial « liberté économique » (« Index of Economic Freedom ») établi par la Heritage Foundation et le Wall Street Journal.
À la dixième place, le Royaume-Uni se situe juste derrière la Suisse. Il n'est distancé au sein de l'Union européenne que par l'Irlande (4e) et le Danemark (8e). À titre de comparaison, la France est 64e et le Canada 7e.
Dans son classement, le Wall Street loue la liberté d'entreprise (il faut 13 jours pour créer son entreprise, contre 38 pour la moyenne mondiale), du travail, du commerce ainsi que les domaines de la finance et des investissements.
La monnaie est stable et le système financier très développé. Ce dernier a cependant été mis sérieusement à mal par la sévère récession qui a frappé le pays. Le nouveau gouvernement en place a fait depuis 3 mois des coupes budgétaires sans précédent en Europe.
Quant à la dette publique, elle dépassait les 800 milliards de livres, soit environ 60 % du PIB, plombée par les centaines de milliards engloutis dans les différents plans de sauvetage des banques de la City, quartier d'affaires historique de Londres. Ce chiffre reste cependant toujours moins élevé que celui de la France, où la dette publique représente près de 80 % du PIB.
Une des économies les plus dynamiques au monde mais durement frappée par la crise
Surtout une capacité à rebondir sans équivalent en Europe
Le Royaume-Uni, 6e puissance mondiale selon le dernier palmarès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)3, s'est régulièrement classé ces deux dernières décennies parmi les économies les plus performantes au monde, un dynamisme attribué aux réformes pratiquées à la hache par la conservatrice et très libérale Margaret Thatcher, et parfois poursuivies par son successeur Tony Blair, bien que travailliste.
Mais la récession a sévèrement remis en cause ces prétentions : le Royaume-Uni n'est sorti de la récession qu'au dernier trimestre 2009, tandis que la France, l'Allemagne et le Japon ont renoué avec la croissance dès le deuxième trimestre de la même année, suivis par les États-Unis au troisième trimestre.
Ces grandes économies n'auront en fait connu que quatre trimestres de recul de leur Produit intérieur brut (PIB) alors que le Royaume-Uni a connu six trimestres consécutifs de croissance négative de juillet à septembre 2009. C'est la pire récession depuis le début des statistiques, en 1955. Et la reprise promet d'être lente en 2011.
Au dernier trimestre 2009, la croissance était certes une nouvelle fois au rendez-vous mais elle n'a été que de 0,1 %, selon les chiffres de l'Office des statistiques nationales (ONS). Sur l'ensemble de l'année 2009, l'économie britannique s'est contrac-tée de 4,8 %, selon l'ONS.
L'économie britannique est non seulement plus longuement affectée mais également plus durement : selon les chiffres comparables publiés par Eurostat, l'institut européen des statistiques, l'économie britannique a reculé de 4,6 % en 2009. C'est supérieur à la moyenne des 27 de l'Union européenne (– 4,1 %) et à celle de la zone euro (– 4,0 %), dont le Royaume-Uni ne fait pas partie. La France s'est contractée de 2,2 % sur les mêmes périodes et la Belgique de 2,9 %. L'Allemagne a cependant fait pire, avec une chute de 5,0 % de son PIB4.
Cette sévère récession a bien entendu eu des répercussions sur l'emploi. Le Royaume-Uni avait coutume de s'enorgueillir d'un des taux de chômage les plus faibles de l'Union européenne.
Mais sur le plus long terme, ne s'agit-il là que d'une mauvaise passe ou d'une remise en compte du modèle britannique ?
Les difficultés qu'éprouvent certaines des plus importantes banques à sortir de l'ornière font douter de la solidité d'une économie largement basée sur le secteur financier (près des deux tiers du PIB britannique proviennent du secteur des services et les seuls services financiers repré- sentent plus de 10 % du PIB, employant 1,3 million de personnes).
En 2010, le poids écrasant de la dette publique a fait craindre un dérapage budgétaire qui aurait pu remettre en cause une fiscalité relativement faible, par rapport à la moyenne européenne, et qui est réputée à la base de l'implantation des grandes fortunes dans le pays, moteurs de la croissance.
La capacité à rebondir et à s’adapter aux nouveaux scénarios économiques font de la Grande Bretagne, un allié de poids dans votre expansion européenne.
Les coupes budgétaires en 2011 et la réforme des lois du travail rende la Grande Bretagne encore plus attractifs en 2011. Les JO de 2012 vont venir faire un effet de levier sur les TPE et PME implantés en Grande Bretagne.