L’année 2023 touche à sa fin, et il est temps de faire un bilan pour le secteur de la FinTech en France. Selon la dernière étude publiée par France FinTech, l’association professionnelle des start-ups et entreprises évoluant dans les secteurs de la FinTech, l’AssurTech et la RegTech, l’écosystème tricolore sort de l’année 2023 avec le titre de premier marché de l’Union européenne. Une première place possible grâce aux plus de 900 millions d’euros levés cette année.
La France séduit malgré un contexte tendu
919 millions d’euros : c’est le montant total des opérations de levée de fonds réalisées en France tout au long de l’année 2023, selon les chiffres publiés par France FinTech. En comparant ces chiffres par rapport à l’année précédente, on remarque que l’on retrouve le niveau de 2020 en termes de financements.
Pour autant, 2023 reste une année particulièrement rude pour les start-ups en quête de financement, puisque ces 919 millions d’euros levées représentent une baisse des financements à hauteur de 70% par rapport à l’exercice précédent. Dans les détails, le constat est encore plus édifiant puisque les tours de table de série C ou série B restent rares cette année, contrairement aux opérations d’amorçage qui représentent 8 levées de fonds sur 10 et 45% des montants levés, contre 30% seulement en 2022. Malgré cela, la France reste le premier marché qui séduit les investisseurs dans l’Union européenne devant l’Allemagne et ses 707 millions d’euros levés.
Au final, cette baisse des financements des acteurs de la FinTech en France n’est que le reflet de la tendance globale (-68% en Europe et -61% dans le monde) des investisseurs qui sont clairement dans une phase d’attente de retours sur investissement.
Une année de maturation
D’après le rapport de France FinTech, les start-ups ont su être résilientes et patientes vis-à-vis des investisseurs. Pour compenser la baisse des financements, les start-ups françaises ont su s’adapter en appliquant une gestion des coûts plus prudente ainsi qu’en ralentissant leur croissance. D’autres start-ups se sont tournées vers le financement participatif pour se financer, tandis que certaines se sont endettées.
Des mesures qui ont porté leurs fruits, puisque l’écosystème tricolore a enregistré très peu d’arrêts d’activités. Mieux encore, près d’un tiers des FinTech de France ont atteint leur point mort fin 2023, contre 27% seulement l’année dernière. Cela démontre la progression des start-ups dans un contexte de financement particulièrement rude. Enfin, les opérations de fusion et de rachat entre acteurs de la FinTech ont permis d’instaurer un environnement économique plus stable, aussi bien pour les jeunes pousses que pour les leaders des différents secteurs.
« Prêtes à affronter l’année à venir »
Le rapport de France FinTech démontre que l’Hexagone reste un marché attractif pour les investisseurs. La résilience dont ont fait preuve les start-ups tricolores est la clé qui leur permettront de poursuivre leurs développements en 2024, comme l’affirme Alain Clot, président de France FinTech : « Même si les levées de fonds s’inscrivent en forte baisse, comme partout dans le monde, les fintech ont su prendre toutes les mesures utiles pour poursuivre le développement de leur activité et leur rentabilité. Leur marché se consolide tout en maintenant une bonne dynamique en termes d’innovation et de création de nouveaux usages. Elles sont prêtes à affronter l’année à venir dans les meilleures conditions possible ».