En France, les opérations de financement continuent leur rythme, et de nombreuses start-ups bénéficient toujours d’un accompagnement financier de la part des investisseurs. Toutefois, si l’on fait une rapide comparaison avec les chiffres de l’année dernière, on constate une forte chute des levées de fonds. Une tendance à la baisse que l’Observatoire de la Fintech a confirmée dans son rapport sorti ce lundi.
Une chute de plus de 50%
L’année dernière, les start-ups françaises opérant dans le secteur de la Fintech ont pu réaliser des opérations de levées de fonds d’un montant total de 1,39 milliard d’euros durant les 6 premiers mois de 2022. En comparaison, les investisseurs ont fourni un financement de 673 millions d’euros lors du premier semestre 2023. Cela représente une chute des financements d’environ 52%, comme l’indique l’Observatoire de la Fintech dans son rapport publié ce lundi. Dans les détails, les opérations de financement de série A et B sont en baisse de 56% par rapport au premier semestre 2022, à 9.2 millions d’euros contre 16,4 millions d’euros en 2022 et 27,1 millions d’euros en 2021.
Autre indicateur marquant, l’absence quasi totale des opérations de série C (pour les montants de 100 millions d’euros et plus) des opérations de levées de fonds. Ces chiffres se traduisent par une baisse progressive et constante des apports financiers octroyés par les investisseurs depuis le second trimestre 2022 en France. Pour rappel, ce phénomène de baisse des financements a déjà été constaté partout ailleurs à travers le monde, en Europe comme aux États-Unis, et touche plusieurs secteurs de la Tech.
Les investisseurs misent sur les opérations Early stage
Cette baisse continue des financements s’explique en partie par la nouvelle stratégie appliquée par les investisseurs. En effet, ces derniers préfèrent actuellement multiplier les opérations de financement en se focalisant sur plusieurs start-ups, plutôt que d’apporter un gros volume de fonds à quelques privilégiées. Les jeunes pousses qui organisent leurs premiers tours de table sont celles qui suscitent le plus d’intérêt de la part des investisseurs.
Au premier semestre 2023, on constate une hausse de 9% des opérations de levées de fonds réalisées et bouclées par des start-ups. Mikaël Ptachek, président de l’Observatoire de la Fintech explique cet engouement pour les jeunes pousses : « On a toujours des investisseurs intéressés par les financements de Fintechs mais ils investissent des tickets moins élevés, car ils sont moins nombreux et le coût du financement est plus élevé. »
Être racheté ou fusionner
De leurs côtés, les start-ups opérant dans la Fintech doivent donc faire preuve de créativité pour espérer tenir la tête hors de l’eau. Certaines de ces start-ups n’ont pas eu le choix face à un manque de financement, et ont décidé de changer complètement de modèle économique afin de se focaliser davantage sur la rentabilité que sur la croissance. De plus, les opérations de rachats ou de fusions des start-ups ont connu une forte hausse. Durant le premier semestre 2023, on comptabilise 22 opérations effectuées, contre 34 pour l’ensemble de l’exercice 2022.
Pour finir, l’Observatoire rapporte que le deuxième semestre s’annonce encore moins généreux en termes de financement pour les start-ups de la Fintech. Il faudra sûrement attendre horizon 2024 pour revoir les investisseurs débloquer leurs portefeuilles.