Par Nicolas Tranchant (contributeur exclusif) – Vivalatina
Les deux pays viennent de changer de président, Peña Nieto venant de fêter au premier juin ses six premiers mois à la tête du Mexique. Cela semble peu, et pourtant, alors que les mesures d'importance traînent à venir en France pour relancer l'économie, le nouveau président mexicain n'a pas perdu de temps. Certes aucun résultat de ces mesures n'est encore visible, mais on peut déjà commenter les deux directions prises par ces dirigeants qui, c'est le moins que l'on puisse dire, sont totalement différentes.
La France, de grands projets, peu de moyens
Alors que F. Hollande c'est distingué par un discours critique vis-à vis des gens fortunés et des fraudeurs fiscaux, alors qu'il taxe toujours plus les contribuables et surtout les entrepreneurs, alors que notre code du travail est le plus volumineux au monde, on remarque l'échec des mesures. Contrairement à l'objectif attendu (par la gauche actuellement au pouvoir), la situation économique se crispe encore plus et l'avenir ne paraît pas rose.
Au-delà de l'aspect économique général, on doit surtout remarquer l'aggravation du niveau de vie globale des Français. Pierre angulaire du programme de gauche, la préservation du service public et la lutte contre l'inégalité économique risque de bientôt se transformer en : tous pauvres et plus de service public pour manque d'argent.
Le Mexique : un pays ambitieux
Le Mexique est connu pour être le pays le plus riche d'Amérique Latine, mais aussi pour être le pays avec le plus d'inégalité de répartition des ressources après le Brésil. Il est clair pour que des yeux Européens, la chose est choquante, mais voilà, le Mexique est un pays de contrastes, contrastes géographiques, raciaux et économiques, et cela fait partie du panorama et ne choque en aucune mesure les Mexicains. Il y a des pauvres et il y en aura, c'est un état de fait, maintenant le but n'est pas d'être parfait, mais de faire mieux. C'est dans cet état d'esprit que le Président actuel a lancé deux réformes majeures, en l'espace de six mois pour doper l'avenir économique du pays.
La réforme du code du travail mexicain
Réforme impopulaire au sein de la population, très critiquée par les partis de gauche, Peña Nieto a réussi à faire passer cette réforme (voulu par son parti) par l'équipe sortante, ce qui lui a permis d'obtenir ce qu'il voulait sans se salir officiellement les mains. Je vous invite à consulter cet article de CNNExpansion afin d'en savoir un peu plus sur les points importants de cette réforme dont le texte officiel se trouve sur le site du secrétariat du travail.
Celle-ci modernise le code de travail, car il en avait bien besoin. L'un des points les plus critiqués, fut l'abaissement du salaire minimal à sept pesos de l'heure.
Facilitation des démarchent d'acquisition de biens pour les non-Mexicains
L'autre mesure en cours, est l'abrogation de la loi obligeant les ressortissants étrangers à contracter un fideicomiso (loi de 1973) pour l'achat de propriétés privées à proximité du littoral et des frontières. Encore une fois, cette réforme est très critiquée, certains parlant de "donner" les meilleurs terrains mexicains aux étrangers. Le fait est que cette loi est un reliquat de la constitution de 1917, servant à protéger le territoire mexicain suite à l'annexion du Texas par les États-Unis en 1845. Pour l'histoire, les ressortissants anglophones du Texas, alors état mexicain, avaient demandés leur rattachement aux États-Unis, car représentaient la majorité de la population de l'état et s'opposaient à certaines lois mexicaines.
L'abrogation de cette loi rendra aussi simple l'acquisition d'un bien littoral pour un Nord-Américain que pour un Mexicain.
Le Message de l'équipe au pouvoir
Avec ces deux réformes en moins de six mois, le message du gouvernement mexicain est clair, venez investir au Mexique, venez vivre au Mexique et venez monter des entreprises au Mexique. Avec un système social quasiment inexistant, un nombre de jeunes important arrivant sur le marché de l'emploi chaque année et une très forte part de l'économie parallèle dans le PIB, l'entrepreunariat est la clé de voute de l'avenir du pays. Le Mexique vise clairement à attirer les investisseurs et retraités fortunés Nord-Américains sur son territoire, car comprenez-vous, ces gens-là consomment. Il n'y a qu'à voir les pourboires laissés par ces derniers en comparaison des pourboires des Européens.
L'état mexicain compte attirer les talents et entrepreneurs étranger pour générer son propre développement. L'objectif annoncé officiellement est de concurrencer la Chine, c'est-à-dire copier le modèle chinois qui leur a permis en 20 ans de connaître une croissance fulgurante et de devenir l'une des premières économies mondiales.
2017, l'heure du bilan
En 2017, les deux présidents auront accomplis chacun cinq années de mandat, il sera alors temps de comparer les résultats de leurs politiques économiques respectives.