Par Jean-Luc Watine (chroniqueur exclusif) – Spécialiste dans l'optimisation du statut du dirigeant
Le Web 4.0 transforme la PME en entreprise globale et hypermobile, sa petite taille ne sera plus un handicap mais sa vision stratégique sera globale ou ne sera pas : elle devra se rapprocher de ses clients internationaux et comprendre leurs besoins : les nouvelles technologies lui permettront de ne plus être localisée à un lieu géographique précis, l'entreprise sera de partout, en Europe, en Asie, Afrique ou USA.
Cette entreprise d’un nouveau type sera distribuée autour de groupes de personnes qui travailleront sur des objectifs communs, ces personnes n'auront pas tous obligatoirement la même nationalité et viendront d’univers différents.
Le culturel prendra un aspect important et inédit : l'entreprise de demain sera inscrite totalement dans le cloud et rencontrera une forme de déstructuration, le web connectera les gens et les objets, il deviendra intelligent et social.
Les objets eux-mêmes communiqueront entr'eux et avec chacun d’entre nous, le miroir de notre salle de bain, notre table de séjour, notre voiture seront capables de nous apporter de l'information selon nos centres d'intérêt.
Devant cet afflux d’informations et de transparence, il s’agira de trouver des moyens de différenciation contre la mondialisation qui favorise les prix bas et la massification.
Les PME devront alors se regrouper au sein de pôles de compétence pour exister et se procurer un avantage compétitif au niveau planétaire en dépassant la masse critique : l’union fait la force face à la mondialisation grandissante apportée par les nouvelles technologies
Ces pôles peuvent prendre la forme de technopôles reposant sur la recherche scientifique de haut niveau : la Silicon Valley en Californie, Bangalore en Inde, Grenoble, Toulouse, le pôle transfrontalier Biovalley des sciences de la vie, sur les trois régions du Rhin en France, Suisse et Allemagne.
Les savoir-faire traditionnels ont aussi leur place dans la mondialisation : l’horlogerie en Suisse, la haute couture à Paris, la finance à Genève ou Londres, la machine-outil en Allemagne, le vin à Bordeaux, les fromages et l’agro-alimentaire en France.
D’autres pôles de compétitivité sont à construire ou à développer : Sophia-Antipolis, Saclay à Paris, Atalante à Rennes, la plastics vallée à Oyonnax, les incubateurs de start ups etc…
Depuis 2004, 71 pôles de compétitivité sont dénombrés en France, avec 9.000 chercheurs et un investissement public d’un milliard d’Euros. C’est la réponse adaptée à la mondialisation et à l’apparition du Web 4.0 : ces pôles font preuve d’un dynamisme prometteur et l’implication des PME est forte.
Des améliorations seraient à étudier : l’émiettement des projets devrait être évité, certains dossiers mis en avant pour des raisons politiques écartés et les coûts indirects surveillés au profit de mesures de simplification sur le marché immobilier ou les réglementations locales.
C’est dans ce contexte que jouera avec succès la synergie des compétences et du terroir de la France et de l’Europe face à l’hyperconnectivité à prévoir dans les années à venir.