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Innovation : Les critères d’un bon projet
Par Pierre Breese – Physicien et Juriste
Les critères d’un bon projet
Pour
qu’un projet de création d’entreprise connaisse le succès, la qualité
du projet technique est bien sûr importante. Elle n’est toutefois pas
suffisante.
L’importance du profil des créateurs
Les
investisseurs évaluent les chances de succès d’une création
d’entreprise essentiellement en fonction de la qualité des porteurs du
projet. Les compétences requises pour créer une entreprise sont
multiples. La maîtrise des aspects techniques est certes nécessaire,
mais si elle n’est pas complétée par des compétences
organisationnelles, commerciales et financières, les risques d’échec
sont élevés. Les grandes réussites en matière de création d’entreprise
sont le fruit de l’alliance entre des personnalités complémentaires,
généralement animées par un entrepreneurs ayant la capacité pour
coordonner le groupe et insuffler une dynamique et une cohérence au
projet.
L’un des principal obstacle au développement de la création
d’entreprise est le manque d’entrepreneurs ayant les compétences pour
utiliser efficacement les fonds propres que les investisseurs peuvent
mettre à sa disposition. Sans faire preuve d’un goût du paradoxe, il
est extrêmement difficile d’employer efficacement des fonds propres
importants pour construire un projet dont l’ambition soit à la hauteur
des sommes mises à sa disposition. Si la plupart des créateurs
d’entreprise sauront créer une PME modeste avec un capital compris
entre 100.000 et 150.000 euro, rares sont ceux qui sauront construire
un projet industriel d’envergure, à partir d’investissement 10 à 100
fois supérieurs.
Certaines formations, telle que CHALLENGE+
organisée par HEC, apportent aux créateurs le complément de formation
financière, marketing et juridique. Un chercheur souhaitant créer son
entreprise pourrait sans doute tirer un grand profit d’une telle
formation.
L’environnement juridique
Il est admis que les
actifs immatériels constituent la principal source des entreprises.
Pour une entreprise innovante, ce sont essentiellement ses brevets,
droits de propriété intellectuels et savoir-faire qui constitue ses
actifs.
Gérer de tels actifs nécessitent une grande expertise. Le
créateur d’entreprise innovante devra réfléchir très tôt à sa stratégie
de propriété intellectuelle, à l’organisation de la protection de ses
résultats, à la préservation du secret du savoir-faire non breveté, et
à l’organisation des droits de propriété intellectuelle dans les
relations avec ses partenaires.
Par ailleurs, les risques juridiques
nécessitent une vigilance toute particulière, notamment dans le domaine
de la propriété intellectuelle, Plus encore que la protection des
résultats, l’analyse de la liberté d’exploitation est essentielle pour
garantir la pérennité du projet, et accessoirement des investissements.
Dans
les domaines de technologies avancées, les risques de dépendances par
rapport à des brevets détenus par des concurrents ou des tiers est
élevés, et l’appréciation de la portée et de la validité de ces brevets
doit être effectuées avec un grand soin.
La prise en compte des aléas
Il est très rare
qu’une création d’entreprise se déroule selon le calendrier prévu, et
ne présente pas des aléas techniques ou commerciaux. Si le plan de
développement a été calculé de façon trop serré, le moindre aléa mettre
l’entreprise en difficulté. L’enseignement qui peut être tiré des
échecs ou demi-succès de créations d’entreprise est certainement qu’il
ne fait pas sousévaluer les besoins de fonds propres. Cela est d’autant
plus vrai que la recherche de fonds propres raisonnablement supérieurs
à ceux nécessaire à un démarrage dans des conditions idéales ne
constitue généralement pas un obstacle.
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