Par Jean-Luc Watine (chroniqueur exclusif) – Spécialiste dans l’optimisation du statut du dirigeant
Je suis très étonné par
l’inconscience des jeunes Entrepreneurs qui ne prennent pas la mesure des
nouveaux risques inhérents à la création d’entreprise.
Les exemples sont
nombreux : le fait de se rendre chez un client
met déjà l’entrepreneur en risque, sans le vouloir, il peut être amené à
casser un objet de valeur dans son bureau, par inadvertance, mais il sera tenu
pour responsable.
De même, à votre
bureau, si le client vous confie un document ou un objet de valeur à traiter et
que vous le perdiez, votre responsabilité est mise en jeu…
Plus tard, une fois la
prestation rendue, elle peut ne pas être tout à fait conforme et provoquer des
réactions en chaîne, où vous serez responsable. Le produit lui-même, peut faire
partie d’un programme plus important, un Airbus qui s’écrase par exemple : un recours
sera fait contre tous les fournisseurs et de votre entreprise…
La marchandise peut
aussi être transportée et encourir des avaries, vous pouvez être tenu
responsable, on l’a vu avec Total et l’Erika récemment.
Vous-même pouvez
prendre des risques pour assurer la prestation, prendre des photos dans une
nacelle de montgolfière pour obtenir une vue plongeante magnifique en photo.
Qui payera les pots cassés, en cas de chute de la nacelle ?…
Plus fort encore,
prendre la photo d’un acteur connu sans son accord explicite peut prendre des
allures de catastrophes et vous impliquer dans un droit à l’image et le respect
de la vie privée : Ryanair l’a expérimenté…
Enfin, si vous
embauchez un ou deux salariés, l’affaire se complique, là aussi, vous êtes en
risque : qu’ils aillent prendre un café de l’autre côté de la rue et se fassent
écraser par un motard : qui paiera, sinon vous ?
La santé peut être un
sujet, si le bureau n’est pas complètement conforme à la réglementation et que
l’un des salariés tombe malade à cause de cela : votre responsabilité est
encore en jeu, sans que vous vous y attendiez…
Avec vos partenaires
sous-traitants, vérifiez qu’ils ont aussi pensé à être vigilants, car, en cas
de négligence, c’est sur votre entreprise que le recours se dirigera.
Il est donc très
conseillé d’analyser les risques potentiels de votre nouvelle activité, d’en
discuter de vive voix avec un professionnel des risques et, non pas, en
remplissant soi-même un simple questionnaire, par courrier ou par internet pour
trouver le contrat bon marché qui ne vous couvrira de rien le jour du
sinistre !…D’autant qu’un contrat de base ne coûte que 500 à 1.000 € par
an.
En conclusion : l’environnement d’entreprise est différent de votre cadre privé, pensez-y, mieux vaut prévenir que guérir, la prévention est possible avant un sinistre, mais jamais après !…