« Petite chronique boursière  » – La Bourse est chère : que faire ?

Vincent_colotPar Vincent Colot (chroniqueur exclusif) – Analyste financier

Calculette à la main, vous avez analysé la situation sous tous les angles possibles et imaginables et votre diagnostic est sans appel : la Bourse est trop chère.

Supposons que vous ayez raison. Quelle attitude adopter en pareil cas ?

Réglons de suite une première question. Vous n’êtes bien entendu pas obligé de garder tout ou partie de vos investissements sur une Bourse chère. Vous pouvez très bien sortir de cette Bourse et, soit attendre des jours meilleurs (à savoir des jours où de meilleures opportunités se présenteront compte tenu de l’évolution de la valorisation boursière) soit rechercher d’autres Bourses ailleurs dans le monde qui ne connaîtraient pas de surévaluation similaire. Aujourd’hui, certaines Bourses de pays émergents semblent plus intéressantes à cet égard que les Bourses de pays développés.

Alternativement, vous pouvez également décider malgré tout de rester sur cette Bourse chère et de rechercher l’une ou l’autre bonne affaire. En effet, dans la grande majorité des cas, quelle que soit la valorisation globale d’un marché, des opportunités y subsistent. Comment les trouver ?

Dans une logique purement quantitative, l’amateur d’actions bon marché (actions « value ») peut décider d’investir dans les actions présentant des ratios de valorisation relativement plus faibles. Attention ! Des actions meilleur marché que d’autres sur un marché globalement cher peuvent tout de même s’avérer, elles aussi, assez chères dans l’absolu. Si le marché subit une correction majeure, il n’est que très peu probable que ces actions y résistent. Elles pourraient même baisser plus que les autres car elles sont souvent considérées comme plus risquées que la moyenne (notamment en relation avec l’évolution de la conjoncture).

Une autre solution consiste à sortir des sentiers battus et à se mouiller davantage (sans aller jusqu’à se noyer !!). Il s’agit alors de se diriger vers des dossiers un peu particuliers avec une moindre visibilité et donc davantage spéculatifs.

Des exemples ? Prenons la Bourse américaine que, à titre personnel, je perçois comme globalement trop chère. Cherchons y des actions intéressantes. Eh bien, une entreprise comme Hanger (HGR), spécialisée dans les prothèses médicales, semble jouir d’un business assez sain. Seulement voilà, elle connaît actuellement des soucis de comptabilité qui devraient l’amener à redresser ses chiffres sur plusieurs années. Vous l’aurez compris : les investisseurs n’aiment pas ce genre de dossier, ce qui explique que le cours de l’action se languit à des niveaux assez bas, en terme de valorisation. Si la correction comptable attendue n’est pas trop violente, il y a fort à parier que le cours reprendra des couleurs. Tout bénéfice pour celui qui aura osé s’y aventurer. Dans le cas contraire, évidemment, une nouvelle baisse n’est pas à exclure. Une autre façon de procéder aujourd’hui est de scruter les secteurs assez « lourds », handicapés dans le contexte d’une économie faible, en misant sur des acteurs de seconde zone qui ne se défendent malgré tout pas trop mal (voyez l’évolution de leurs chiffres d’activité ces derniers trimestres et années), comme Helmerich & Payne (HP) dans l’énergie ou Trinity Industries (TRN) dans l’industrie. Il se pourrait bien que de telles actions soient peu prisées à l’heure actuelle et donc qu’elles soient des dossiers intéressants à étudier.

Vous me direz : « Magnifique, merci ! Mais comment trouver de telles actions dont le nom nous est totalement inconnu ? ». Il ne s’agit pas ici de partir à la pêche à la ligne. Consultez sur Internet les sites et les forums actifs dans les catégories d’actions qui ont votre préférence. N’accordez néanmoins pas une confiance aveugle à ce que vous lirez et refaites minutieusement votre propre analyse.

Investir lorsque les actions sont assez bon marché est incontestablement plus confortable, surtout si l’horizon de placement est de plusieurs années. Mais, s’il est vrai que rien ne vous oblige à participer à des marchés trop richement valorisés, l’amateur de risques (mesurés et diversifiés) y trouvera généralement de quoi satisfaire son appétit.

Nota bene : Ne considérez pas les suggestions ci-dessus comme des conseils de placement. Je ne les ai considérées qu’à titre d’exemples pour illustrer ma démarche. En tout état de cause, je me bornerai à répéter une nouvelle fois : refaites minutieusement votre propre analyse …

Laissez un avis

Envie d'entreprendre
Logo
Lorsqu’activé, enregistrer les permaliens dans paramètres - permaliens