Par Patrick Rey (chroniqueur exclusif) - Consultant-Délégué ITG, premier groupe de conseil en portage salarial.
Il ne s'agit pas d'un article en lien avec la campagne électorale actuelle. Et pourtant, si les indépendants continuent doucement mais sûrement de repeupler les campagnes, c'est sans doute qu'ils aspirent à une écologie de vie personnelle davantage satisfaisante qu'une vie purement citadine. Ce que je vois de plus en plus dans la région Nouvelle-Aquitaine et pas seulement à Bordeaux ou dans les grandes villes, mais aussi à la campagne, avec le développement du télétravail.
Cette tendance de fond n'est pas nouvelle. Dans les années 70, il y a eu des mouvements qu'on a l'habitude d'appeler “partir élever des chèvres dans le Larzac”, phénomène quelque peu exotique, Propulsé par des éclaireurs idéalistes, rejetant la consommation effrénée, ils espéraient construire un modèle économique économiquement viable, malheureusement inadapté au terrain et à leur profil. Ensuite dans les années 80 et 90, la croissance démographique s'est surtout portée sur les périphéries urbaines, grossissant les principales agglomérations, tout en saturant la région parisienne. Les villes se sont étalées pour pouvoir accueillir un maximum de population.
La dernière enquête de l'Insee montre que depuis les années 2000, au delà de la concentration francilienne et des grandes agglomérations, certains territoires parfois loin des villes ont vu arriver en nombre de nouveaux arrivants. C'est ainsi que le recensement de 2006 a montré une augmentation de la “population des espaces ruraux au même rythme que celle de l’ensemble du territoire français (+ 0,7 % par an)”. Ce retour à la croissance des espaces ruraux au même rythme que l’ensemble de la population française s'est particulièrement développé côté Ouest et Sud-Ouest), avec l'attractivité de Nantes-Pays de la Loire puis de Bordeaux-Aquitaine.
Le comparatif des cartes de la moitié ouest de la France montre cette forte densification de territoires pourtant de plus en plus éloignés des grandes villes et du littoral atlantique. Les espaces ruraux attirent donc des anciens citadins depuis plus de 10 ans, singulièrement les indépendants, freelances et autres télétravailleurs. Dotés d'une expérience professionnelle ou de clients acquis à Paris ou même à l'étranger, ces personnes très autonomes choisissent leur cadre de vie, leur gestion du temps et plus globalement leur écologie de vie.