La culture entrepreneuriale au Québec : modèle à suivre et à méditer

Jean-Luc WatinePar Jean-Luc Watine (chroniqueur exclusif) - Spécialiste dans l'optimisation du statut du dirigeant

Les Québécois sont moins nombreux que les autres Canadiens à être chefs d’entreprise ou à vouloir se lancer dans la création d’une start-up. Cela n’a rien à voir avec la langue : c’est l’environnement qui pose problème.

En effet, les francophones sont aussi entrepreneurs que les anglophones lorsqu’ils vivent à l’extérieur du Québec. Le Québec s’est donc interrogé pour connaître les raisons d’être de ce terrain moins propice à l’enracinement des entrepreneurs.

La France connaît ce même état de fait : 30% des 18-24 ans souhaitent principalement devenir fonctionnaires, selon une enquête de l’institut Harris Interactive. De même, pour favoriser l’emploi des jeunes, la grande majorité (59%) des Français ne font pas confiance aux chefs d’entreprise.

Au Québec le constat est le suivant :

1/ – Les Québécois (80%) sont moins nombreux que les autres Canadiens (84%) à manifester de l’estime pour les dirigeants d’entreprise. L’ambition est peu reconnue comme une force caractérisant les entrepreneurs.

2/ – La réussite, l’ambition et l’argent sont peu valorisés.

3/ – La peur de l’échec est plus grande chez les Québécois que chez les autres Canadiens. L’échec est très mal vu alors que c’est une excellente occasion d’apprendre !

4/ – Les complexités administratives, juridiques et fiscales freinent 27 % des prétendants québécois contre 16 % dans le reste du Canada.

5/ – Les services de soutien à l’entrepreneuriat sont 2 fois plus sollicités que dans les autres provinces (27% contre 12%) et ceux-ci ont 2 fois moins nombreux à avoir obtenu l’aide sollicitée ! Cela crée de l’insatisfaction et à ces embûches s’ajoute le fait que les institutions financières sont frileuses…

Les solutions définies par nos cousins d’outre atlantique se résument donc à une plus grande valorisation des entrepreneurs, ceux qui réussissent, ceux qui sont ambitieux et deviennent prospères. La responsabilité de toute la société est alors engagée pour stimuler la culture entrepreneuriale et l’esprit d’entreprise : mobilisation des enseignants, soutien des jeunes dans la réalisation d’initiatives entrepreneuriales, création de ponts entre l’école et les milieux d’affaires, engagement des élus, mentorat par la transmission des valeurs entrepreneuriales, ouverture vers le monde et l’exportation, maillage de la chaîne entrepreneuriale de bout en bout en évitant les ruptures, en particulier le financement.

L’essentiel est donc au Québec comme en France d’accroître les actions d’accompagnement et de suivi régulier des entrepreneurs, de leur début à leur développement et de diminuer les aides qui s’avèrent néfastes : l’Etat doit faciliter et non s’immiscer directement dans la création d’entreprise.   

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