La liberté financière à 45 ans ?

Vincent_colotPar Vincent Colot (chroniqueur exclusif) – Analyste financier

Ces derniers jours, il a beaucoup été question d’Albert Einstein à l’occasion de la vérification empirique de l’existence des ondes gravitationnelles qu’il avait jadis théorisée.

Mais pour les financiers, Einstein est surtout connu pour avoir dit un jour que les intérêts composés étaient « la force la plus puissante de l’univers ». Les intérêts qui donnent des intérêts qui donnent à leur tour des intérêts qui donnent eux-mêmes …. Bref, vous avez compris le principe.

D’où cette question : un individu (Jean) gagnant relativement bien sa vie dès l’âge de 25 ans et faisant usage de ce principe des intérêts composés peut-il aspirer à l’indépendance financière à 45 ans, soit 20 ans plus tard ?

Oui, c’est possible, s’il est discipliné et si les marchés financiers sont assez cléments. Et c’est évidemment plus facile s’il dispose d’un capital de départ.

Examinons quelques cas.

A 25 ans, après des études d’un bon niveau, Jean gagne 20000 euros par an (après impôts) et décide d’en économiser 20% (4000 euros) chaque année. Attention, une telle discipline d’épargne n’est pas si simple : elle est même assez ambitieuse. Après 5 ans, il progresse dans son métier et gagne 25000 euros par an. Après 10 ans, son salaire se monte à 30000 euros par an puis stagne sur les 10 années suivantes. Sur ces 20 années (soit de 25 à 45 ans), il garde le même taux d’épargne (20%) et le rendement annuel moyen obtenu sur cette épargne est de 6% net. Il ne devra donc pas être totalement incompétent en matière de placements. Au terme de cette période de 20 ans, il possèdera un capital de quelque 200000 euros. Pas de quoi, certes, vivre les doigts de pied en éventail pour le restant de ses jours. Mais certainement de quoi se lancer confortablement dans un nouveau projet professionnel en indépendant sans s’endetter excessivement.

Que se passerait-il si Jean parvenait à épargner non plus 20% mais 30% de son salaire, tous les autres paramètres ne variant pas ? Selon mes calculs, il approcherait les 310000 euros. Plus de 50% de plus ! On voit là toute la puissance des intérêts composés vantée par Einstein.

Autre scénario : pour l’aider à se lancer dans la vie, les parents de Jean décident de lui faire don de 100000 euros pour ses 25 ans. Prudent, Jean décide de l’investir de même que son épargne qui reste identique aux cas précédents. Dans l’hypothèse d’une épargne de 20% du salaire, le capital à 45 ans s’élèvera à près de 550000 euros. Et dans celle d’une épargne de 30% du salaire, ce capital se montera à près de 650000 euros. Précisons que la somme de 100000 euros placée, à elle seule, à 6%, fournit un capital de 340000 euros au bout de 20 ans.

Pour prétendre atteindre de tels Graals, Jean devra rester extrêmement régulier dans son épargne et devra éviter de paniquer lorsque ses placements fluctueront (et s’il ambitionne du 6% par an, ils fluctueront à n’en pas douter). S’il n’a pas été habitué dans sa jeunesse à un train de vie dispendieux, cette discipline est tenable. Avec, à 45 ans, lorsque la maturité professionnelle ouvre de nouvelles perspectives, une situation des plus enviables !

Laissez un avis

Envie d'entreprendre
Logo
Lorsqu’activé, enregistrer les permaliens dans paramètres - permaliens