La réussite professionnelle – Une question de terroir

Par Nicolas Thébault (chroniqueur exclusif) – Expert des réseaux professionnels

Motivation et compétence sont des éléments importants pour être utile aux autres et obtenir des résultats, mais cela ne suffit pas. Votre comportement, l’environnement et le contexte dans lequel vous  développez votre activité sont essentiels à votre épanouissement. Comme dans un jardin, chaque espèce nécessite un enracinement, un terreau et une exposition particulière pour croître, embellir et se multiplier. Analogies dans la vie professionnelle :

– l’entrepreneur et son « business model »

– le salarié et ses cibles d’entreprises idéales

– les chefs : typologies et culture d’entreprise 

– l’entrepreneur et son « business model »

Vous pouvez avoir la meilleure idée du monde et la compétence pour sa mise en œuvre, rien ne saura la faire éclore vraiment  dans un  terrain trop pauvre. Je suis bien placé pour le savoir en ayant consacré 4 ans de ma vie à l’activation des carrières sur le marché des particuliers. Je me suis adressé directement aux personnes par choix, par goût des contacts sans intermédiaires, en pensant qu’il me serait possible en France de vivre de cela. Cela suppose en fait des moyens extraordinaires, en termes de marketing, même avec un produit innovant et une industrialisation. Le consommateur n’est pas habitué à payer pour un service, surtout dans le domaine de l’emploi, pour lequel nous cotisons déjà de manière obligatoire. Comme par enchantement, depuis que j’ai rejoins une entreprise internationale de conseil RH, les mêmes prestations de conseil en carrière se vendent très bien, de façon rentable et récurrente, par l’intermédiaire des sociétés donneuses d’ordres. Ce sont finalement les mêmes compétences misent en œuvre, le même plaisir, la même efficacité, avec la seule contrainte d’intermédiaires de gestion, internes et externes. Parfois c’est lourd et contraignant, souvent c’est une fertilisation des savoirs qui finalement est une chance… comme de l’engrais, quoi !

Le salarié et ses cibles d’entreprises idéales

Très souvent, les candidats que nous recevons en entretien, ciblent des entreprises qui ne leur correspondent pas, du point de vue caractère, culture d’entreprise. C’est très étonnant comme ils s’accrochent à vouloir se greffer à des milieux qui leur seront hostiles, de part leur comportement inadapté. D’où l’importance pour un recruteur d’évaluer le comportement au travail des candidats, de bien connaître les entreprises clientes et leur capacité à les digérer, tout en leur apportant une nécessaire diversité de talents. Si la greffe ne prend pas, cela peut-être destructeur et mener à une carrière chaotique. Si c’est un choix ou que cela forge une expérience inégalable, comme à l’armée, alors tant mieux. Commercial créatif et déjà homme de réseau, j’ai développé un trésor d’imagination pour servir si longtemps, dans des grands groupes aux structures lourdes et cloisonnées. Homme de marketing, j’organise pour les opérateurs des visites clients, pour qu’ils comprennent comment sont utilisés leurs produits. Cela augmenter la productivité et rentabilise en un temps record cet investissement pour la production, si difficile à convaincre au départ. Directeur de filiale, j’accompagne des clients utilisateurs d’acier chez le maître de forges, d’habitude inaccessible dans un métier longtemps tiré par la demande. La compréhension des contraintes mutuelles par la rencontre et le dialogue fait que la question délicate des retards de livraison trouve des réponses adaptés… Comme quoi une période d’incubation en apparence décalée peut être la semence d’une solide expertise par la suite.            

Les chefs : typologies et culture d’entreprise

Vos supérieurs hiérarchiques sont bien sûr déterminants pour votre réussite. Parfois ils passent et s’ils sont mauvais pour vous, il suffit d’attendre le suivant – les grandes structures comme les grands chênes produisent des glands. Parfois ils sont le garant de la culture d’entreprise et l’incarne si bien qu’il la personnifie, c’est le cas des sociétés familiales. Cela peut paraître lourd et vous n’aurez pas toujours droit au chapitre, mais au moins dans ce cas, vous savez où vous mettez les pieds. Respectons ceux qui ont eu le courage de créer leur entreprise, si vous n’en pouvez plus de travailler pour eux, créez donc la vôtre, vous verrez alors que ce n’est pas si simple. Lorsque le patron n’est pas l’actionnaire principal, dans notre culture élitiste ou les dirigeants se reproduisent entre eux plutôt que par leur seuls mérite, vous trouverez de tout.   J’ai vu des fous furieux, caractériels en diable, à la tête de filiales ou de groupes de renommées mondiales. Quand ils sont visionnaires, ça va encore, ils impriment une trajectoire globalement positive, mais leur comportement déteint le plus souvent en moins bien sur leurs subordonnés. Combien de petits capo chefs se comportent d’une façon mimétique sans avoir le même charisme que le chef. Ils produisent alors beaucoup de dégâts et n’ont pas l’excuse de l’intelligence ou de la justesse de vue pour qu’on leur pardonne. Choisissez soigneusement le type d’entreprise et d’actionnaire et de patrons qui vous conviennent. Au-delà des déclarations d’intention et de la culture affichée par quelques mots clés sur la porte des toilettes, écoutez ce qu’en disent les salariés qui y vivent, le net regorge d’informations. Comme pour le bon vin, le cépage ne suffit pas, il lui faut rencontrer le terroir qui lui convienne.    

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