La vie des entrepreneurs : Interview de Nicolas Basso

Favory_delphine
Par Delphine Favory (contributeur) – Responsable Marketing et Commercial

Nicolas Basso est le co-fondateur de Metycea,
une jeune pousse française de l’internet dont la vocation est d’assurer
la création et l’édition de sites internet. Après plusieurs
collaborations sur des créations d’entreprises, il se lance à son tour
et nous raconte son parcours, de l’envie de créer à la réalisation du
projet.

1/ Comment vous est venue l’envie d’entreprendre ? A partir de quand, ou quel événement vous a encouragé à franchir le cap ?

Lorsque j’ai pu avoir l’opportunité d’échanger avec d’autres
entrepreneurs, j’ai toujours été curieux de connaître l’origine de leur
propre envie d’entreprendre. Et comme une majorité d’entre eux,
j’estime que mon attrait pour la création d’entreprises est inné.
Pour autant, dire que l’entrepreneuriat est inné ne revient pas
nécessairement à affirmer que l’on a toute sa vie été un entrepreneur.
Généralement, le temps et les expériences ont révélé ce trait de
caractère et tous les entrepreneurs se reconnaissent ensuite dans
l’idée qu’ils ont depuis longtemps été animés par cet état d’esprit.

Pour ma part, l’entrepreneuriat est en effet venu progressivement
durant ma scolarité à l’instar d’un éveil progressif. Evidemment, j’ai
des souvenirs très sélectifs de mon enfance ou de mon adolescence qui
pouvaient laisser présager une telle orientation mais je considère le
point de départ lors de mon cursus en Ecole Supérieure de Commerce.
Si je devais spécifiquement choisir un moment clé, je définirai comme
origine mon implication dans la constitution d’une EURL en 2002. Depuis
cette première expérience forte, je n’ai eu de cesse d’avancer vers le
cap de l’entrepreneuriat.
Je l’ai aujourd’hui franchi en début d’année 2007 en me focalisant sur
la création de la société Metycea – agence de création et d’édition de
sites internet.

2/ Entrer dans une démarche de création : est-ce que ça
change la vie, le quotidien, les préoccupations, la vision de
l’entreprise, le regard ou le comportement de son entourage… ?
comment ? pourquoi ?

Tout à fait !
A mon goût, l’entrepreneuriat entraîne nécessairement une confusion des
sphères personnelles et professionnelles.
Mon quotidien personnel est aussi celui de la création d’entreprise. Du
matin au soir et tous les jours sans distinction. Je n’exprime pas de
difficultés à finir mes journées durant les nuits ou à finaliser un
document le dimanche…
Je ne nie pas que cela soit parfois délicat mais je ne regrette rien
car chaque journée a ce nouveau goût de liberté et apporte en plus son
lot de plaisir.

Avec un tel investissement, la vision de l’entreprise se modifie en
conséquence. On a le sentiment de passer de l’autre côté du rideau avec
les responsabilités qui sont celles d’un entrepreneur.
J’ai personnellement beaucoup de sympathie pour les chefs d’entreprise,
qui, on l’oublie trop souvent, sont aussi d’anciens salariés.
Gérer une entreprise vous permet d’avoir un regard transverse et aide
aussi à mieux comprendre ce qu’ont pu vivre vos anciens employeurs.
La vision de l’entreprise devient donc peu à peu plus globale.

Enfin, le regard des autres, même s’il peut changer, dépend beaucoup
de la façon dont vous communiquez avec eux.
J’ai beaucoup échangé sur ces sujets avec ma famille et mes proches qui
m’ont vu murir au fur et à mesure. Leur soutien m’a parfois été
essentiel, surtout dans la phase d’amorçage.

3/ Vous êtes actuellement en plein développement d’un
projet : quels sont vos doutes et vos problématiques ? Quelles sont vos
sources d’enthousiasme et de satisfaction ? Y a t-il plus de
contraintes que vous ne l’imaginiez ? Comment les surmontez-vous ?

En schématisant un peu, je distingue 3 phases lors du parcours
entrepreneurial dans lesquelles tout créateur d’entreprise rencontre
son lot d’incertitudes et de plaisir.

  • De l’idée au projet : les principales questions résident dans la
    validité de l’idée et l’adéquation homme/projet. En parallèle, c’est
    sans doute la phase la plus libre où les seules obligations sont celles
    que le porteur s’impose.
  • Du projet à la création : il devient alors nécessaire de définir
    précisément les moyens à engager, à rencontrer et séduire les premiers
    « partenaires ». C’est aussi l’époque des « premières victoires ».
  • De la création au développement est une phase de renaissance.
    L’entreprise créée est fragile. L’entrepreneur doit désormais consacrer
    toute son énergie à son développement. Les premières obligations
    surviennent du fait des relations avec les clients et les fournisseurs.

La création de Metycea m’a fait traverser chacune de ces phases et
je m’efforce aujourd’hui de développer notre société.
Dans cette aventure, mes principaux doutes ont été d’un point de vue
humain au moment de notre association (Metycea compte 3 associés) et
financier (de par l’incapacité à assumer le montant de charges de
départ).
La résolution de ces difficiles équations ont été nos principales
sources de joies avec aussi la signature de notre premier contrat
client.

4/ Votre premier blog s’intitulait "entrepreneur
philosophe". Avec le recul et l’expérience sur votre projet de
création, peut-on l’être vraiment ?

Votre question me fait fortement penser à celle que l’on pose
parfois aux philosophes. Peut-on vraiment être sage ?
Je pense que de la même façon, il s’agit d’une notion absolue non d’un
état défini.
De fait, il s’agit de tendre vers un entrepreneuriat philosophe ce qui
à mon goût signifie de ne jamais oublier la place prépondérante que
l’homme occupe dans l’entreprise.

Je me souviens avoir ouvert ce blog pour confier mon sentiment sur
un entrepreneuriat trop souvent dénaturé : business plan, marketing,
ressources humaines…etc sont autant d’outils à la création
d’entreprise.
Cependant, au cœur de la création, il demeure un homme (ou une femme)
désireux de créer de la valeur. C’est cela que je souhaitais mettre en
avant.
Le blog Entrepreneur Philosophe m’a permis de m’exprimer sur des sujets
simples de la création d’entreprise : la liberté d’entreprendre, le
courage d’entreprendre, le bonheur d’entreprendre…Autant de thèmes que
j’ai rattachés à ma propre expérience au sein de Metycea.
J’ai d’ailleurs poursuivi ces « confidences » en regroupant tous les
billets du blog Entrepreneur Philosophe sous celui de Metycea.

5/ Quels conseils donneriez-vous à un porteur de projet qui souhaite créer son entreprise ?

Persévérer et agir.
Le principal défaut des porteurs de projets reste de trop douter, trop
« brainstormer » et ce au détriment de l’action.
Le doute est une composante naturelle de l’approche entrepreneuriale.
Autant faut-il savoir mettre un terme à son projet si celui-ci ne
semble pas suffisamment mature, autant faut-il surtout savoir d’abord
trancher et agir.

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