« Petite chronique boursière » : L’art de bien combiner les « anomalies »

Vincent_colotPar Vincent Colot (chroniqueur exclusif) – Analyste financier

Même si d’autres facteurs ont été mis en évidence ces dernières années (notamment, le risque faible), il reste acquis pour la plupart des experts, professionnels et académiques, que les deux principales « anomalies » qui sont à l’origine des sur-rendements des actions sont le « value » (les actions bon marché en fonction des multiples de valorisation vont superformer) et le « momentum » (les actions qui ont le plus progressé dernièrement vont continuer à le faire).

Très bien !

Encore faut-il se demander comment combiner ces deux facteurs afin d’en obtenir les meilleurs résultats.

Mais en fait, pourquoi chercher à combiner ? N’y a-t-il pas un facteur qui marche mieux que l’autre ? Si fait ! Dans l’absolu et historiquement, le « momentum » est le meilleur, avec sur 50 ans aux Etats-Unis, un rendement annuel moyen de quelque 18% (en dollars), contre une moyenne de 10% pour la Bourse américaine dans son ensemble. Mais c’est une stratégie assez risquée avec des périodes parfois assez longues de sous-performance et une forte volatilité. D’où l’intérêt de combiner ce « momentum » avec le « value » (facteur rapportant quelque 16% annuels sur la même période), peu corrélé avec lui, ce qui permet d’éviter, autant que faire se peut, les trous d’air dans la performance.

En gros, il y a 4 façons d’opérer :

  1. Scinder son portefeuille d’actions en deux sections égales : une section constituée des meilleures actions « value » et une autre reprenant les meilleures actions « momentum »
  2. Former un portefeuille reprenant les actions qui obtiennent le meilleur scoring combiné sur les deux caractéristiques
  3. A partir des meilleures actions « momentum », choisir celles qui sont le plus « value »
  4. A partir des meilleures actions « value », choisir celles qui sont le plus « momentum »

Assez étonnamment, lorsqu’on analyse toujours les résultats historiques sur longue période, la façon la plus simple, à savoir la première, obtient d’excellents résultats, près de 18% annuels moyens mais avec un risque inférieur à une stratégie pure « momentum ». Il est possible que les résultats inférieurs obtenus par l’option 2 s’expliquent par une atténuation des qualités intrinsèques des deux facteurs, une fois qu’ils sont combinés égalitairement au sein d’un même scoring.

Mais qu’en est-il lorsque l’on part d’une des deux caractéristiques, que l’on prend les meilleurs de cette catégorie et que l’on affine la sélection par le filtre de la seconde caractéristique (options 3 et 4). Entre l’option 3 et l’option 4, c’est l’option 4 qui est supérieure, y compris par rapport à l’option 1 : elle donne un rendement de près de 21% annuels moyens sur 50 ans, bien qu’elle expose l’investisseur à une volatilité un peu supérieure.

Ne vous méprenez néanmoins pas sur l’ampleur de ces chiffres. D’une part, ils sont historiques et rien ne dit que de telles performances se réitéreront à l’avenir. D’autre part, ils ne tiennent pas compte des frais de transaction car de tels portefeuilles doivent être rééquilibrés régulièrement.

Considérez-les davantage comme des guidelines pour la construction d’un portefeuille d’actions susceptible de « battre » le marché à long terme.

 

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