Par Sophie Januel – Facilitateur en "Gestion et organisation Back-office PME" pour entreprises agiles !
<p><p><p><p><p><p><p><p><p>Sans titre</p></p></p></p></p></p></p></p></p>
Christophe Kuhner a poursuivi dans sa note un échange démarré sur Tric-Trac
: le but de l’entreprise.
Exposant son opinion, C Khuner dissocie son but de réalisation d’entrepreneur
de celui autonome de l’Entreprise : faire de l’argent de façon pérenne étant
entendu que "faire de l’argent" serait une stratégie de court terme et le but exclusif de l’entreprise.
C’est un peu court. L’entreprise peut-être à but lucratif ou non. Des scop,
des mutuelles fonctionnent gagnent (équilibre leur compte) ce n’est pas
pourtant que le but est de « faire de l’argent ». Les entreprises doivent gagner
rapidement de l’argent jeunes ou non.
L’Entreprise a d’abord pour but la réalisation et le développement d’une
activité économique : « répondre à un besoin non satisfait ou mal satisfait
auprès d’une clientèle suffisante et solvable ». La volonté peut d’être une
activité à but lucratif ou non . L’Entreprise n’en demeure pas moins. En effet,
dans la définition de l’entreprise retenue dans cet échange il manque un élément
: les hommes. L’équipe. Pas d’entreprise sans elle. L’Entreprise est donc «Par
une synergies de compétences d’hommes et de femmes réunis dans ce but : répondre
aux besoins pas ou mal satisfaits.. ».
Le but de l’entreprise devient plutôt au sens permettre une capitalisation
et redistribution de richesse obtenue par une activité économique aux acteurs
parties prenantes de la réalisation de l’activité économique ». Cela englobe
donc l’Actionnaire le Dirigeant et le Salarié.
La personnalité de l’Entrepreneur n’empêchera pas la tyrannie financière
de l’Actionnaire. Il est des secteurs plus sensibles que d’autres pour « faire
de l’argent », des stratégies et des pays plus propices que d’autres.
L’Entreprise rapporte aussi mais en terme de valorisation indirecte. Elle
génère une richesse indirectement mesurée individuellement : l’expérience,
le savoir-faire, la réalisation personnelle et intellectuelle. Collectivement
par la création d’une identité, d’une appartenance.
Voire spirituelle. Le Père Pedro de Madagascar est un vrai entrepreneur
: promoteur, restaurateur et initiateur d’activités économiques (relances de
carrières et de taille de pierres entre autres). Il n’en demeure pas moins pauvre,
avec des activités tout juste en équilibre et des hommes et femmes libérés de
la misère qui deviennent indépendants (acquisition de métier, d’artisanat).
Il réalise à peine un bénéfice pécuniaire mais un bénéfice moral, spirituel
certain : la réalisation de ses valeurs et croyances (non pécuniaires
!). Ne serait-il pas un entrepreneur parce qu’il ne poursuit pas le but
ultime de « Faire de l’argent » ?
L’argent pour l’argent cela n’a pas beaucoup de sens dans une entreprise
: les derniers scandales financiers démontrent plutôt que ce but exclusif est
dangereux pour l’autonomie et la pérennité même de la structure (spéculation,
jeux boursiers et comptes « toilettés » …) Les dernières chutes en Telecom,
ou agents de bourse illustrent assez bien le propos. C’est même l’instant de
tout les dangers car la tentation de « Faire de l’argent » devient « faire de
l’argent à tout prix par tout moyen ». Etat de guerre et anarchie déclarés pour
vanité et cupidité alimentant l’espoir de « faire fortune » !!. Le but ultime
peut générer l’implosion de la structure réduisant à néant la cohésion crée
entre les différents groupes les rendant antagonistes. A l’apparition de cet
antagonisme, l’entreprise n’existe déjà plus ;l’équilibre des groupes étant
rompu, le rapport de forces étant déséquilibré.
A retenir aussi l’existence des fonds alternatifs performants, à l’instar
de banques et assurances mutualistes.
D’autres moyens, je m’en tiendrais au légaux permettent de faire de l’argent
avec moins de risque (responsabilité professionnelle et sociale, l’investissement
du temps et d ‘énergie ….).
Retenons avec raison , un des buts recherchés énoncés sur Wikipédia : « bénéfice
occupe une place importante. Le bénéfice de l’entreprise (à distinguer du profit)
est avant tout la rémunération du capital investi » . mais pas seulement.
Utopie, mécénat, responsabilité sociale de l’Entreprise furent pour de nombreux
entrepreneurs et industriels des buts de l’entreprise.
Godin, entrepreneur et industriel n’avait pas le but ultime de faire de l’argent
mais la motivation de réaliser avec l’argent et l’activité générés une
utopie : une communauté le « Familistère de Guise ».
D’autres industriels ont développé des communautés ou organisations (Les
Toiles de Mayenne et les villages et jardins ouvriers et magasins centraux,
le R&D). Les Deutsche de la Meurthe via la fondation la création de la Cité
universitaire internationale à Paris dans le 14ème arrondissement, la création
de ville balnéaire….
Quant aux curieux d’éthologie, prêts à revoir en milieu naturel une typologie
« d’Entrepreneur » voulant faire du l’argent ; je leur suggère de revoir
la série américaine « Profit » délicieusement im- (a ?) morale du début
des années 1990 ; devenue au 21ème siècle une aimable synthèse des mœurs
et illusions des précédentes décennies. La fiction ne dépassant pas la réalité
….