Par M’hamed Drissi (chroniqueur exclusif) – Ph.D Management
Le dirigeant du 21ième siècle est «
condamné « aux changements liés à la mondialisation économique et
culturelle. L’impact accru de celle-ci sur
l’environnement du monde des affaires en général et sur l’entreprise en
particulier exigera du dirigeant de demain l’application des pratiques de
gestion qui tiennent impérativement compte des connaissances actuelles et futures doublées d’une compétence avérée
et d’une vigilance toujours croissante afin de s’adapter aux conditions du
marché mondial.
Influencé par l’évolution constante de ce marché, le
dirigeant de demain devra rester constamment à l’écoute de son environnement
tout en apprenant résolument à gérer
des systèmes et des relations complexes, instables et pleines de contradictions
de tous ordres. Il devra également élargir son cercle relationnel, multiplier
les contacts, effectuer d’innombrables visites de terrain et maîtriser surtout
les techniques de la négociation et du management moderne.
devra constamment apprendre de façon formelle ou informelle, ne cessant d’être
au fait du développement et des
nouveautés économiques et technologiques et veiller à s’améliorer constamment tout en étant particulièrement réceptif au
feed back.
En effet, dans le monde des
affaires, les connaissances acquises se
périment rapidement, alors que le métier du dirigeant de demain recouvrira des
responsabilités toujours plus étendues nécessitant la mise à jour permanente
des connaissances dans de nombreuses disciplines. Aussi, le dirigeant de demain
devra t-il chercher à s’instruire, à se former continuellement afin d’accroître
sa compétence, développer son savoir faire et ses qualités personnelles.
Il devra aussi parler plusieurs
langues, suivre régulièrement des programmes de formation et prendre l’habitude
de consacrer quotidiennement un temps à
la lecture personnelle pour enrichir sa culture générale. Ce sont là des
conditions indispensables pour sa réussite. Il devra donc, être
pluridisciplinaire et maîtriser obligatoirement la connaissance des
microprocesseurs : l’ordinateur et le téléphone portables sont de nos jours des outils essentiels de gestion, et ils le seront demain encore plus, pour
intégrer le facteur temps, notre maître à tous.
Le dirigeant de demain devra
aussi maîtriser la connaissance des théories économiques de l’offre, des taux de change et des nombreuses
autres notions imposées par la globalisation. Progrès et concurrence obligent.
Dans un milieu professionnel
complexe propre aux changements constants et rapides, le futur dirigeant devra aussi posséder une grande faculté
d’adaptation et une énorme capacité d’appréhender de
nouvelles perspectives et prendre des
décisions en connaissance de cause. Il devra avoir l’aptitude d’un leader
confirmé à travailler en harmonie avec la culture d’entreprise tout en obtenant
les résultats escomptés.
Le dirigeant de demain devra être
à la fois architecte et chef d’orchestre de la transformation tout en possédant la vision
nécessaire pour faire passer son entreprise, quelle que soit sa taille, à la
vitesse supérieure et la guider
résolument vers la profitabilité et le succès.
Le dirigeant de demain devra
impérativement suivre des cours de développement personnel afin de se
ressourcer et suivre des séminaires touchant de plus près son activité afin de se mettre au diapason du temps et de l’environnement dans lequel il exerce vu
que le monde des affaires traverse des crises imprévisibles telle que
l’actuelle crise économique dont il n’arrive
toujours pas à cerner.
Il importe de signaler à cet égard que le passage d’une économie
nationale à une économie mondiale dictée par la mondialisation bouleverse en
quelque sorte le mode de fonctionnement des entreprises tandis que la
concurrence accrue accélère le rythme
des évolutions technologiques et creuse davantage le fossé entre les pays industrialisés et les pays en
voie de développement qui se retrouvent encore plus fragilisés.
Cette situation, pour le moins
énigmatique, exigera du futur dirigeant
le passage d’une logique de l’obéissance à une logique de la responsabilité,
d’un management hiérarchique à un management participatif à travers une logique de réseau ; ce qui se traduira par l’éclatement du
pouvoir centralisé au sommet de l’entreprise en de multiples centres de
pouvoirs, interconnectés, coopératifs et complémentaires où l’autorité cèdera
la place à la persuasion, la logique à
l’intuition et la hiérarchie au réseau.
Il n’est pas sans intérêt de
préciser à cet égard qu’un réseau est constitué par un ensemble de personnes physiques
ou morales qui établissent entre elles des relations spécifiques. Il s’agit de
gens et/ou d’organisations qui travaillent dans le même domaine et effectuent
des tâches semblables. Ces personnes et organisations se reconnaissent les unes les autres au
niveau des compétences une capacité d’influence et une remarquable aptitude à
agir ensemble en complémentarité. Un réseau se caractérise ainsi par la
spécificité du domaine d’influence et par la quasi complexité entre les hommes
et les structures qui les constituent.
Incontestablement, l’entreprise
aura demain une nouvelle conception : elle connaîtra des mutations
radicales aussi bien dans son organisation que dans le mode de fonctionnement.
Elle sera de moins en moins considérée comme un simple rouage économique. Elle s’ouvrira davantage sur son environnement, entreprendra des
actions de mécénat, supportera de plus en plus les écoles et les universités pourvoyeuses de cadres
spécialisés. Elle devra jouer davantage son rôle social et culturel en formant
continuellement ses cadres, en
intensifiant et en retenant les plus
talentueux, plus particulièrement les
audacieux et non les téméraires parmi eux.
Aussi, le dirigeant de demain,
pour pouvoir suivre cette évolution devra donc intégrer les dimensions humaine
et environnementale dans sa stratégie de manager au même titre que la dimension
économique visant l’amélioration de la performance financière et la rentabilité
de l’entreprise qu’il aura à superviser.
Pour ce faire, le dirigeant de demain devra nécessairement avoir le profil de leader incontestable, doté
de plusieurs qualités dont notamment la capacité à se remettre en cause, la
maîtrise de la complexité, l’équilibre entre valeurs morales et résultats ;
cela exigera de lui d’être plus habile, avoir le sens de l’actualité et du
flair en vue de toujours s’y prendre à temps.
Il devra repenser les techniques et les pratiques actuelles et
proposer de nouvelles pistes pour une meilleure gestion des ressources de
l’entreprise pour faire face, d’une part, à l’internalisation des marchés
et se situer, d’autre part, dans des réseaux devenus plus complexes en vue de faire évoluer l’entreprise aux frontières
mouvantes de la mondialisation.
Le dirigeant de demain devra
posséder une vision futuriste tout en restant à l’écoute, de ses clients, fournisseurs, instances de prise de décisions
et autres partenaires de l’entreprise. Il devra également faire confiance à ses collaborateurs,
déléguer davantage et être déterminé à réussir.
Il devra être aussi honnête et
avoir le sens de la créativité et soigner constamment son
style de management tout en cultivant d’autres qualités indispensables à la réussite telles que
l’empathie, l’ordre, l’humilité et l’engagement d’améliorer sans cesse la performance de ses collaborateurs
avec une vraie capacité à les motiver et à
les bien conduire.
Face à un environnement
constamment changeant et bousculé, le dirigeant de demain devra, par ailleurs, bâtir
un solide plan de développement et choisir une stratégie car la maîtrise du
futur ne peut plus reposer sur le seul flair ou intuition.
Bref, le dirigeant de demain
devra développer ses qualités de stratège, sa curiosité, son imagination et son
agilité mentale en apprenant à mieux gérer son temps afin de concentrer son
énergie sur ses objectifs stratégiques tout en restant en permanence attentif à l’évolution de son environnement.
En agissant de la sorte, le futur dirigeant trouvera en la mondialisation
d’excellentes opportunités d’expansion et de diversification des produits de
son entreprise pour le bonheur de ses employés et la satisfaction de ses
clients.