Par Céline Lieffroy (chroniqueur exclusif) – Porteuse du projet : Buridan – Le Fou d’Histoire
Je voulais commencer une série d’intervention sur la question cruciale : à savoir comment se faire connaître !
Mais, comme nous n’en sommes encore qu’au début… nous ne sommes pas encore connus, donc pas facile ! J’ai donc décidé de commencer par le commencement : qu’avions nous prévus dans le projet initial pour nous faire connaître et en premier lieu apparaît Le LOGO.
Je vais donc vous raconter l’histoire de la tête de Buridan. Ce fut là
essentiellement le travail de Damien ; je profite de cette chronique pour
le remercier de nouveau du travail qu’il a effectué.
Un avantage était que Jean Buridan n’est pas très connu du
grand public, ce qui nous a plus facilement permis de nous approprier le personnage.
Disciple de Guillaume d’Occam et recteur de l’université de
Paris entre 1328 et 1340, Jean Buridan
(1295-1360) est resté dans l’histoire pour la place qu’il a prise dans la
querelle entre les partisans du déterminisme et ceux du libre-arbitre (argument de l’âne de Buridan) ainsi que pour la
critique qu’il fit de la doctrine couramment admise du mouvement, qui en fit
l’un des précurseurs de Galilée.
A ce portrait d’un maître de la scolastique s’oppose l’image
de Buridan transmise par la littérature et notamment par le célèbre poème de François Villon (1431- ap. 1463)
« Ballades des dames du temps jadis »
mis en musique par Georges Brassens.
Le poète se plait à rappeler la jeunesse dissipée du maître, autant coureur que querelleur : il blessa
grièvement un rival qui devint en 1342 le pape Clément VI. Sa légende veut que
qu’il prît une part active aux orgies des princesses
de Bourgogne (relatées par Maurice Druon dans Les Rois maudits) et que
précipité du haut de la Tour de Nesle, il tomba providentiellement dans une
barque chargée de foin.
Il n’existe pas de reproduction de Buridan, aussi
sommes-nous aller chercher un macaron du
Pont Neuf pour le personnifier. Mais celui-ci a été si bien transformé par
Damien, que nous ne sommes plus capables de savoir duquel il s’agit !
Comme Buridan était un intellectuel et philosophe, son
visage est celui d’un homme d’un âge
avancé. La marque d’une sagesse qui se mesure à l’aune d’une vie bien
remplie de réflexions, mais aussi des expériences de la vie elle-même : si
le BURIDAN de la légende fut jeté en un
sac en Seine, c’est qu’il savait prendre
plaisir en sus de réfléchir. Ainsi, son expression n’est pas claire. Pour
certain, il se tait, la bouche grossièrement fermée, les sourcils froncés
exprimant la réflexion sérieuse ;
pour d’autre, il parle, il conte, avec un léger sourire en coin. Cette ambiguïté donne de la profondeur au
logo. Elle permet de le redécouvrir une seconde fois, d’exercer son regard à
voir les deux expressions et donc de s’en souvenir. Les oreilles légèrement
pointues lui donnent un caractère diablotin qui renforce l’idée de personnage légendaire et ambivalent.
Pour la petite histoire, on pourra les prendre pour deux oreilles d’âne.
La seconde marque du logo est la chevelure impressionnante qui enveloppe le visage. Elle est
folle, puissante, orageuse. Elle est la marque du caractère quasi-mythologique de notre personnage.
Cette chevelure a les volutes et les tourbillons de la Seine qui s’enroule et
se déroule sur elle-même en glissant à travers Paris. Elle s’inspire aussi des
remous et du foisonnement de l’histoire parisienne ainsi que son rayonnement à
travers le monde. La barbe courte renforce l’idée d’un homme avancé dans l’âge,
mais elle n’est pas non plus trop sage, frise de manière un peu folle et
équilibre la chevelure.
Pour la police, Damien a choisi pour le B une police
moderne, « Lambada LET », à caractère ordinairement festif, qui à
l’avantage de rappeler sans trop insister les lettrines enluminées du
Moyen-âge ; une majuscule gothique aurait été trop lourde de sens. Le
reste du texte est en « Libra », une police de caractère inspirée de
l’Onciale, la police manuscrite, ronde et élégante, des moines copistes.
Nous avons vraiment eu un bon accueil du public relativement
à ce logo. Souvent, nos clients nous demandent s’il s’agit d’une chaîne de librairies (peut-être cela
viendra t-il !). Certains nous ont affirmé connaître le magasin depuis longtemps alors que nous venions
à peine d’ouvrir. Bref, un logo, ça vous pose ! On n’a pas l’air de petits
nouveaux qui risquent de déposer le bilan dans les 5 ans … C’est
important !