Le dirigeant qui n’a pas appris à déléguer ses pouvoirs se sent souvent stressé inutilement : il passe énormément de temps précieux à défrichir les détails.Il n’arrive pas à perdre l’habitude de « tout faire » et de vouloir « tout contrôler ». Il craint de voir d’autres faire autrement et sûrement mieux que lui ce qu’il faisait lui-même auparavant.
Il importe donc que le dirigeant sache déléguer pour échapper au stress et à toutes ses conséquences fâcheuses : surmenage, anxiété, perte de productivité, angoisse, épuisement physique, maladies chroniques voire mort prématurée.
Paradoxalement, il s’agit la plupart du temps d’une personne de grande valeur qui aspire à « la perfection » mais qui ne sait pas comment déléguer ses pouvoirs à cause d’un ego faible ou trop.Il doit savoir que la perfection appartient à Dieu et à Lui seul et que même s’il travaille 24 heures sur 24, ce qui est humainement impossible , il ne pourra pas réussir , s’il n’agit pas intelligemment sur son entourage et dans son environnement .
Déléguer nos pouvoirs et notre autorité , ne signifie nullement nous décharger complètement de nos responsabilités ni d’échapper à nos obligations : il s’agit tout simplement de demander à nos collaborateurs de nous aider en prenant en charge des tâches ou des missions dont ils peuvent s’acquitter correctement et souvent mieux que nous , de par leurs compétences techniques, leurs connaissances scientifiques et / ou leur savoir –faire, sachant que la délégation se situe à tous les niveaux de la hiérarchie administrative .
En déléguant , nous nous déchargeons certes d’une tâche , mais pas de notre responsabilité , comme nous devons rester disponibles pour former , conseiller et aider notre délégataire, à l’intérieur d’un contexte approprié , afin de soutenir ses efforts et obtenir du feedback sur le déroulement de la tâche déléguée.
Cette délégation nous donnera plus de temps pour que nous puissions réaliser efficacement les tâches et assumer les responsabilités qui nous incombent impérieusement notamment tout ce qui a trait à l’aspect stratégique de l’organisation telles que :
– les orientations fondamentales à moyen et à long termes,
– les choix essentiels en matière d’organisation ou de gestion des ressources humaines,
– les relations – clé avec l’extérieur,
– l’arbitrage en cas de tensions majeures,
– l’intervention en cas d’incidents graves,
– le contrôle des points-clé,
– les tâches qui dépassent les compétences des collaborateurs et/ou qui nécessitent de l’expertise et de l’expérience particulières etc…
Une délégation de pouvoirs efficace repose sur la confiance : réussir une délégation exige donc du délégant de former son délégataire et de lui faire entièrement confiance pour qu’il ne soit pas un simple exécutant passif, mais un collaborateur responsable, plus impliqué, plus créatif et plus critique.
Nous déléguons généralement nos pouvoirs à un subordonné direct, à une personne compétente ou susceptible de le devenir par formation , mais surtout à une personne motivée qui demande des initiatives et qui dispose de temps pour intégrer les responsabilités confiées dans le champ de ses activités au sein de l’organisation , mais surtout qui mérite notre entière confiance.
Une délégation ne s’impose pas : il faut donc rencontrer l’intéressé pour le prévenir, avoir préalablement son accord et fixer avec lui les règles du « contrat de délégation ». Ce contrat définit clairement les objectifs escomptés, précise les moyens disponibles à mettre en œuvre et fixe le champ et les limites de la délégation , les modalités de contrôle prévues à l’avance et le rôle de chacun des deux parties.
Une délégation de pouvoirs se négocie au niveau du principe et des modalités : il ne sert à rien donc de mettre en place une délégation s’il n’existe pas au préalable des définitions de fonction claires « qui fait quoi » ainsi qu’un climat adulte de relations de confiance réciproque.
Pour réussir une délégation , il faut surtout éviter le flou et l’ambiguïté dès le départ en précisant clairement les règles du contrat de délégation . Cependant , il ne faut pas chercher à tout codifier et à tout prévoir par un plan de marche trop précis car le délégataire doit pouvoir exercer son autonomie en vrai responsable . Faute de quoi , il tombera dans le piège d’une fausse délégation , source de stress mal maîtrisé qui le conduira, inéluctablement, à son médecin traitant …
