« Lean ? Qu’est-ce que c’est ? »

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Par Philippe Bertrand (chroniqueur exclusif) – Entrepreneur et Manager

Le terme « lean » est (presque) passé dans le langage courant, du moins en management. N’entendons-nous pas régulièrement parler d’ « entreprise lean » ? Les articles et livres spécialisés sur ce sujet foisonnent.

Mais que se cache exactement derrière ce concept de « lean » ? C’est ce que je me propose de revoir avec vous.

Comme l’explique très bien Wikipédia, le système Lean (« maigre », « sans gras », « dégraissé » en anglais) est une méthode de gestion. J’irai même plus loin – une philosophie de gestion, voire un projet d’entreprise – développée à l’origine par Toyota (voir l’article de Bruno Salgues, « Gérer version Toyota ? Une bonne idée ? ») qui vise à maximiser les performances (productivité, qualité, lead time, stocks, …) de l’entreprise en recherchant:

– A systématiquement éradiquer tout gaspillage (muda en japonais) ;

– A améliorer de manière continue les différents processus de l’entreprise.
Comme toute méthode, toute philosophie, le système lean repose sur certains principes fondamentaux. Dans cette optique, le livre « Système Lean : penser l’entreprise au plus juste » de James Womack et Daniel Jones est certainement celui qui offre la meilleure approche pédagogique de cette philosophie de gestion. En particulier, les deux auteurs mettent l’accent sur les cinq caractéristiques de base d’une entreprise dite « lean » :

1. Elle détermine précisément la valeur que ses clients attribuent à chacun de ses produits.
La valeur est générée par le producteur pour le client.

Et c’est cette notion de valeur, vue du client, qui est la pierre angulaire de la démarche Lean. Inutile de préciser que cette définition de la valeur vue par le client est loin d’être aisée, tant pour le producteur que pour le client d’ailleurs !

2. Elle identifie la chaîne de valeur de chacun de ses produits.

La chaîne de valeur correspond à l’ensemble des opérations (physiques ou administratives) nécessaires à la mise à disposition du produit au client. Cette chaîne de valeur ne se limite pas à la sphère de l’entreprise productrice mais intègre également les opérations se ses sous-traitants. Et, ce sont bien entendu l’ensemble de ces opérations qui vont être analysées afin d’en supprimer les gaspillages et de constamment les améliorer.

3. Elle établit des flux de valeurs continus.

Une fois la chaîne de valeur établie, il convient d’organiser la séquence des opérations en un flux cohérent. Dans une optique de suppression des gaspillages et de progrès continu, ce flux – souvent organisé au départ en une production de masse, par lots importants – se rapprochera généralement d’une production « pièce par pièce », par petits lots.

4. Elle laisse le client tirer la valeur.

Corollaire des trois premiers principes, l’entreprise est capable de produire beaucoup plus rapidement. Elle n’a plus besoin d’anticiper les desiderata de ses clients sur bases de prévisions de consommations et/ou de statistiques et de « pousser » ses produits mais peut les fabriquer au moment où le client en a besoin (« tirer »).

5. Elle vise la perfection.

Quand une entreprise est capable de mettre en place les quatre premiers principes, la recherche de la perfection devient une seconde nature.

En conclusion, le « Lean » est une méthode de gestion qui permet une forte amélioration des performances de l’entreprise qui l’adopte. Elle ne se décrète pas, mais s’implémente petit à petit. Les entreprises qui l’ont assimilée – de manière cohérente et dans toutes ses dimensions « philosophiques » – ont fortement progressé.

Alors, à quand le « Lean » dans la vôtre ?

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