Qui n’a jamais rêvé de fonder une entreprise et d’être son propre patron. Une enquête menée par OpinionWay pour le compte de Go Entrepreneurs a révélé que plus de la moitié des moins de 30 ans interrogés souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat, contre 9% seulement chez les plus de 50 ans. L’étude menée par Adie auprès de 1 500 jeunes vient appuyer les résultats précédents : 68% des moins de 30 ans disent vouloir devenir entrepreneur. Décryptage de cet engouement pour l’entrepreneuriat chez les jeunes.
Une hausse des jeunes entrepreneurs en 10 ans
Créer sa propre entreprise n’est pas une mince affaire. Pourtant, durant les dix dernières années, le nombre de jeunes de moins de 30 ans ayant lancé leurs entreprises est en constante hausse. Toujours selon l’étude récente menée par l’Adie, une association d’accompagnement et de financement pour microcrédit, la part des moins de 30 ans parmi les nouveaux entrepreneurs individuels est passée de 31% à 39% de 2012 à 2022. De son côté, VistaPrint et l’institut OnePoll ont mené une étude auprès de ces jeunes entrepreneurs français âgés entre 18 et 25 ans.
Sur 1 000 jeunes chefs d’entreprises (58% hommes, 42% femmes), 82% d’entre eux se sont lancés dans l’aventure de l’entrepreneuriat pendant ou juste après leurs études. Cela montre que le goût de l’entrepreneuriat n’a jamais autant attiré les jeunes Français et Françaises.
Être salarié et entrepreneur ?
Sur les 1 500 jeunes interrogés par Adie, 34% d’entre eux disent vouloir vivre une carrière combinant salariat et entrepreneuriat. Une tendance qui est déjà en marche, car selon l’Urssaf, la part des autoentrepreneurs polyactifs (gérants de plusieurs entreprises, cumulant deux statuts, etc.) est plus importante chez les moins de 30 ans (29,5%), et décroît à mesure que l’âge avance chez les entrepreneurs : 25,5% chez les entrepreneurs âgés entre 30 et 40 ans, seulement 6,6% chez les seniors de plus de 60 ans.
De plus, l’option de combiner salariat et projet entrepreneurial est désormais mieux valorisée par les sociétés en quête de profils polyvalents à intégrer à leurs effectifs. En effet, cette combinaison est « davantage en rapport avec les qualifications du jeune, et il est mieux valorisé », comme l’explique Alain Asquin, coordonnateur du Plan Esprit d’Entreprendre au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il continue son analyse : « L’option entrepreneuriale reste ouverte plus longtemps. Si le projet ne se transforme pas assez vite, c’est moins grave ».
Le financement, la peur de prendre des risques et le manque de repères
Le manque de financement au démarrage de l’activité est l’obstacle majeur auquel doivent les jeunes entrepreneurs doivent faire face. 43% des jeunes entrepreneurs ont choisi de s’associer à un parent ou partenaire de vie pour lancer leurs activités, là où 32% se sont concertés entre amis pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Parmi les jeunes entrepreneurs qui n’ont pas pu bénéficier d’une aide au lancement de leurs entreprises, on constate que ce sont les femmes qui se débrouillent mieux avec 24% contre 13% chez les hommes.
Néanmoins, cela se paie par une plus grosse difficulté à concilier vie professionnelle et vie privée. Pour finir, la peur de prendre des risques ainsi que le manque de repères pour s’engager dans une activité entrepreneuriale sont les autres causes de freinages chez les moins de 30 ans.