Par Pierre-Olivier Carles – Entrepreneur récidiviste – Stonfield
Je viens de croiser un projet d’entreprise, qui devrait voir le jour dans quelques semaines. L’équipe, qui vient de se composer autour d’un leader, dispose d’un produit très simple, d’ambition mondiale et… révolutionnaire !
En pleine bulle Internet (pas celle que nous vivons ces dernières semaines, mais celle des années 98-2001), on croisait souvent des inconscients qui visaient des marchés de plusieurs dizaines de milliards de dollars, en espérant modestement, en capter une vingtaine de pourcents les 3 premières années. Aujourd’hui, cela prête à sourire… pas "à l’époque".
Ce qui m’a le plus séduit dans cette rencontre, au delà du business model : l’enthousiasme un peu candide mais crédible du leader.
"Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait". Je trouve que c’est le petit degré d’inconscience qui est nécessaire à l’entrepreneur. Au passage, si quelqu’un peut me confirmer définitivement de qui est cette phrase (On cite Mark Twain, St Ex., etc ?!?)….
Dès que vous montez votre projet et quelle que soit son ambition, vous allez croiser toute une série de "conseillers" qui vont vous expliquer à quel point l’eau est trop humide et que vous devriez passer à autre chose. Je les ai longtemps pris pour des nuisibles, avant de comprendre qu’ils étaient utiles. Exposez-leur votre projet et ils vont mettre tout leur coeur à essayer de le descendre. Si vous êtes incapable de le défendre devant ces corbeaux, c’est qu’il y a une faille dans votre raisonnement, ou tout simplement une question que vous ne vous êtes pas posée. C’est utile.
A la fin de votre phase de réflexion, qu’il reste des zones d’ombre ou pas, il va bien falloir se décider. C’est ici que va jouer le petit degré d’inconscience que j’évoquais, celui qui va vous aider à surmonter vos peurs et qui va vous faire avancer quel que soit la météo.
Notez, au passage, que le degré d’inconscience en question ne doit pas vous faire croire que vous avez toujours raison, qu’il faut se lancer quoi qu’on vous dise et que tous les gens qui vous entourent sont des "nuisibles" 🙂
Un ami m’a expliqué un jour que la détermination avec laquelle on expose une idée est bien plus importante que la qualité de l’idée en elle-même pour convaincre son interlocuteur (je ne parle pas de la réussite du projet, qui lui, dépend directement de la qualité de l’idée, bien évidemment). La détermination peut donc faire passer ce petit degré d’inconscience pour de la clairvoyance. A son crédit l’une des plus belles réussites qu’il m’ait été donné de croiser… suffisamment pour que j’y apporte toute mon attention lorsqu’il partage avec moi son expérience 🙂