Les promesses d’amélioration de l’entreprise individuelle

Patrick-Rey-ITGPar Patrick Rey (chroniqueur exclusif) - Consultant-Délégué ITG, premier groupe de conseil en portage salarial.

A l'heure des élections, les candidats les plus en vue avaient promis d'améliorer la situation des entrepreneurs en France, singulièrement celle des micro-entrepreneurs. Les promesses engagent habituellement surtout les électeurs qui veulent bien les croire. Qu'en sera-t-il cette fois-ci ?

Parmi les promesses d'Emmanuel Macron : suppression du RSI, doublement des plafonds de chiffre d’affaires pour les auto-entrepreneurs, suppression des charges la première année pour les porteurs de projets qui se lancent en micro-entreprise, assurance chômage pour les indépendants. La suppression du RSI qui a fait le buzz n'est pas à proprement-parler une fusion avec le régime général de la sécurité sociale mais ce qu'il appelle “un adossement des indépendants au régime général avec un guichet spécifique, parce qu’il doit y avoir un traitement particulier”.

Le doublement des plafonds de chiffre d’affaires est une annonce qui a séduit nombre de porteurs de projet et d'auto-entrepreneurs déjà en activité. Sauf que le chiffre d'affaires est le plus souvent très inférieur aux plafonds actuels et qu'un tout petit pourcentage d'entreprises est susceptible d'être concerné par une hausse du plafond. La suppression des charges pour la première année serait un effet d'aubaine pour les nouveaux entrepreneurs, sauf que le cadeau est trompeur pour deux raisons : la première est que le CA est faible à limité (parfois même nul) la première année, la seconde étant la tentation de baisser ses prix pour faire ses premières affaires plus facilement.

 
Et c'est là que se produisent les deux conséquences connues : la contestation des entreprises classiques s'opposant à de la concurrence déloyale d'un côté, le choc du passage à un régime normal d'entreprise de l'autre côté. Avec des charges plus faibles et plus longtemps puisque sur un plafond plus haut de CA, les concurrents vont repartir en guerre. Et même si le micro-entrepreneur se dit qu'il serait dommage de ne pas en profiter, en dépit des oppositions, il sera souvent stressé à l'approche de la fin du cadeau : comment résister au passage en régime normal ?
 
Personne ne rase gratis ! Qui va payer ? L'entrepreneur qui avait artificiellement baissé ses prix pour profiter de l'effet d'aubaine, et va devoir justifier ses nouveaux prix à ses clients ? Trouver de nouveaux clients ? Idem pour l'assurance chômage promises aux indépendants par le candidat devenu Président. Qui va payer les cotisations chômage ? L'auto-entrepreneur ? Les impôts de tout un chacun ? Le projet de réforme de l’UNEDIC prévoit en compensation qu'en cas de refus de deux offres d’emploi dites “convenables”, les indemnisations prendront fin. Deux offres d'emploi à un auto-entrepreneur ? On croit rêver ! Et pourtant, au départ ce régime a bien été conçu comme un auto-emploi, se voulant aussi simple que le “self-employed” anglo-saxon.
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