L'interview Envie d'entreprendre par Olivier Marone, créateur et responsable du site
Présentez-vous ainsi que votre entreprise.
Je suis le cofondateur de Contract Live, la première plateforme de gestion de contrats basée sur le Cloud. Nous aidons des dizaines d’entreprises comme le groupe SVP à améliorer leur sécurité juridique et leur productivité en informatisant la gestion de leurs contrats.
Contract Live repose sur une série de fonctionnalités simples, comme des alertes e-mails et SMS pour ne plus jamais rater une échéance, un moteur de recherche et des fiches de synthèse pour retrouver ses contrats comme sur Google, ou bien encore une contrathèque numérique pour réunir dans un coffre-fort électronique tous ses contrats, avenants, ou lettres d’avocat.
Contract Live est ma seconde expérience entrepreneuriale, puisque j’avais fondé un important site de jeux vidéo en 2000, à l’âge de 18 ans, que j’ai revendu par la suite. Je suis diplômé des Langues’O, de Sciences Po Paris et d’HEC Paris,
Le point de départ de Contract Live.
Contract Live vient d’une frustration personnelle lorsque je travaillais auprès du service juridique d’une grande société. Frustration que chaque juriste, directeur financier ou même chef d’entreprise connaît lui aussi : pourquoi diable existe-t-il des logiciels pour absolument TOUT gérer dans une entreprise (comptabilité, stocks, clients, projets, etc.), SAUF pour les contrats ?
On a beau être au 3e millénaire, nous étions jusqu’à présent condamnés à gérer nos contrats à la main à moins de débourser 500.000€ pour un logiciel dédié.
Résultat, comme beaucoup, j’ai perdu des heures à retrouver le bon contrat dans des armoires blindées, à trouver la bonne information dans un contrat de 80 pages, à devoir jongler avec des tableurs excel pour essayer de suivre les différentes échéances des centaines de contrats que nous avions à gérer…
C’est pour répondre à ce manque incompréhensible du marché que Florian Parain, mon associé, et moi nous sommes lancés dans l’aventure Contract Live.
La création de votre société fut-elle plus dure que prévu ?
Pas du tout ! Tout a été très vite en réalité.
Quand nous nous sommes lancés pour de bon en 2010, nous avons développé à deux une première version de Contract Live en 4 mois, et nous avons réussi à convaincre immédiatement une douzaine d’entreprise de nous confier la gestion de leurs contrats.
Aujourd’hui, c’est plus d’une cinquantaine d’entreprises qui utilisent la plateforme : des agences de publicité, des sociétés dans le secteur de la santé ou d’internet, des cabinets de conseil, etc. Et nous sommes désormais 11 personnes, alors que nous avions commencé à 2 dans un garage !
A refaire, concernant votre entreprise, vous referiez quoi ?
Je me serais lancé beaucoup plus tôt. Il est incroyable qu’en 2011 la majorité des entreprises gèrent encore leurs contrats à la main, alors qu’elles utilisent depuis des décennies des logiciels de gestion comptable ou de gestion des stocks.
C’est un gâchis monumental en matière de productivité et de sécurité juridique qui aurait pu être réglé depuis des années.
Pour vous, un client de Contract Live est un client…
Qui économise de l’argent !
Un de nos premiers clients nous a appelé une semaine après s’être inscrit sur Contract Live pour nous dire qu’on venait de lui faire économiser très exactement 22 730 € !
Un de ses contrats de maintenance allait être renouvelé tacitement à son insu, comme chaque année. Sauf que cette fois-ci, Contract Live lui a envoyé une alerte automatique pour le prévenir, et il a pu renégocier son contrat. Cet exemple fait partie de nos petites victoires d’entrepreneurs où l’on se dit que l’on sert à quelque chose.
Votre meilleur souvenir d'entrepreneur.
Tout récemment, le premier client que nous avons volé à nos concurrents historiques !
Avant Contract Live, il existait quelques logiciels « traditionnels » de gestion de contrats. Ceux-ci étaient d’une rare complexité à installer, à paramétrer, et à utiliser, et étaient – par dessus le marché – hors de prix, ce qui les réservaient de fait à de grandes sociétés.
Le mois dernier, un nouveau client qui nous avait mis en concurrence avec ces logiciels nous a dit en signant avec nous qu’il ne comprenait pas comment nos concurrents allaient, je cite, « pouvoir continuer à vendre leurs trucs ».
Nous avons eu le sourire tout le reste de la semaine.
"LE" conseil à donner à un futur entrepreneur.
Savoir trouver le bon associé. Quand vous lancez une société, vous travaillez en général entre 12h et 18h par jour, WE compris. Seul, vous ne tiendrez pas. Mal accompagné, vous ne tiendrez pas non plus.
Si nous avançons aussi rapidement, c’est parce que le binôme que nous constituons avec Florian est parfaitement complémentaire en termes de compétences et de caractère.
L'entreprise existante que vous auriez aimé créer ?
37Signals, les créateurs américains de Basecamp ou Highrise. Ce sont des applications très simples de gestion de projets ou de contacts, que des milliers de personnes utilisent dans le monde.
L'entreprise de vos rêves ferait quoi ?
La même chose que ce que nous faisons aujourd’hui, mais partout dans le monde.
"L'idée" entrepreneuriale du siècle ?
Pour le siècle à venir, c’est encore trop tôt pour le dire.
Mais pour le millénaire passé, sans doute l’invention de la toupie, par Ernesto Kujjuk.
Un modèle d'entrepreneur ?
Xavier Niel, le fondateur de Free, que j’ai eu la chance de côtoyer. C’est un entrepreneur iconoclaste et passionné qui a cassé les monopoles et révolutionné le marché des télécom.
Microsoft, Apple ou Google ?
Apple, parce qu’ils ont connu des hauts et des bas. Et parce qu’ils recherchent en permanence la simplicité.
Un petit portefeuille boursier ?
Non. Je préfère investir mon argent dans ma société plutôt que dans celle des autres !
"L'envie d'entreprendre", de tout jeune ?
Dans les faits, oui. A 18 ans, j’étais à la tête d’un des principaux sites internet de jeux vidéo en France, avec une équipe de 15 personnes. Mais à l’époque j’étais jeune, je ne me rendais pas vraiment compte qu’il s’agissait d’entrepreneuriat : je faisais surtout ça pour m’amuser. La prise de conscience s’est faite il y a quelques années, au moment de mes études à Sciences Po.
Le mot de la fin.
Une citation d’Edwin H.Land, le fondateur de Polaroid, qui est accrochée au dessus de mon bureau : « An essential aspect of creativity is not being afraid to fail ».
EE – Septembre 2011
Si vous voulez vous aussi être interviewé et mettre en avant votre e-commerce, n'hésitez pas à me contacter maroneolivier ( @ ) yahoo.fr
Tous les samedis retrouvez l'interview "Envie d'entreprendre". Pour être sur de n'en louper aucune abonnez-vous au flux rss ou inscrivez-vous à la newsletter (en haut à droite).
Toutes les interviews "Envie d'entreprendre" se trouvent ici.