L’oral, ce n’est pas de l’écrit que l’on dit !

Pascal_haumont_consultant_formateurPar Pascal Haumont (chroniqueur exclusif) - Consultant en communication spécialisé sur la prise de parole en public

Quand vous étiez au collège ou au lycée, après une rédaction de français ou une dissertation de philosophie revenait sans cesse la même question : « T’as fait combien de pages ? » Vous vous posiez même la question au moment de préparer un exposé oral. Dans tous les cas, si vous étiez en dessous de vos camarades de classe, vous vous estimiez perdu pour la moyenne.

Notre scolarité nous a formatés de cette manière, nous avons beaucoup de mal à quitter cet esprit. C’est bien dommage, car l’oral ce n’est pas de l’écrit que l’on dit.

Luttez contre la tentation de tout écrire

Certains d’entre vous écrivent tout sous forme de phrases complètes pour préparer une intervention orale. Ce n’est pas la bonne méthode ! Vous perdez énormément de temps qui serait mieux employé à répéter votre intervention, à alléger votre PowerPoint ou à jouer avec vos enfants.

Ce que vous devez avoir devant vous au moment de parler, ce sont des notes synthétiques écrites gros avec des mots clés et des éléments mis en valeur. De cette manière, vous n’avez qu’à jeter un œil pour toujours savoir où vous en êtes et ainsi ne pas perdre la connexion avec votre public.

Ne vous laissez pas déconcentrer

« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément » écrivait le poète et écrivain Nicolas Boileau. Et pourtant une stagiaire me confiait récemment : « je sais très bien exprimer mes idées à l’écrit. Mais à l’oral, je ne trouve pas le mot qui convient, le mot juste »

Ne vous laissez pas déconcentrer par « le mot juste » et les transitions invisibles. Ne soyez pas perfectionniste, la parole est spontanée. Il faut admettre que vous ne trouverez pas toujours le bon mot et qu’il faudra faire des compromis avec l’idée exacte que vous voulez transmettre.

Il faut mettre votre énergie ailleurs ! Parlez à votre public comme vous parlez tous les jours, c’est-à-dire avec des phrases courtes, des mots simples et sans fioritures. Ne lancez pas plus d’une idée par phrase.

Surtout, pour être compris, entendu et retenu, veillez à faire des transitions claires et des résumés et rappels réguliers.

Femme_portevoixAdoptez le « je vais dire – je dis – j’ai dit ».

Imaginez que vous fassiez une intervention orale sur le web 2.0.

Je vais dire : c’est l’annonce de votre plan.

« Dans un 1er temps nous allons parler de ce qu’ont été les débuts du web. Puis nous allons faire un panorama des sites web 2.0. Enfin nous allons voir les risques que comporte la fréquentation de ces sites. »

Je dis : c’est le développement.

Vous développez vos trois sous-messages.

J’ai dit : c’est la conclusion.

Vous redonnez en trois phrases vos trois sous-messages : s’il n’y avait qu’une chose à retenir de votre intervention, ce serait celle-là :

« Nous avons donc vu qu’au commencement du web, il y avait essentiellement des sites statiques dont le contenu était fourni par un webmaster. Nous avons vu ensuite qu’au début des années 2000 étaient apparu des sites dont le contenue était créé par l’internaute lui-même. Enfin nous avons vu qu’avec l’apparition des réseaux sociaux, étaient également apparus des comportements addictifs, notamment chez les adolescents. »

Appliquez ce même schéma dans chaque sous-partie ! Mini intro/développement/conclusion (mini résumé). C’est de cette manière que vos messages s’ancreront de manière durable dans l’esprit de votre auditoire.

Les gens les plus extraordinaires de la planète se bousculent pour venir parler aux conférences proposées par ted.com. Ils n’ont que 18 minutes de parole : ça ne fait pas beaucoup de pages ! Et pourtant, c’est très souvent incroyablement brillant.

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