Par Jean-Luc Watine (chroniqueur exclusif) - Spécialiste dans l'optimisation du statut du dirigeant
Après la liberté d’expression fièrement revendiquée haut et fort par le magazine satirique Charlie Hebdo, notre liberté d’entreprendre doit, elle aussi, s’affirmer , être reconnue comme telle et mise en œuvre concrètement et pratiquement dans notre vie quotidienne de la République.
Le made in France ne se vend pas : le déficit commercial s’est élevé encore à 3,2 milliards d’Euros en novembre et nos exportations n’ont augmenté que de 0,6 % malgré le recul du prix du baril de brut et la chute de l’Euro…
La qualité des produits français n’est pas en cause : les biens intermédiaires et les biens d’équipement français sont positionnés au 3° rang sur 10 concurrents mondiaux, juste derrière l’Allemagne et le Japon. Seuls points noirs : la variété des fournisseurs insuffisante et les prix trop élevés, justifiés par des charges trop lourdes…
Notre dépendance à la zone Euro est une cause : pour les deux tiers des exportations tricolores. Comment peuvent-elles décoller si les économies de la zone Euro sont en panne ? Impossibilité aussi de profiter de la chute de l’Euro puisque les facturations sont libellées en Euros et non en dollars !
La structure de notre appareil exportateur est défaillante : faible nombre et taille modeste des entreprises françaises mais aussi 76 % d’entre elles ont moins de 20 salariés, ce qui signifie que près de la moitié de nos entreprises exportatrices n’ont pas de service export et donc, exporter est un « coup » et pas le fruit d’une stratégie de développement mûrement réfléchie et programmée.
La solution réside dans un nouveau paradigme qui sera digital : capitalisons en effet sur nos points forts, créativité, innovation, culture, design, décoration d’intérieur, produits du terroir, luxe, beauté.
Le digital demande un excellent niveau de formation : nos ingénieurs et experts sont reconnus partout dans le monde, pourquoi ne pas favoriser leur professionnalisme dans l’Hexagone ?
L’Etat français a une chance inouïe : il a ses 35 heures, sa retraite à 60 ans, cela lui donne de la marge et des possibilités de manœuvre comparativement aux autres nations. Relancer la croissance en permettant une hausse des marges de nos startups digitales de 28 % vers le niveau de l’Europe : 37 % ou encore mieux de l’Allemagne à 40 %. Ceci permettra l’innovation et la confiance retrouvées.
Le digital est le point fort de notre économie : 120 entreprises françaises ont occupé le terrain à Las Vegas au salon de l’électronique, juste derrière les Etats-Unis, loin devant les Anglais, les Allemands et même les Japonais. La presse Américaine a largement salué les Frenchies et notre savoir-faire.
Capitalisons donc sur le digital : la French Tech doit prendre le relais du made in France. L’accentuation de nos efforts sur le numérique gommera les 2 écueils de nos PME à l’export, trop petites et trop peu nombreuses. Au contraire, l’entreprise digitale est d‘entrée de jeu globale et internationale et se crée avec peu de salariés au départ. La petitesse devient un avantage et l’accès à l’international est facile et allant de soi. Mark Zuckerberg a débuté dans son garage, imitons-le !